Ouvrir un lycée est aussi une question d’aménagement du territoire

La Région a décidé la construction d’un nouveau lycée à l’est de Rennes, à Liffré, une très bonne nouvelle pour EELV compte tenu de l’évolution démographique en Bretagne.  Selon Gaëlle Rougier, le choix d’ouverture de lycées est aussi une question d’aménagement du territoire : prévoir notamment la nécessaire accessibilité par les transports scolaires mais aussi par les transports en commun offre souvent très problématique en zones rurales.

 

Gaëlle Rougier

Gaëlle Rougier

 

M. Le Président,

Chers collègues,

Nous ne pouvons que nous réjouir de la construction d’un nouveau lycée à l’est de Rennes tant les besoins était urgents.

Nous pourrions même dire enfin ! Car 2 nouveaux lycées neufs, avec celui de Ploërmel, au cours de ce mandat, il n’y a rien là d’extravagant au vu du dynamisme démographique de notre Région.

Nous ne reviendrons que brièvement sur l’analyse technique comparative que présente le bordereau. Les arguments avancés pour le choix de Liffré nous les partageons.

La présence d’un lycée au plus proche de chez soi est aussi un critère d’attractivité d’un territoire mais aussi une question d’égalité d’accès à une éducation publique de qualité qui ne nécessitent pas des temps de trajets trop longs.

La création de nouveaux lycées doit participer d’une politique territoriale ambitieuse. Nous soutenons bien-sûr le nouveau lycée public de Ploërmel en dépit de la résistance de quelques édiles usant d’arguments d’un autre temps.

Sur Rennes l’évolution des effectifs en écoles et en collèges annoncent une saturation des lycées Rennais à moyen terme. Certains établissements connaissent déjà des difficultés, liées aussi aux publics qu’ils accueillent. A Coëtlogon, les conditions de travail des personnels et les conditions d’études se dégradent en même temps que le climat social, tout comme à Mendès France, qui va enfin voir les travaux avancer, afin d’accueillir de nouveaux élèves en section générale.

A terme, l’extension du collège de la Binquenais pourrait être envisagée. La mutualisation et l’optimisation des locaux existants est une une bonne piste mais qui connaît ses limites. A Rennes il faudra tenir compte de la situation difficile du collège, qui souffre d’une image dégradée, qui tient beaucoup aussi aux représentations que les parents se font des établissements en REP, en dépit d’une équipe enseignante très investie. Et mathématiquement, il n’est pas sûr que cela suffise à absorber les nouveaux arrivants, en tous cas dans des conditions d’études satisfaisantes.

Enfin, les bâtiments provisoires, qui deviennent permanents, ne sont pas une solution satisfaisante à long terme et doivent rester une solution de dépannage.

En cette fin de mandat, nous ne pouvons que saluer le travail effectué dans les CFA et les lycées, travail de rénovation, engagement d’un diagnostic amiante, qui aurait dû être réalisé depuis bien longtemps, éco-référentiel des lycées, exigeant, sûrement trop selon certains, amis qui la garantie d’une réelle ambition construite et partagée de lycées sains et économes, politique volontariste sur l’introduction d’aliments bio et locaux, limitation de l’exposition aux ondes électromagnétiques. C’est un bilan conséquent.

Enfin, la présence des conseillers régionaux aux côtés des lycées dont ils sont référents est primordiale. Les agendas très contraints, notamment dans une configuration de cumul de mandats, est difficilement compatible avec une présence suivie dans les lycées. Loin de moi l’idée de faire la morale, j’ai expérimenté moi-même cette difficulté. Mais sans être forcément présents à chaque CA, y siéger régulièrement, c’est aussi une attitude de soutien qui peut faire la différence. Soutien aux projets, dialogue avec les chefs d’établissements, l’équipe enseignante et les agents, afin de faire remonter aussi, aux côtés des services, les questions du quotidien. Les services sont d’ailleurs tout à fait mobilisés pour armer les élus qui sont sollicités sur de nombreux sujets.

Alors oui, les lycées, ça coûte cher, mais l’accès à un lycée public au plus près de chez soi et dans des conditions d’accueil favorables doit être une priorité pour la Région. Si la jeunesse est réellement une priorité pour notre Région, cette réalité devra couler de source aussi au cours du mandat prochain et se concrétiser par une prochaine PPI tout aussi sinon plus ambitieuse.

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