Pour une économie vraiment sociale et solidaire
L’Économie Sociale et Solidaire est «un modèle tempérant, soucieux de l’impact social et environnemental de la création de richesse. Il s’agit d’un modèle patient dont la performance s’inscrit délibérément dans le temps long. Il s’agit d’un modèle non lucratif qui assigne aux profits réalisés par les entreprises de l’ESS la mission de servir systématiquement une part d’intérêt général. Il s’agit enfin d’un modèle résilient, moins perméable aux convulsions des marchés financiers. L’ESS n’est pas seulement une réponse à la crise parce qu’elle permet de créer des activités et des emplois pour satisfaire les besoins sociaux nés de la crise. Elle est une solution à la crise parce qu’elle démontre que l’on peut combiner performance économique, innovation et utilité sociale. »
Qui a écrit ce texte ? C’est le ministre à l’Economie Solidaire, Benoît Hamon, en préambule à la loi qu’il a déposé au Parlement. Nous l’approuvons totalement ! Je voudrais que tous les élu-e-s ici présents comprennent que nous pouvons transformer notre région par une autre économie que celle du rendement a court terme.
L’économie sociale et solidaire, une économie comme les autres. Ecoutez Yannik Bigouin.
Retrouvez ci-après l’intégralité de l’intervention de René Louail sur le programme Economie dans le cadre du débat budgétaire du Conseil régional de Bretagne.
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J’aborderai dans cette mission les programmes 225 à 232, j’insisterai plus particulièrement sur le 1er et les 2 derniers programmes eu égard à l’actualité économique et sociale de l’année écoulée.
D’une manière générale, les secteurs les plus secoués ces derniers mois en Bretagne, sont majoritairement ceux qui se « frottent » aux exigences du marché international. Il semblerait que le tsunami financier de 2008 n’ait pas servi de leçon… La solidité d’une entreprise n’est pas proportionnelle à sa taille !
Dans la mesure où le plus souvent le marché mondial est souvent présenté comme l’eldorado incontournable, ce qui induit une taille critique des entreprises à atteindre, voir dépasser, nous perdons, souvent, le sens des réalités.
Ce dogme du marché international, budgétivore et fragile, semble pourtant une constance dans plusieurs programmes présentés dans ce bordereau.
C’est bien dans les PME en direction des marchés intracommunautaires, là où nous avons, le plus souvent, une ingénierie exemplaire que nous produisons de la valeur ajoutée et, par la même occasion, où nous favorisons la création d’emplois.
Nous disons une nouvelle fois que, pour partie, le pacte d’avenir est construit sur des schémas en fin de vie, alors que les atouts de la région Bretagne sont multiples. Je n’y reviendrai pas, nous les avons longuement présentés lors de sessions antérieures .
Nous déplorons que les 4 grandes priorités de la région pour l’année 2014, ne soient donc que ce prolongement de l’existant, l’accompagnement de la fuite en avant, alors même qu’il est mentionné toujours dans ce même bordereau, la baisse de la création et de la reprise des entreprises de près de 2% pour la seule année 2013. En période de crises et de crises aussi fortes que celles que nous connaissons actuellement, nous avons besoin de politiques publiques audacieuses pour réorienter l’économie afin d’accompagner la transition.
Sur le programme 225, l’économie sociale et solidaire je voudrais vous en lire cette définition :
«Il s’agit d’un modèle tempérant, soucieux de l’impact social et environnemental de la création de richesse. Il s’agit d’un modèle patient dont la performance s’inscrit délibérément dans le temps long. Il s’agit d’un modèle non lucratif qui assigne aux profits réalisés par les entreprises de l’ESS la mission de servir systématiquement une part d’intérêt général. Il s’agit enfin d’un modèle résilient, moins perméable aux convulsions des marchés financiers. L’ESS n’est pas seulement une réponse à la crise parce qu’elle permet de créer des activités et des emplois pour satisfaire les besoins sociaux nés de la crise. Elle est une solution à la crise parce qu’elle démontre que l’on peut combiner performance économique, innovation et utilité sociale. »
Qui a écrit ce texte ? C’est le ministre à l’ESS, Benoît Hamon, en préambule à la loi qu’il a déposé au Parlement.
Nous l’approuvons totalement ! L’ESS n’est pas qu’une économie caractérisée par l‘approche statutaire (associations, coopératives, mutuelles).
J’en veux pour preuve les dérives honteuses, des derniers mois, de grandes coopératives agricoles.
Je voudrais que tous les élu-e-s ici présents comprennent que nous pouvons transformer notre région par une autre économie que celle du rendement a court terme.
Pourtant, à la lecture du bordereau, pour l’ESS comme pour le reste, nous sommes dans le listage d’une série de dispositifs. Il manque une vision plus transversale car l’approche par filière n’est pas adaptée à l’ESS. Une approche territoriale (comme la région le fait par les pôles de développement) nous semble plus pertinente.
Sur les circuits courts par exemple, est-ce :
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De l’ESS ?
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De l’agriculture ?
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De la commande publique ?
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Du développement local ?
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Du commerce ?…
Tout cela certainement !
En ce sens, la commande publique doit aussi être réinterrogée.
Il nous faut travailler davantage sur la taille des lots dans les marchés avec une politique du moins disant plutôt que du mieux disant.
La question des SSIG/SIEG (Service d’Intérêt Économique Général) comme outil de l’affirmation de l’intérêt général dans les politiques de formation doit être mise sur la table afin d’affirmer les associations comme modèle économique différent qui va là où le lucratif ne va pas, ou différemment, en accueillant tout le monde : service à la personne, tourisme social …
Enfin je voudrais aborder la question de l’innovation. L’innovation technologique est largement soutenue, sans réserve, l’innovation sociale elle –plus complexe peut être- n’est pas assez reconnue.
Il est temps d’aider ceux qui travaillent pour le bien commun, pour ceux qui créent ou qui renforcent la cohésion sociale de notre territoire.