Accueil Actualités La Dordogne est le onzième site à avoir obtenu le label Biosphère de l’UNESCO

La Dordogne est le onzième site à avoir obtenu le label Biosphère de l’UNESCO

Belle récompense pour EPIDOR, son président et son conseil d'administration, qui depuis 20 ans, œuvrent au quotidien pour valoriser la Dordogne. La Charte de la Vallée de la Dordogne traduit une réelle volonté de préservation écologique de la vallée de la Dordogne. Travail de consensus de tous les acteurs et usagers pour que tous les usages de la Dordogne cohabitent, se développent et veillent à leur durabilité.

"La rivière Dordogne traverse un territoire remarquable par sa nature encore préservée, son patrimoine culturel exceptionnel et un art de vivre marqué par l'empreinte de la rivière. L'économie de son bassin, largement touristique, agricole et sylvicole mais aussi industrielle, profite des ressources naturelles, des aménités et de l'image de marque que procurent la rivière Dordogne et ses nombreux affluents. La prospérité et le développement futur de ce territoire dépendent de la capacité de ses acteurs à préserver le patrimoine fluvial du bassin de la Dordogne, les ressources et les bienfaits qu'il dispense, c'est à dire à inscrire le bassin de la Dordogne, les ressources et les bienfaits qu'il dispense dans la voie du développement durable" (extrait document EPIDOR)

Voilà ce que sacralise l'UNESCO. Voilà ce qui nous donne une grande responsabilité, une obligation d'exemplarité au regard de cette instance prestigieuse de reconnaissance mondiale. Cette notoriété que gagne la vallée de la Dordogne doit conduire les habitants, les élus, les touristes à un grand respect.

Cela exige aussi une grande volonté politique : vigilance au sujet de l'urbanisation, des zones artisanales , industrielles et agricoles pour leurs impacts sur l'artificialisation des sols et le traitement de leurs effluents. Il est indéniable qu'au delà des exigences dues aux zones vulnérables, les choix de politique agricole à venir auront des incidences nettes sur le retour de la qualité des eaux de nos fleuves et des eaux souterraines. Un retour à une agriculture basée sur l'agronomie, avec moins de pesticides et fongicides, moins gourmande en irrigation, serait plus respectueuse des écosystèmes et aurait un impact favorable à tout l'environnement de la rivière.

La société et les élus locaux soucieux d'un aménagement du territoire harmonieux doivent se préoccuper de l'évolution des politiques agricoles au niveau national et européen, pour qu'elles répondent aux besoins multiples de production alimentaire et de respect des milieux naturels.

Préserver la rivière Dordogne, l'aménager, entretenir ses berges et ses rivages, supprimer les aménagements à incidence négative, exigent des moyens financiers. La cession possible des barrages confiée à des sociétés privées doit nous interpeller. Les intérêts privés et publics sont rarement conciliables.

Enfin, préserver la Dordogne repose sur des moyens humains pour organiser la concertation, conduire les aménagements et animer des projets. Il serait opportun que la Dordogne devenue patrimoine de biosphère de l'UNESCO soit à l'initiative d'un grand projet de bassin partagé. Cela peut être un formidable lien entre les riverains de l'amont à l'aval. Pour cela, il faut donner une impulsion populaire pour que la Dordogne charrie dans ses eaux nos intérêts communs.

La réserve de biosphère est dotée de mécanismes de gestion pour mettre en œuvre les programmes d'action. Il est proposé (dans le document qui anticipait la candidature à l'UNESCO) un comité de gestion, chargé de l'animation appuyé par un comité de recherche. EPIDOR qui est de plus en plus sollicité pour tout ce qui touche la Dordogne aurait intérêt de mettre en place cette instance complémentaire pour acquérir une adhésion collective large à cette ambition.

EPIDOR doit faire preuve d'un esprit d'ouverture, et en appui avec le comité de recherche, faire participer des jeunes, étudiants, universitaires, riverains, associations environnementales, culturelles et diverses. On peut imaginer des échanges avec les autres réserves de biosphère pour que des échanges culturels et expérimentaux puissent émerger vers une dynamique ambitieuse pour notre rivière Dordogne .

Nous inscrire pour un développement durable, pour la protection de notre environnement est un défi formidable initié par EPIDOR et par cette inscription de réserve de biosphère de l'UNESCO.

Bien évidement , si un comité d'animation ou de gestion est mis en place, je m'inscris pour participer à ces travaux et j'inviterai un maximum de mes concitoyennes et concitoyens à faire de même.

Brigitte Allain

Députée de la Dordogne