Le monde se doit de limiter la hausse moyenne des températures mondiales à 2 degrés d’ici la fin du 21ème siècle. Derrière cette recommandation le groupe d’experts sur l’évolution du climat donne un véritable ultimatum à la planète. Si on en reste là, la barre des 2°C pourrait être dépassée dans quinze ans et on atteindrait une augmentation de 4,8°C à l’horizon 2100. D’autres éléments seront visibles dans notre vie quotidienne comme la montée du niveau de la mer de près d’un mètre, la perte de rendement des cultures agricoles estimées à 2% par décade, la perspective de futures guerres de l’eau et logiquement une biodiversité très menacée.
Pour son cinquième rapport, rendu en ce printemps 2014, le GIEC est encore plus pessimiste que lors de sa dernière mouture publiée en 2007. Il y a 7 ans, les experts intergouvernementaux avaient été récompensés du prix Nobel de la paix. Un prix symbolique qui masque l’impact réel des conclusions du GIEC sur les décisions prises par les grandes puissances du globe.Les préconisations du GIEC sont claires : il faut agir et vite. Des politiques d’envergures doivent être mises en place pour influer sur l’évolution du climat. Malgré les dires des climato-sceptiques, le réchauffement est un fait avéré, imputable à l’action des hommes et l’échec des mesures mises en place est lui incontestable.
Les énergies renouvelables comme unique porte de sortie
Actif depuis quinze ans le GIEC constate que les émissions de gaz à effet de serre continuent d’atteindre des niveaux sans précédents. Ces dix dernières années l’augmentation des émissions a été de plus de 2%. C’est quatre fois plus que pendant les 30 dernières années du vingtième siècle. L’ennemi planétaire numéro c’est sans conteste le charbon qui décuple les émissions de gaz.Pour faire flancher la courbe des émissions de gaz à effet de serre, la politique mise en place doit être globalisée. Le GIEC s’accorde sur le fait que tous les secteurs des transports, à l’habitat en passant par l’énergie et bien sur l’agriculture doivent être repensés..S’il n’existe pas de frein pour stopper la croissance et la nécessité de toujours plus consommer d’énergie,il faut, selon le GIEC faire le pari de l’efficacité énergétique. Cela passe par des énergies neutres en carbone et par un stockage plus maitrisée du dioxyde de carbone.
Pour que ces paroles deviennent des actes, le groupe d’experts mandatés par l’ONU prône une coopération internationale en matière énergétique mais également une prise de conscience planétaire pour qu’un changement des modes de vie s’opère. Car l’attentisme aura un cout. Comme lors des rapports précédents, les experts soulignent que l’inaction politique va se payer dans les prochaines années. Moins de décision prises aujourd’hui, cela signifiera inévitablement un impact financier beaucoup plus grand pour les prochaines générations.
L’Europe, pas seulement à titre d’exemple
Dans ce rapport, le nucléaire peut sembler tirer son épingle du jeu mais le GIEC fait tout de même observer que la moitié du parc nucléaire mondial a dépassé sa date de péremption. Cinquante pour-cent des réacteurs du globe ont plus de 30 ans de service derrière eux. Sur le territoire européen, le bilan est moins mauvais qu’ailleurs. Les politiques qui ont fait le pari du renouvelable seront récompensées à condition que ces mesures ne soient pas tronquées dans les années qui viennent. L’Allemagne qui a voulu opérer un virage énergétique sans l’avoir achevé pourrait se retrouver dans ce schéma du retour de bâton économique. Le prochain défi de l’Europe ce sera de stocker le dioxyde de carbone. Il n’existe aucun site de stockage sur le territoire de l’Union Européenne.
Le prix de la tonne de carbone dans les systèmes de quota est bien trop bas pour qu’un pays membre de l’UE fasse un investissement dans un système de captage du C02. Une politique mondiale en matière environnementale est attendue mais une politique européenne semble aussi urgente. Une notion qui n’est pas prise en compte par le conseil européen. En mars dernier, il a repoussé l’adoption du paquet climat-énergie, notamment sous l’impulsion de la Pologne férue de gaz de schiste. Le texte qui évoque l’horizon 2030 sera à l’ordre du jour au mieux durant le mois d’octobre prochain ou au premier trimestre 2015.
Une réponse à “Le GIEC nous met en garde, pour la cinquième fois”
Vitagliano J
Pour une Europe plus juste, plus sociale plus verte qui respecte les hommes !