Le plan national d’action du Gouvernement en faveur des abeilles et des pollinisateurs « France terre de pollinisateurs » n’est pas à la hauteur des enjeux.
Communiqué de presse de Laurence Abeille, députée du Val-de-Marne, Brigitte Allain, députée de Dordogne et Joël Labbé, sénateur du Morbihan
Le gouvernement se limite à la mise en place de zones où la biodiversité serait préservée, en laissant de côté la majeure partie du territoire. C’est un plan qui va à l’encontre de la logique du projet de loi biodiversité défendu par la Ministre de l’écologie. Ce projet de loi vise en effet à préserver la biodiversité ordinaire sur l’ensemble du territoire, et ainsi sortir d’une logique de « réserves » qui protègent certains territoires en laissant les autres sous le coup des multiples pollutions.
En ce qui concerne les pesticides néonicotinoïdes, alors que les études convergent toutes dans le même sens pour dire qu’ils représentent un fléau pour la biodiversité, sont néfastes pour la santé humaine et n’apportent pas de bénéfice avérés pour l’agriculture, l’Assemblée nationale a voté l’interdiction définitive de ces substances hautement toxiques au 1er janvier 2016 sur l’ensemble du territoire français. Le gouvernement se doit de respecter le vote parlementaire. Aussi les écologistes défendront le maintien de cet article lors du passage de la loi biodiversité au Sénat.
On peut se réjouir, tout de même, de l’engagement de la France, par la voix de la ministre de l’écologie, d’initier la démarche d’extension du moratoire européen sur l’ensemble des pesticides néonicotinoïdes, conformément à la résolution que Joël Labbé avait porté au Sénat le 4 février dernier. Une interdiction totale votée par le parlement français sera d’ailleurs un argument de poids pour le gouvernement face à nos partenaires européens.