Difficultés de lecture des jeunes ultramarins: l’échec du système éducatif

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Selon une note de l’Education nationale publiée ce mois-ici, les jeunes ultramarins de 17 ans et plus, ont de grandes difficultés de lecture : «autour de 30 % pour la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion, 45 % en Guyane et 75 % à Mayotte », contre 9,6 % en moyenne sur le plan national. Une nouvelle évaluation nationale qui sonne l’alerte mais oublie de lire entre les lignes: l’échec du système éducatif dans nos territoires !

Langue maternelle optionnelle

Dans nos départements d’Outre-Mer, l’apprentissage du français figure comme objectif prioritaire de l’Education Nationale. Les langues créoles des Antilles et de l’Océan Indien conservent, elles, un statut optionnel de langues régionales. L’enseignement de la Langue et Culture Régionales /LCR (histoire, littérature, tradition orale, …) est donc réservé aux seuls élèves volontaires qui feront fi des nombreuses idées reçues qui pèsent encore le créole: une langue avant tout orale, réservée à l’espace familiale, non économiquement viable, ….

Une expressDans les faits, beaucoup de natifs qui pratiquent davantage le créole souffrent d’un manque de reconnaissance de leur langue vernaculaire. A défaut de pouvoir dissocier par un apprentissage différencié, le fonctionnement du créole et du français, les deux langues « se court-circuitent ».  Placer leur apprentissage  sur un pied d’égalité permettrait au contraire d’aspirer à un bilinguisme porteur pour l’épanouissement de notre jeunesse. 

 

Médiocrité versus efficacité

Telle qu’annoncés, les résultats de cette note d’évaluation en lecture réalisée par Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), s’entend comme une défaillance de nos locuteurs. Niveaux de compréhension, de vocabulaire ou encore lexical permettraient de différencier « les lecteurs médiocres des lecteurs efficaces« . 

Si des avancées notables, notamment en matière d’enseignement bilingue dans le premier degré, permettent d’attester du bien fondé d’une meilleure intégration de la langue créole maternelle dans l’enseignement; à quand les questions de médiocrité ou d’efficacité se poseront-elles sur le système éducatif développé dans nos territoires?

L’Europe est un levier formidable de reconnaissance et d’encouragement à l’apprentissage des langues régionales. La signature de la Charte européenne par la France doit rapidement s’accompagner d’une glotto-politique cohérente et adaptée.  

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