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CAP sur la relocalisation à Lille

Le 19 juin 2015

La mission d’information parlementaire sur les circuits courts et la relocalisation des filières agroalimentaires a souhaité se déplacer dans la région Nord pas de Calais et la métropole Lilloise pour observer les dynamiques enclenchées par le chantier de la « gouvernance alimentaire » lancé en 2012 par Jean louis Robillard, Conseiller régional, Vice-président à l’alimentation.
Le Nord pas de Calais est une région fortement marquée par la spécialisation des cultures. Elle ne consacre que 10% de sa production à la nourriture de ses administrés. Ainsi, le défi de la diversification et de la relocalisation de l’alimentation y est grand.
Le plan « gouvernance alimentaire » est une démarche participative (interconnaissance, diagnostic partagé, référentiel commun), visant à redonner aux acteurs la maitrise de leur l’alimentation. Cette mobilisation citoyenne a conduit à la définition commune de 6 axes prioritaires de la région, dont la régionalisation des filières agro-alimentaires – équilibre entre les circuits courts et les filières longues.

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Plusieurs structures s’orientent résolument dans cette voie, comme la coopérative de commercialisation en produit bio que nous avons rencontré : NORABIO (Elle distribue les produits bio- essentiellement fruits et légumes- de ses 80 adhérents en magasin bio (Biocoop), en restauration hors domicile et via des biocabas solidaires) ; ou encore le magasin de producteurs « Talents de ferme ». 13 agriculteurs se sont regroupés pour mettre en commun leur production dans un point de vente pérenne et éco-conçu, comportant également plusieurs salles de stockage et de transformation (atelier découpe ou traiteur). Le succès est fulgurant. Un an après l’ouverture, ils ont créé 12 postes salariés au magasin et l’équivalent sur leurs fermes respectives !

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Ces acteurs font le constat d’une demande de la population et d’un certain soutien politique, mais se heurtent à des freins d’ordre culturel : l’agriculture vue comme une industrie, et économique : la difficulté de faire bouger les structures logistiques en place au service d’une agriculture exportatrice.
Il est indispensable, pour eux, de s’adosser aux outils déjà existants sur le territoire et de les faire évoluer. Un acteur, comme le marché d’intérêt national (MIN) de Lhomme, devient incontournable dans cette transition par sa capacité de structuration et son rôle de plateforme locale. Les différents responsables et grossistes présents ont insisté sur l’importance de leur rôle d’intermédiaire et leur connaissance des produits de leur région (qualité, saisonnalité, contrôles, etc.). Le directeur du MIN a présenté également les nouveaux développements du marché : une cuisine « de produits frais » pédagogique dans l’enceinte du bâtiment, un partenariat vers l’approvisionnement des cantines en fruits et légumes locaux, la dynamisation du carreau des marchés, etc.

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La mission a constaté que, malgré une structure socio-économico-politique de la région Nord pas de Calais peu favorable, chacune des structures rencontrées a pris conscience de la nécessité de se mobiliser vers la régionalisation des filières. Cette transition ne se fera pas sans discussions et échanges continus, sur le temps long, pour connaitre les attentes et contraintes des uns et des autres. Dialogue aujourd’hui enclenché par le Conseil régional.