Un dimanche au plus près de l’agriculture durable

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Dimanche 27 avril Clarisse Heusquin et Benoît Faucheux, respectivement numéro un et deux de la liste Europe Écologie ont passé leur journée à la campagne. Au plus près des agriculteurs, les deux candidats ont visité plusieurs exploitations dans le Cher et dans l’Indre-et-Loire. À l’heure où la sécurité alimentaire apparaît comme un enjeu majeur, les écologistes souhaitent mettre en avant les producteurs qui font le pari de la qualité, mais aussi celui de la transparence.

 

Valoriser les circuits courts

À l’échelle européenne, Clarisse Heusquin souhaite « promouvoir une agriculture de qualité, mais surtout de proximité. Aujourd’hui, lorsque les supermarchés regorgent de produits qui proviennent de l’autre bout du monde, il nous paraît important de valoriser les circuits courts ». Pour la tête de liste Europe Écologie, cela passe par une « vraie protection de l’agriculture paysanne ». Clarisse Heusquin s’est rendu chez Clément Aupetitgendre et Angèle Satche, maraîchers bio à Arcomps dans le Cher. Clément est installé depuis 7 ans. Grâce à l’aide de ses proches, et contrairement à la plupart des agriculteurs, il a pu démarrer son activité sans emprunter. Aujourd’hui il arrive à s’en sortir, mais ses produits ne se vendent pas assez cher pour lui assurer un revenu décent. Avec une subvention de la PAC qui tourne à 273€ par hectare, (il possède trois hectares) c’est impossible de voir plus grand en embauchant un salarié. Pour Clarisse Heusquin, c’est l’illustration qu’ « une refonte de la politique agricole commune est urgente. Elle doit bénéficier en priorité aux petits producteurs, ceux qui luttent au quotidien pour poursuivre leur activité. C’est pourquoi nous proposons que les subsides de la PAC soient à 50% consacrés à l’agriculture durable ».

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Soutenir les jeunes agriculteurs

Toujours en région Centre mais peu plus à l’ouest, c’est à Sepmes dans l’Indre-et-Loire que Benoît Faucheux est allé visiter la ferme du Cabri au Lait. À 40 ans, Sébastien Beaury a tout quitté pour devenir paysan. Une reconversion pas forcément aisée. Après une formation, le jeune agriculteur a passé deux ans pour trouver une ferme adaptée à son projet d’élevage de chèvres. Pour Benoît Faucheux cela montre « qu’il faut aider les nouvelles installations. On dit souvent que l’agriculture souffre d’un manque de renouveau, mais la PAC, telle qu’elle est ne remplit pas son rôle». Aujourd’hui les réseaux de solidarité comblent ce manque, ils ne peuvent pas tout faire. Sébastien Beaury doit en effet son salut aux banques solidaires et aux coopératives ; les banques traditionnelles n’avaient pas cru en son projet.

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Défendre la bio et les semences paysannes

Avec 50 milliards d’euros par an, la PAC est le plus gros budget européen, représentant presque 40% du budget global de l’Union européenne. Pourtant les petits producteurs, ceux qui ont fait le choix de l’agriculture biologique ou des semences paysannes, ne sont pas récompensés. Chez Vincent Chauvelot, viticulteur à Vesdun, cette problématique des semences paysannes prend tout son sens. Installé en 2007, il a récupéré des vignes de Gamay, de Pinot noir et de Pinot gris, qui lui permettent de prétendre à l’AOC Châteaumeillant. Mais pour le moment, un manque d’équipement fait qu’il n’a jamais réussi à décrocher l’appellation contrôlée. Vincent Chauvelot ne se décourage pas et continue de planter des vignes (lorsqu’il arrive à obtenir des droits à planter). Récemment, il a décidé de miser sur un cépage oublié, le Genouillet, un raisin du Berry qui a été sauvé de la disparition par un seul pied ! Pour vendre ses produits, le vigneron doit passer par la vente directe. Pour Clarisse Heusquin, la PAC « se trompe en ne soutenant pas assez ces jeunes viticulteurs qui luttent contre l’uniformisation ». Sur le plan environnemental, la PAC a aussi une mission qu’elle néglige : valoriser les pratiques écologiquement exemplaires. C’est ce qu’a observé Benoît Faucheux au Domaine du Mortier. Installé à St Nicolas de Bourgeuil depuis 1996, le domaine du Mortier cultive des vignes et une surtout défend une certaine idée du vin. L’entretien des vignes se fait selon des procédés naturels. Une dépense de moyens et d’énergie qui n’est pas assez soutenue.

 

 

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Une agriculture génératrice d’emplois

L’agriculture française était il y a quelques décennies un des plus gros pourvoyeurs d’emploi. Aujourd’hui, malgré la PAC, au niveau local ce secteur est laissé pour mort. Aux Jardins Vergers à Bossay sur Claise, Tony et Sylvain, la trentaine, ont choisi de se lancer dans l’agriculture par passion. Avec quatre hectares de terres, les deux amis d’enfance fournissent plusieurs associations. Si leur activité prend peu à peu de l’importance ils veulent rester fidèles à leurs principes. Pour Benoît Faucheux : « ces jeunes agriculteurs sont le renouveau de l’agriculture. L’impact social du secteur est important. Si la PAC soutient la proximité et la qualité, en plus de donner des garanties aux consommateurs, l’Union européenne pourrait relancer un vrai levier d’emplois.

 

Une réponse à “Un dimanche au plus près de l’agriculture durable”

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