Guy Hascoet présente sa candidature à la présidence de Région, pour faire de la Bretagne un laboratoire du changement

Après que J.Y Le Drian ait été nommé ministre de la Défense, celui-ci quitte la présidence de Région. Le 10 juillet, réunis en session extraordinaire les conseiller-e-s régionaux de Bretagne sont appelés à élire le nouveau Président de Région. Pour que la passation de pouvoir au sein de notre Région ne soit pas une continuité dans l’absence de changement, Guy Hascoet, au nom des écologistes a pris la décision de présenter une candidature à la présidence de Région. Sans surprise Pierrick Massiot successeur désigné de Le Drian est élu avec 55 voix sur 83.

Vous trouverez ci-dessous la profession de foi de Guy Hascoet au nom du groupe Europe Ecologie Les Verts.

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A l’heure où la réalité de la crise financière, devenue crise économique et sociale, se fait chaque jour plus dure pour les plus démunis quand les responsables de la crise sont sous perfusion de la puissance publique, le débat de la répartition des richesses est plus que jamais au cœur de l’actualité.

Les dix dernières années ont vu l’avènement de la politique des riches et les inégalités se creuser. La construction d’une société plus égalitaire doit être aujourd’hui le fil rouge des politiques publiques à tous les niveaux. Cette ambition, les écologistes la partage avec la gauche traditionnelle.

Si le débat de la répartition des richesses est bien le point de clivage entre gauche et droite, la vision du développement économique fait quant à elle consensus. En effet, pour la gauche traditionnelle comme pour la droite le logiciel de pensée est le même, l’espérance est la même : sans croissance pas de salut. A gauche, comme à droite on veut investir partout, on veut relancer la machine industrielle, mais sans lui donner de direction et nous ne pouvons que craindre aujourd’hui que, dans la panique qui saisit les dirigeants à mesure que l’économie se délite, ces derniers relancent une politique de « grandes infrastructures » au nom du totem de la croissance. Aéroports géants, autoroutes, centrales gaz… ces projets sont destructeurs de l’environnement comme de l’emploi. Ils continuent pourtant de concentrer l’essentiel des investissements publics.

La Bretagne, précurseur de l’idée régionale, doit prendre toute sa place dans la construction d’un nouveau modèle. Mais, alors que d’autres régions, sans attendre le nécessaire nouvel acte de la décentralisation, engagent des politiques publiques innovantes, la Bretagne, elle, prend du retard.

Quand d’autres élaborent des politiques énergétiques globales et ambitieuses, nous signons un « pacte électrique », défini à Paris par l’État et les grands énergéticiens, qui impose une centrale gaz à la Région française dotée de l’un des plus gros potentiels en matière d’énergies renouvelables.

Quand certaines régions engagent le chantier de la métamorphose de leur agriculture, la Nouvelle Alliance plie mais ne rompt pas avec le lobby de l’agro-industrie et ce au détriment du monde paysan.

Alors que depuis des années l’État est condamné dans sa gestion des politiques de l’eau, nous signons avec lui des plans « algues vertes » encore bien loin de prendre la mesure du phénomène et de ses causes.

Alors qu’une part toujours plus importante d’entrepreneurs, de PME bretonnes, s’implante sur le champ des éco-activités, des filières d’avenir et développe d’autres formes d’entrepreneuriat, la quasi intégralité du budget consacré au développement économique continue d’alimenter les filières traditionnelles sans regard sur leur valeur ajoutée écologique et sociale.

Alors que l’essentiel des investissements en matière de transports va à une grande infrastructure ferroviaire entre Rennes et Paris, les fonds manquent pour étendre le réseau ferré breton.

« Région éco-pionnière », « glaz économie », si les termes employés se sont adaptés aux attentes des électeurs bretons, l’écologie peine toujours à se retrouver dans les actes.

Nous voulons un autre modèle qui ne soit plus fondé sur l’espoir du retour des trente glorieuses. Nous proposons une autre direction au développement économique, celle de la transition écologique et sociale. La transition, c’est apporter des réponses concrètes à la crise environnementale et sociale pour résorber la crise économique, c’est investir massivement dans la protection de notre environnement et dans les politiques de solidarité pour créer de la richesse. C’est cette ambition que nous voulons pour la Bretagne. Elle ne sera possible qu’en organisant ici et maintenant les passerelles entre représentation politique et société civile, en organisant une véritable démocratie régionale garante de la synergie des différents courants de pensées. Dans ce domaine aussi tout ou presque reste à construire.

Pour que la passation de pouvoir au sein de notre Région ne soit pas une continuité dans l’absence de changement, nous avons pris la décision de présenter une candidature à la présidence de Région. Parce que la coopération est une force, quand l’hégémonie d’un seul mène droit à l’échec, elle se veut une candidature ouverte à toute initiative d’action commune, de rassemblement de toutes les forces progressistes qui font la Bretagne, elle se veut une candidature démocrate, en lien avec la société civile, pour faire de la Bretagne un laboratoire du changement !

Un commentaire pour “Guy Hascoet présente sa candidature à la présidence de Région, pour faire de la Bretagne un laboratoire du changement”

  1. Merci pour cette intervention qui résume nos attentes.

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