Les lycées doivent redevenir une priorité régionale

« Force est de constater que l’éducation n’est plus au premier rang de nos priorités régionales. On ne peut pas dire que les lycées aient été délaissés : des travaux importants et coûteux ont été réalisés ou sont en cours de réalisation. Mais nous savons qu’ils sont insuffisants, nous ne pouvons ignorer le manque de places, les bilans énergétiques accablants, la vétusté des internats, l’amiante aussi parfois.

Il faut passer à la vitesse supérieure. Les lycées sont un investissement d’avenir par excellence. Leur réhabilitation est un levier puissants pour la filière bâtiment bretonne aujourd’hui en difficulté.  »

Retrouvez ci-dessous l’intégralité de l’intervention de Janick Moriceau, pour EELV, sur le plan d’investissement pour les lycées.

Lorsque la loi de décentralisation a donné aux Régions la compétence sur le patrimoine bâti des lycées, ce fut considéré dans cette enceinte comme un événement majeur, et ça l’était. L’éducation, sa vertu émancipatrice a une résonance particulière en Bretagne. La politique en faveur des lycées fut alors hissée aux tous premiers rangs de nos priorités.

Où en est-on aujourd’hui? De nouvelles compétences ont été transférées avec leur cortège de questions, de défis, de besoins financiers. Les lycées, dans tout cela? Force est de constater que malgré la valeur symbolique que représente l’éducation en Bretagne, elle n’est plus au premier rang de nos priorités régionales. Les débats de notre assemblée en témoignent.

Non, je ne veux pas dire que les lycées ont été délaissés. Des travaux importants et coûteux ont été réalisés, sont en cours de réalisation ou sont programmés. L’éco-référentiel a été mis en place, la concertation amplifiée avec le conférence des proviseurs. Une conférence qui mériterait d’être élargie à d’autres membre de la communauté éducative, aux lycéens.

Cependant en tant que membre des Conseil d ‘Administration des lycées nous ne pouvons ignorer qu’ils sont insuffisants, nous ne pouvons ignorer le manque de places, les bilans énergétiques accablants, la vétusté des internats, l’amiante aussi parfois. Bref, il faudrait passer à la vitesse supérieure. 80 Millions d’euros par an c’est notoirement insuffisant pour faire face à la modernisation d’un patrimoine de deux millions de m2.

Accroître le budget consacré à cette mission, est ce un problème? Nous ne le pensons pas. Comme il l’a été souligné hier, notre région est faiblement endettée et a un niveau d’épargne important. C’est donc une question de choix, c’est une question de choix politique et de hiérarchie dans nos priorités.

S’il est un investissement d’avenir par excellence, nous le savons tous, il est dans le secteur de l’éducation plus que dans le développement d’un nouvel aéroport agrémenté de ses bretelles. Mais je ne souhaite pas polémiquer sur cette question ici.

Dans le contexte économique actuel soutenir l’emploi, l’économie régionale est un souci majeur. Vous avez ici entre les mains, avec le Plan Pluriannuel d’Investissement, l’un des leviers les plus puissants permettant de soutenir l’économie bretonne : notre commande publique. La filière bâtiment est fragilisée par la crise. Un programme de rénovation amplifié, serait utile aux lycéens et permettrait la préservation d’emplois dans tous les territoires bretons.

Beaucoup d’investissements seraient du reste amortissables à court terme, certains à très court terme. Changer une chaudière de plus de 20 ans, supprimer les grille pains, isoler c’est garantir à terme de nouvelles marges budgétaires. La facture énergétique complémentaire de 2013 arrive. Dans le petit lycée (un peu plus de 100 élèves) où je vous représente, il faudra tabler sur un complément d’enveloppe de 25 000 euros .

Monsieur le président, Madame la vice-présidente, nous soutenons vos orientations, nous voterons votre bordereau mais posons la question des moyens.

Vous pouvez considérer que le Plan Pluri-annuel d’Investissements avec ses 80 Millions d’euros, ses aménagements de capacité, une priorité énergétique, c’est assez. Vous pouvez aussi penser qu’il est utile et nécessaire de changer de rythme, de mettre les bouchées doubles en particulier pour l’efficacité énergétique, accélérer les diagnostics, mettre en place une task-force au sein des services pour suivre cette question 

Pour les lycéens, pour l’emploi, pour la maîtrise du budget régional, pour une région éco-pionnière nous espérons que c’est cette seconde voie que vous prendrez et que nous aurons le plaisir de découvrir lors du prochain budget.

Remonter