Ils sont des millions en Europe, ont entre 16 et 30 ans et sont les deux pieds dans la crise. C’est dans leurs rangs que la situation sociale difficile de l’Europe a fait le plus de dégâts. On leur a assuré qu’en travaillant dur à l’école, en faisant de bonnes études, ils s’en sortiraient. Mais la réalité est là : précarité, faibles salaires, manque de reconnaissance sociale, absence de perspectives… Et pour les décrocheurs, c’est pire encore.
Europe Écologie refuse le fatalisme.
L’Europe n’a pas le droit d’abandonner sa jeunesse.
La génération qui émerge aujourd’hui devra trouver les solutions à la crise, car ceux qui l’ont causée n’y parviennent pas.
Les héritiers des Trente Glorieuses refusent de sortir des cadres de la société de croissance infinie qu’ils ont connue.
Dans leur jeunesse, consommation rimait avec bonheur et plein emploi.
On agissait à court terme, sans jamais penser aux conséquences économiques, sociales et environnementales.
Avec les jeunes d’aujourd’hui, et pour les générations à venir, l’Europe doit agir.
Faire confiance, former, accompagner
La formation ne doit plus être vue comme linéaire. Mélanger les savoir-faire théoriques et pratiques permet d’innover et de s’adapter à un marché du travail en constante évolution. Pour penser le monde de demain, il faut étudier autrement et revaloriser les filières professionnelles. Le nombre de diplômés qui souhaitent reprendre des formations professionnelles est en augmentation : c’est un très bon signe. Il faut savoir entretenir l’envie d’apprendre, d’expérimenter et d’entreprendre.
Europe Écologie propose un compagnonnage européen, comme un Erasmus non-étudiant.
À l’image d’Erasmus, réservé aux étudiants universitaires, nous proposons de créer un programme permettant aux jeunes d’acquérir des savoir-faire dans un autre pays européen : mécanique, charpente, plomberie, travail du métal… C’est l’occasion de découvrir d’autres manières de travailler, d’apprendre une langue étrangère, de grandir en voyageant.
Aujourd’hui, l’école a le défaut de ne pas apprendre à rebondir, à inventer. Il n’y a pas de droit à l’échec. Comment imaginer que l’avenir d’un jeune puisse se jouer à 16 ans ? S’il sort définitivement de tout processus scolaire, il ne pourra pas faire face aux contraintes de la société. Il faut organiser des allers-retours, valoriser l’expérience professionnelle, les voyages, l’engagement associatif, le volontariat. Un système européen de validation d’acquis faciliterait l’embauche, à travers l’Europe, de jeunes aux parcours atypiques. C’est ce que les entreprises européennes demandent : des profils originaux, des compétences diversifiées, une grande capacité d’adaptation.
Revaloriser les stages
De plus en plus d’entreprises profitent des stages pour camoufler de l’emploi qualifié. Cela n’est pas acceptable. Ces « postes de stagiaires » sont à des kilomètres de l’esprit de partage et d’expérience qui doit définir cet accès au marché du travail. Et ils mettent stagiaires et jeunes chômeurs en concurrence.
L’Europe doit encadrer cette pratique : tout stagiaire doit être rémunéré à un niveau correspondant à ses qualifications, dès son premier jour de stage, et bénéficier d’une protection sociale équivalente à celle des salariés.
Soutenir la création d’entreprise
Trouver un financement bancaire avant 30 ans pour créer son entreprise est presque impossible. Selon les pays, les régions, des dispositifs d’aide émergent. Il est urgent d’harmoniser le soutien aux jeunes créateurs d’entreprise au niveau européen. Les PME de demain n’ont pas encore vu le jour ! Permettre des projets de création d’entreprise entre jeunes Européen-nes, c’est se donner une chance supplémentaire de trouver des solutions à la crise.
Une réponse à “Pas de génération sacrifiée”
Revivez la campagne | Clarisse Heusquin 2014
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