L’Europe s’est construite comme une communauté de peuples. À l’abri de la frontière commune, la promesse d’une liberté de circulation sans entrave. À l’extérieur, l’exclusion de ceux qui ne sont pas « européens ». Aujourd’hui, les choses ont changé. La chute du Mur de Berlin a réunifié un continent trop longtemps divisé par la guerre froide. La libéralisation des échanges a affaibli les frontières externes pour les biens et services, alors que la pression migratoire les a hérissées de barbelés et de gardes armés.
La relation que l’Europe entretient avec ses voisins ne peut plus se résumer à l’organisation d’une sphère d’influence où l’UE défend des intérêts stratégiques contre ses concurrents (Russie, Chine, États-Unis). L’Union européenne a vocation à accueillir tous les peuples européens qui partagent ses valeurs de liberté, dignité et solidarité et son projet de paix et prospérité communes. Une Turquie démocratique, libre et respectueuse de l’État de droit et de ses minorités y a sa place.
Europe Écologie défend à terme l’élargissement à tout le continent, mais reconnaît que c’est un processus long et ambigu, qui doit aussi se faire avec les opinions publiques et non contre elles. Néanmoins, seul un référendum européen est acceptable, car tout référendum national équivaut à un droit de veto.
Enfin, élargissement n’est pas dilution. Il doit s’accompagner d’un approfondissement de l’intégration politique vers une Europe fédérale et démocratique.
Non à l’europe forteresse !
La gestion actuelle des frontières de l’Europe est indigne. Il faut faire cesser immédiatement cette politique migratoire européenne qui entraîne la mort de milliers de candidats à l’exil, de graves violations des droits fondamentaux et accentue le poids des mafias. La liberté de circulation et d’installation est une chance pour les Européens. Ce droit doit être étendu à tous.
L’Europe peut et doit accueillir des migrants. Contrairement aux fantasmes populistes, l’immigration est une chance. C’est aussi un besoin pour des pays vieillissants comme l’Allemagne. L’immigration est financièrement très profitable aux pays européens. Les arrivants contribuent directement en cotisant plus qu’ils ne bénéficient de l’aide publique et participent aux échanges commerciaux avec leur pays d’origine.
Europe Écologie demande la refonte totale du dispositif Frontex, qui verrouille l’accès à l’Europe et met en danger la vie des candidats à l’exil. Les écologistes défendent la mise en place d’une véritable politique d’accueil, fondée sur le respect des droits fondamentaux.
Face au règne de l’arbitraire, il faut rendre les procédures administratives plus justes et plus rapides, réformer le droit d’asile et harmoniser les règles pour faciliter les démarches. L’Europe, fière de ses valeurs humanistes, sera une terre d’asile où priment la justice, la solidarité et la protection des victimes.
Europe Écologie demande la suppression du règlement Dublin II (qui oblige les demandeurs d’asile à déposer leur requête auprès du pays par lequel ils entrent en Europe) et de la base de données d’empreintes digitales EURODAC.
Afin de répondre à des situations humanitaires critiques, de plus en plus nombreuses, causées par des catastrophes naturelles ou le changement climatique (avancée du désert, montée du niveau de la mer…), Europe Écologie demande la création d’un statut européen de réfugié climatique.