L’environnement doit être le premier atout du tourisme en Bretagne

« Vous évoquez  que le Conseil régional souhaite promouvoir une économie touristique durable. Excusez moi, mais je ne vois pas de définition, ou de retranscription concrète de ce terme dans le politique touristique. La Bretagne dévisse dans la cour des régions touristiques depuis deux ans et ce malgré le schéma régional du tourisme 2012/2014. Certainement, la dégradation de notre environnement y est pour quelque chose. »

Retrouvez, ci-dessous, l’intégralité de l’intervention de Yannik Bigouin pour EELV sur la politique Tourisme et patrimoine dans le cadre du débat budgétaire du Conseil régional de Bretagne.

Vous évoquez dans votre bordereau que « le Conseil régional souhaite promouvoir une économie touristique durable ». Excusez moi, Monsieur le Président, mais je ne vois pas de définition, ou de retranscription concrète de ce terme dans le politique touristique. Je vous fait confiance pour nous l’expliquer d’autant que sera tout à l’heure débattu PADUS, outil de questionnement de la durabilité.

Comme vous le savez nous sommes toujours disponibles pour amener des idées novatrices comme l’a souligné Guy Hascoët dans son discours de politique générale. C’est ce que nous vous proposons encore de faire ici.
En effet, d’un côté vous nous parlez de tourisme durable, de l’autre vous allez nous proposer un outil de questionnement qui orientera les politiques dans ce sens. Alors, nous nous sommes permis, avec un peu d’avance comme souvent, de déposer un  amendement qui permettra de manière concrète d’amener un peu de cohérence entre la politique tourisme et ce fameux outil de questionnement de la durabilité qu’est PADUS et qui à vocation à toucher largement les politiques régionales.
Comme vous n’avez touché mot dans votre discours de politique générale de développement durable ou d’écologie nous tentons de pallier à ce manque et nous souhaitions donc par cet amendement que puisse être engagé un travail de définition du tourisme durable et que les aides régionales aux investissements touristiques soient conditionnées au suivi par des critères de création d’emplois et de protection de l’environnement.
Mais vous n’avez pas soutenu cet amendement. Vraiment, quelle  surprise M. Le Président ! Peut-être estimez vous que les subventions aux piscines des campings ou hôtels étoilés constituent déjà une politique touristique conforme aux enjeux du Développement Durable?

Il reste, Monsieur Le Président, que la Bretagne dévisse dans la cour des régions touristiques depuis deux ans et ce malgré le schéma régional du tourisme 2012/2014. Certainement, la dégradation de notre environnement y est pour quelque chose. La beauté de nos paysages, dans un environnement préservé peut être sans aucun doute la force du secteur touristique.

Il faut vraiment que nous nous positionnons mieux aussi pour montrer à voir à nos visiteurs nos singularités historiques, sociales, culturelles, gastronomiques, architecturales… Car ce qui fait que la Bretagne ne ressemble pas à la Normandie, ce n’est pas le crachin. Nous devons mettre en avant nos particularités linguistiques, culturels, mais aussi de notre tissu économique et social. Et j’en profite pour dire que nous considérons que le réseau Accueil paysan, qui offre des hébergements de gîte, tout en faisant connaître l’agriculture paysanne bretonne, est aujourd’hui trop peu soutenu.

Enfin j’aimerai à nouveau souligner pour la politique touchant le patrimoine matériel qu’elle doit coopérer avec ce qui se fait pour le patrimoine immatériel, c’est à dire la politique culturelle. Il a semble évident mais cela ne se fait pas. Pourtant nos deux Vice-président chargés de ces missions sont voisins à chaque session. Un exemple? Je trouve que l’Institut Régional du Patrimoine financé par la ligne patrimoine doit de manière évidente coopérer le plus possible avec l’association Bretagne Culture Diversité, financée par la ligne culture, selon le principe de subsidiarité. En clair : que ces deux structures dépendantes financièrement de la Région et qui ont pour objet la matière de Bretagne travaillent de faτon cohérente et organisée. De manière plus général, j’espère un jour voir des lignes budgétaires communes touchant de manière transversale les politiques des patrimoines en général car, vous le savez, l’un ne va pas souvent sans l’autre.

Malgré ces manques criants, nous voterons les programmes relatifs au tourisme et le patrimoine matériel.

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