Débat d’actualité pour une réponse humanitaire et politique globale à la crise migrations et des réfugies en Europe
Mon intervention mardi 29 septembre à l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe :
"A travers le continent, les citoyens européens montrent qu'ils veulent accueillir les demandeurs d'asile; il est donc grand temps que les politiques les entendent et les accompagnent vers cette Europe des solidarités que notre assemblée a vocation à garantir.
Alors que l'urgence humanitaire s'aggrave de jour en jour, il est inacceptable que certains gouvernements tournent le dos à leurs partenaires et refusent d'assumer leurs responsabilités.
Ceux-ci continuent, non seulement à s'opposer à tout caractère contraignant du plan d'urgence,mais aussi à la création d'un mécanisme plus juste de répartition équitable des réfugiés.
Dans ces horribles postures politiciennes, laisserons-nous encore longtemps, la Méditerranée se réduire en un gigantesque cimetière où sombrent par milliers hommes, femmes et enfants, ceux-là mêmes qui espéraient rejoindre une terre de paix ?
Faut-il rappeler que tout Etat qui adhère au Conseil de l’Europe s’engage à respecter ses valeurs et que s’il viole ses principes fondamentaux il peut voir son droit de vote dans notre assemblée suspendu , mais également être expulsé de l’organisation. ce fut le cas de la Grèce des Colonels .
Faut-il rappeler que, de même, une procédure de sanctions est prévue dans l’article 7 du Traité de l’Union européenne pour ceux qui oublieraient que le fondement de l’Union repose sur des valeurs ?
L’Europe de l'accueil et de la justice, de la démocratie et des droits humains peut et doit mettre en place dès aujourd'hui un véritable droit d'asile européen .
Nous ne pouvons nous contenter d'une révision à la marge de la Convention de Dublin de 1990.
En effet, ce système entraine des violations de droits fondamentaux des demandeurs d'asile, du respect de la vie familiale, du droit de ne pas être soumis à des traitements inhumains et dégradants.Le constat accablant que ce système est devenu symbole d'injustice et de manque de solidarité de la politique européenne d'asile, doit nous conduire à construire une politique de cohésion et de solidarité européenne.
Cette Europe des solidarités et de la paix doit se mobiliser pour aider les collectivités locales à recevoir positivement l'appel du Haut Conseil des Réfugiés pour la réinstallation de 230 000 réfugiés syriens.
Les États membres se grandiront en utilisant pleinement les possibilités existantes pour délivrer des visas humanitaires
et offrir des possibilités juridiques aux personnes qui veulent venir vivre et travailler en Europe, et ainsi participer à son développement humain, social, économique , écologique.
Ces voisins fuyant la guerre et l'intolérance, nous font l'honneur, en venant chez nous de faire valoir les valeurs de liberté, d'égalité, de démocratie auxquelles ils aspirent.
Ils reconnaissent en l'Europe sa grandeur fondée sur les valeurs de respect et de la dignité humaine.
Ne les décevons pas ! "