Lycées. Il est important d’investir pour l’égalité des chances.

Nous reconnaissons le travail effectué durant ce mandat avec la construction de 4 nouveaux lycées, avec une rénovation constante du patrimoine bâti, avec enfin une action d’ampleur sur la question du désamiantage. Nous saluons le travail de la vice-présidente aux lycées, très présente sur le terrain et très investie auprès des chefs d’établissement.Le programme régional d’investissement (PPI) est un pan primordial de notre politique des lycées. Le maillage de notre territoire par des lycées et des CFA publics, tout comme des internats de qualité capables d’accueillir en nombre suffisant les jeunes en formation est un élément déterminant dans la mise en œuvre concrète de l’égalité des chances. Cependant, nous constatons parfois des retards dans l’exécution des programmes. Gaëlle Rougier.

Gaëlle Rougier

Gaëlle Rougier

Certains lycées professionnels ou CFA accueillent des jeunes parfois dans des situations sociales difficiles, parfois en rupture familiale, parfois mineurs étrangers isolés. En filière professionnelle les élèves viennent parfois de loin pour suivre une formation, loin de leur famille et les héberger dans de bonnes conditions est de notre responsabilité. Le maintien de certaines formations dépendent même parfois de la capacité du CFA ou du lycée à offrir un hébergement en internat.
Je ne reviendrai pas sur la complexité de fonctionner par mandat avec la SEMAEB dans l’exécution du PPI, mais nous nous interrogeons quand-même sur le mauvais niveau de consommation de crédits pour les deux dernières années.
Comme je l’ai dit tout à l’heure, la politique lycée mérite un PPI ambitieux et pleinement employé, notamment à la rénovation thermique du bâti existant. Si nous saluons la construction de nouveaux lycées exemplaires en matière d’éco-construction dont le plus emblématique est ce très beau lycée maritime Florence Arthaud de St Malo, il nous faut poursuivre la rénovation énergétique des lycées et des internats existants dont la consommation de fluides et les charges liées à la déperdition énergétique de leurs bâtiments pèsent de plus en plus lourdement sur leur budget de fonctionnement.
Les économies ne peuvent se faire sur la qualité du bâti alors que nous réaffirmons dans ce bordereau l’éco-référentiel des lycées qui est devenu la marque de fabrique de l’exemplarité de notre intervention sur le bâti. Nous voulions vous dire notre satisfaction après l’adoption en commission de nos amendements visant à garder un haut niveau d’exigence concernant notre éco-référentiel. Il aurait été incompréhensible, de notre point de vue, que cet éco-référentiel régresse alors même que les difficultés soulevées par l’adoption de nouvelles pratiques professionnelles par les agents des lycées mais aussi par les entreprises qui interviennent sur les lycées, alors qu’une dynamique vertueuse est lancée en matière de commande publique également, nous ne pouvons plus revenir en arrière. En lien avec le référentiel technique et fonctionnel, qui revient à un référentiel pédagogique que le CESER appelle de ses vœux, l’éco-référentiel est un bel outil, emblématique de l’innovation écologique de notre région.
L’utilisation d’éco-matériaux notamment est un enjeu sanitaire au regard de la qualité de l’air intérieure mais également économique puisqu’elle participe au développement des filières et des emplois dans ce champ d’activité en Bretagne.
Quant à la limitation de l’exposition aux ondes dans les lycées et donc un usage encadré du WIFI ou des technologies sans fil, elle est juste une application des recommandations de l’OMS et  européennes en la matière qui avaient déjà trouvé une traduction dans la stratégie Bretagne très haut débit dans laquelle, je le rappelle, est inscrit noir sur blanc que la Région promeut les technologies sans fil et s’engage dans ses bâtiments à limiter l’exposition aux champs électromagnétiques. Ce chantier sanitaire, pour l’instant relativement silencieux, s’avèrera sûrement l’une des préoccupations majeures en matière de santé des usagers des ERP dans les années qui viennent.
Enfin sur l’ADAP des lycées nous trouvons le diagnostic qui nous est présenté un peu optimiste sur le taux d’accessibilité des lycées, notamment rennais, pour ce que j’en connais en tout cas. Il est difficile de se faire une idée éclairée de la pertinence de cet ADAP tant le diagnostic et les critères retenus sont vagues. Difficile donc de se faire une idée du bien-fondé du régime dérogatoire des 22 établissements concernés.
Nous n’avons pas non plus d’éléments sur où en est la concertation avec les associations sur ces questions, associations d’usagers en situation de handicap, de parents d’enfants handicapés mais aussi avec l’éducation nationale sur ces questions.
La poursuite de la mise en accessibilité sera aussi l’un des grands chantiers de la prochaine mandature, en tout cas je le souhaite. Dois-je rappeler que 10 ans près la loi de 2005, le report de la mise en accessibilité des ERP permis par la loi, qualifiée par les associations de personnes en situation de handicap de loi de la honte, est l’aveu d’un échec collectif à mettre en œuvre l’égalité des chances et la non volonté politique d’en faire une réelle priorité de nos politiques publiques. En région cette accessibilité nécessitera des investissements. Nous souhaitons que les efforts financiers à venir soient à la hauteur des besoins.

Les besoins pour les PMR mais également en matière d’accessibilité globale pour les élèves en situation de handicap psychique, cognitif et sensoriel qui représentent 80% des handicaps rencontrés dans les établissements scolaires.
Rappelons que contrairement à ce que préconise parfois le rectorat, dans un souci d’économies de moyens bien-sûr, à savoir de regrouper dans un même lieu et par grandes filières, les élèves en situation de handicap, l’esprit de la loi de 2005 est bien de mener une politique intégrée d’accessibilité qui permette aux jeunes élèves d’être scolarisés au plus proche de leur lieu de vie, dans la filière de leur choix. Un établissement accessible par BAPE est déjà un bon objectif mais l’accessibilité des études secondaires, qui relève d’une responsabilité partagée entre l’Etat et notre collectivité, doit devenir une démarche intégrée à l’ensemble des EPLE.
En dépit de ces interrogations sur le volet accessibilité, nous votons bien-sûr ce bordereau et nous félicitons la VP pour son investissement et son engagement vigilant à voir l’éco-référentiel appliqué.

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