Question de Brigitte Allain à Arnaud Montebourg : la souveraineté alimentaire et la Biodiversité sont-elles également considérées comme stratégiques pour l’économie française ?
Le 27-05-2014
Merci Monsieur Le Président
Monsieur le Ministre le Ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique,
Chers Collègues,
Celles que vous appelez à juste titre le « poumon » de notre économie : les très petites, petites et moyennes entreprises représentent 99.9 % des entreprises françaises.
Nombre d’entre elles, vous le savez, sont en difficulté sur les territoires.
Je pense à l’entreprise Jardiland – Desmartis, l'une des dernières entreprises ayant conservé des pépinières diversifiées en France. Les autres ont été délocalisées au Maroc et ailleurs. Le groupe Jardiland a été racheté très récemment par le Fond d'investissement L-GAM du Lichtenstein. Suite à ce rachat, les activités de production des Pépinières Desmartis à Bergerac sont désormais en vente, avec de vives inquiétudes concernant le sort réservé aux 120 emplois CDI auxquels s'ajoutent les 30 équivalents temps plein saisonniers, et à la préservation de nos savoirs faires.
Conserver la maitrise de nos végétaux, de nos semences, de notre alimentation et de notre énergie est le défi de ce nouveau siècle.
Ces derniers temps, on a pu constater toute l’énergie dépensée, et elle est indispensable, dans le sauvetage de nos grandes entreprises françaises : Alstom, EADS, Bouygues, etc. La défense, l’armement, la construction, les télécom’, Ces secteurs industriels dits « stratégiques » pour la France, trouvent un écho favorable auprès des décideurs et politiques.
Je m’interroge : la souveraineté alimentaire et laBiodiversité sont-elles également considérées comme stratégiques pour l’économie française ?
Je pourrais également parler du brevetage du vivant ou encore de la risque du se faire voler nos semences par l'agroalimentaire…
Mais je m’arrêterai là et vous demanderai, Monsieur le Ministre, de bien vouloir porter à notre connaissance vos actions pour la préservation de ces petites et moyennes entreprises locales et leur consolidation dans la diversification de nouvelles activités, notamment via l’investissement en Recherche et développement ?
Pourriez-vous, plus globalement, nous éclairer sur votre perception, depuis Bercy, de ces enjeux de sécurité alimentaire pour l’avenir de notre économie– notamment dans la perspective des négociations du Traité transatlantique ?
Je vous remercie.