Assez hallucinant !

 

Lors de cette audition, Monsieur Gallois dit clairement tout ce qu’il a omis de dire dans son rapport :

Ni dans le bilan, ni dans les préconisations !

 

Parlant de l’Europe, il déplore une absence de politique de l'énergie, une absence de politique des matières premières, selon lui stratégiques du point de vue économique. Il précise assez simplement que le fait d’avoir perdu la maîtrise sur ces biens essentiels nous met dans un état de dépendance et fragiles nos économies.

 

Pourquoi cette lucidité européenne ne vaut- elle pas dans notre pays ?

 

Malgré l'énergie nucléaire dont se gausse notre pays (tout gouvernement confondu), nous sommes grandement dépendants de nos importations d’uranium, de gaz, de pétrole. Avons-nous des atouts d'énergies durables inexploités?

Oui ! La biomasse, le soleil, le vent, la force hydraulique potentielle de l'Océan ... Et nos cerveaux!

M. Gallois évoque à peine ces richesses potentielles!

Bien évidemment, dans ce rapport sur la compétitivité, la question de notre incapacité d'assurer notre autonomie alimentaire n'est pas abordée. Pourtant, l'industrie agroalimentaire est loin d'être efficiente. La balance commerciale de secteur n'est pas positive; son bilan énergétique, écologique et social a des marges de progression et donc de compétitivité immenses !

Une orientation de politique agricole axée sur une économie d'intrants, un meilleur équilibre entre productions céréalières et protéines végétales, un meilleur usage et distribution régionalisée de nos productions seraient fortement créateurs d'emploi et donc de richesses.

Mais ce rapport pour la compétitivité qui semble donner satisfaction au Gouvernement avait-il été commandé pour réellement changer de cap ?

Ce qui me dérange le plus, ce n'est pas ce rapport inachevé ou incomplet (du dire même de son auteur), c'est la précipitation du gouvernement à en faire sa feuille de route!

Je me demande si finalement pour permettre de faire des économies à la France, grand pays démocratique, il ne vaudrait pas mieux renvoyer députés et sénateurs à la maison. À quoi bon tous ces débats pour voter un budget équilibré, juste, solidaire, si le rapport rendu par un Commissaire général à l'investissement permet à notre Gouvernement d’en balayer l'esprit ?