Politique de santé, prendre le contre pied des politiques sarkozistes

Session du Conseil régional de Bretagne des 2, 3 et 4 février 2012
Avis du Conseil régional de Bretagne sur le « Plan Régional de Santé »
Intervention de Sylviane Rault pour Europe Écologie Les Verts Bretagne

La priorité première du Plan Régional de Santé est de prévenir les atteintes prématurées à la santé et à la qualité de vie en s’inscrivant résolument dans la promotion de la santé mentale, en réduisant les inégalités territoriales de santé, en réduisant les risques environnementaux à la source, et en favorisant l’accès à des soins de qualité.

Ce projet régional santé qui nous est présenté affirme des priorités qui pourraient nous apparaître pertinentes.

Hélas, nous lisons aussi que toutes ces priorités doivent s’inscrire dans le cadre des orientations de la politique nationale de santé et se conformer aux dispositions financières prévues par la LOLF et la LFSS.

Dans ce contexte, ce projet régional de santé ne pourra atteindre les objectifs qu’il affiche.

En effet, comment affirmer que la priorité est de réduire les risques à la source et en même temps amputer le budget de l’Institut de recherche sur la santé, l’environnement et le travail, de 8 millions d’euros. Comment repérer et suivre les problématiques de santé et en même temps réduire le budget de l’ORS de 85 000 euros…

La loi « Hôpital, Patient, Santé, Territoire » adopté en 2009 est une loi qui tue l’hôpital. Elle a fait entrer les dépenses de santé dans une logique de marché. Elle conduit à privilégier pour l’hôpital les critères de rentabilités financières au détriment des usagers.

Concrètement, elle conduit à des situations inacceptables, comme nous le voyons en ce moment au centre hospitalier Guillaume Régnier, où des patients souffrant de troubles psychiatriques sont accueillis faute de places suffisantes sur des matelas, posés à même le sol.

Nous ne pouvons plus tolérer cela.

Si l’heure du bilan de l’équipe gouvernementale en place a sonné, en matière de santé il est dramatique. La loi « Hôpital, Patient, Santé, Territoire », l’instauration des franchises médicales en 2008, l’augmentation de la participation des complémentaires santé au financement de la CMU, pèsent sur les usagers les plus modestes et les personnes les plus malades. En plus de mettre à mal le modèle social français, le mandat de N.Sarkozy a été marqué parle fiasco de la gestion de la grippe H1NI, ou encore par le scandale et les conflits d’intérêt du Médiator.

Il nous faut prendre le contre pied de ces mesures, et les futures politiques devront passer d’une logique de soins à une logique de santé.

En mettant en place une réelle politique de prévention pour stopper les pollutions et promouvoir les modes de vie favorables à la santé, nous pouvons enrayer le développement des maladies chroniques.

En augmentant le niveau de prise en charge des soins par l’assurance maladie nous mettrons en œuvre une politique qui vise à assurer à tous et toutes l’accès aux soins.

En définissant une véritable “mission de service public” de la médecine générale nous assurerons un maillage du territoire, et particulièrement des zones rurales, par les soins de premier recours.

En faisant cesser la concurrence déloyale avec les cliniques privées, nous soutiendrons et moderniserons l’hôpital public.

Enfin, nous combattrons les lobbies en opposant aux intérêts privés de l’industrie du médicament, la transparence, la protection de l’environnement et l’éducation pour la santé.

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