L’économie bretonne doit rentrer en transition
« L’Économie bretonne doit rentrer en transition, être acteur du changement du monde plutôt que de subir des évolutions économiques et sociétales qui, l’actualité le démontre, ont des répercussions fortes et déstabilisantes
Un virage s’impose prenant en compte la raréfaction des ressources – en particulier énergétiques – le changement climatique, les crises sanitaires, la démographie régionale, les nouvelles attentes de la société … »
Retrouvez ci-dessous l’intégralité de l’intervention de Janick Moriceau sur la Stratégie Régionale de Développement Economique (SRDEII), en session du Conseil régional le 13/12/2013
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Monsieur le président, nous partageons ces constats et votre volonté de choisir pour la Bretagne un nouveau modèle de développement. EELV a à de nombreuses reprises dans notre assemblée, et au-delà, affirmé l’absolue nécessité d’un changement de cap, celle de s’engager dans la voie d’une transition énergétique et écologique de notre économie.
Si déjà de nombreux breton(ne)s se sont engagé(e)s dans cette voie en modifiant leur mode de vie et de consommation, si déjà des entreprises, des collectivités expérimentent de nouvelles pratiques, innovent dans le développement durable, il n’en demeure pas moins que des pans entiers de secteurs socles de l’économie bretonne regardent toujours vers le passé.
C’est le cas, en particulier, de l’agriculture, de l’agro-alimentaire, de l’automobile, de la navale, de la défense. Leur manque d’anticipation et de lucidité, fait peser des risques majeurs pour l’emploi, pour la Bretagne.
La réalité nous rattrape de manière violente, très violente pour les salariés. Malgré cela, le déni est encore de mise. Les lobbys de la résistance au changement, assis trop souvent sur des rentes de situation, sont à l’œuvre quotidiennement avec, hélas, efficacité.
Y céder est la voie la plus facile, celle du court terme, celle qu’emprunte, par trop, le pacte que vous signerez dans quelques heures et qui nous fait douter du devenir de cette stratégie.
Nombre de bretons, de salariés, de syndicalistes sont parfaitement conscients qu’un changement de modèle est nécessaire. Ne les conduisons pas, par manque de courage, dans l’impasse.
Face à cette réalité, le Conseil régional, chef de file du développement économique, nous tous en tant qu’élu(e)s, avons une lourde responsabilité, celle de donner le nouveau cap permettant d’impulser une transition indispensable et urgente de notre modèle de développement.
C’est l’objet du rapport que vous nous soumettez.
Ses orientations peuvent-elles répondre aux défis qui se posent à nous tous en particulier celui de l’emploi, d’un juste partage des richesses, de la préservation de notre environnement ?
Nous permet-il de devenir la Région éco-pionnière dont nous avions rêvée ?
Nous saluons tout d’abord la méthode qui a conduit à son élaboration même s’il eut été souhaitable de mieux associer les EPCI. Nombre d’entre elles, ont inscrit, le développement économique dans leurs missions et ont un rôle majeur à jouer dans les mutations en cours.
Il ressort de cette démarche, une matière foisonnante et une vision, celle de la « Glaz économie » qu’à quelques items près, nous pouvons faire nôtre.
Nous partageons aussi beaucoup de choses sur le cheminement : projets et moyens que vous nous proposez pour « donner corps et élan à la Glaz économie ».
Cependant nos approches divergent sur plusieurs points, non les moindre.
Premier point, nos visions sur les questions internationales, celui du rôle que doit jouer l’exportation en particulier. Elle est annoncée comme « le second levier de développement, un enjeu prioritaire pour les entreprises, un levier triplement vertueux…vous ajoutez même que la conquête de marchés lointains est une obligation vitale ! » Bref, l’exportation serait le nouvel eldorado de l’économie bretonne et de ses entreprises. L’objectif de reconquête du marché national et européen est balayé d’un revers de phrase … ils sont saturés !
Permettez-nous de ne pas partager cet objectif.
Si l’on vous suit, cela nous amène à considérer que la filière dite « grand export » de Doux est triplement vertueuse et porteuse d’avenir et qu’il n’est pas utile de reconquérir le marché national de poulets labellisés.
Ne pensez-vous pas qu’il serait nécessaire d’avoir une vision globale des échanges internationaux que la Bretagne et non seulement ses acteurs économiques conduisent, une évaluation objective, qualitative de la situation.
N’est-ce pas le préalable ?
N’est-il pas nécessaire de mettre en cohérence les valeurs de la « Glaz économie », l’objectif de transition énergétique et écologique qu’elle prône et qui soutend le renforcement de l’économie de proximité avec l’objectif prioritaire que vous affichez : développer l’export dans les entreprises bretonnes ?
Une approche globale du commerce international en Bretagne ne peut, non plus, faire fi d’un second volet fort problématique : l’importance des importations et l’épée de Damoclès qu’elle constitue tant en terme énergétique, qu’agricole.
Pourtant le périlleux équilibre de la filière agro-industrielle bretonne régulièrement prise dans la tourmente d’un marché international des matières premières agricoles devrait nous amener à réfléchir. La réduction de notre dépendance est un objectif important que vous n’évoquez pas.
Cependant, c’est une autre approche des relations internationales qui aurait du être, pour nous, la priorité. Non pas celles de la concurrence et de la compétition -termes qui émaillent par trop le rapport – mais celles de la coopération en particulier, de la coopération européenne.
Le développement de filières industrielles de la transition écologique, celle de la mobilité bas carbone ne prendront leur essor qu’à travers des coopérations transnationales. L’Europe constitue un espace pertinent. La filière des énergies marines renouvelables est à ce titre un bon exemple.
Face au choc que constitue la crise agro-alimentaire bretonne, à la fragilité d’autres secteurs industriels, la participation active des Breton-nes aux projets de coopération est plus que jamais nécessaire, elle doit être encouragée. Si priorité à l’international, il doit y avoir, c’est là qu’elle doit être.
Le second point qui nous interpelle est celui de la gouvernance de cette stratégie du rôle de BDI et du sens de son développement.
La structure souple d’animation des filières et de prospective constituée à l’origine d’une petite dizaine de personnes est devenue une agence économique de 35 personnes dont les missions ne cessent de s’accroître dotée d’un budget de 6 M d’€.
Face à cette situation, il est évident que les services régionaux ne font plus le poids, que les relations avec les acteurs économiques bretons leur échappent toujours un peu plus et que, parallèlement, malgré le conseil de surveillance, échappent aussi aux élus.
Aujourd’hui, à travers le SRDEII, vous nous proposez de déléguer encore un peu plus à BDI.
Ainsi n’est-il pas paradoxal d’entendre en commission économie alors que l’on débat du pacte d’avenir, de la mobilisation d’un très important financement public… un représentant de BDI nous dire : « l’évolution du secteur agri et agro-alimentaire, c’est avant tout une affaire d’acteurs économiques ».
Je ne le critique pas. Ses relations étroites et permanente avec les entreprises, une commande politique imprécise amène à cette situation et conduit à un pacte guichet au service des entreprises les mieux organisées plus que porteur d’une vision « Glaz » de l’économie.
Le décalage entre certaines fiches « filières » et les attendus de notre nouvelle stratégie est symptomatique et devrait nous interpeller sur leur mode d’élaboration.
Notre rôle, notre responsabilité est bien d’impulser le nécessaire changement vers la transition écologique, c’est la commande qui doit être passée aux animateurs de filière. Le délicat passage de cette transition justifie les aides régionales qui ne peuvent être un chèque en blanc.
Ainsi notre soutien à des entreprises impliquées dans l’exploitation des amas poly-métalliques et la création d’un port minéralier à Wallis et Futuna n’a rien à voir avec le projet que vous nous proposez aujourd’hui. Il n’en serait pas de même s’il s’agissait de mettre en place une filière de récupération et de recyclage de ces terres rares qui jouent un rôle majeur dans la filière numérique, en particulier.
Sans un ré équilibrage des missions dévolues à BDI qui, pour nous, doivent se limiter à l’observation, l’animation et la prospective, nous doutons de la capacité de la région à mettre en œuvre le projet nous conduisant dans la voie de la Glaz économie.
Je terminerai par un dernier point qui touche aux fondements de l’écologie politique, la question de la place des industries de l’armement en Bretagne et de la banalisation de cette filière a sein de BDI . Pour nous, elle n’y a pas sa place et ,en aucun cas, l’aide à l’export ne devrait la concerner.
Nous ne voyons pas en quoi elle s’inscrit dans la vision économique que vous nous demandez de voter. Elle occupe certes de nombreux emplois en Bretagne mais, pour nous, ils ne peuvent, en aucun cas, être prétexte à la vente d’armes aux 4 coins de la planète.
Le fait de s’inscrire dans le cadre d’une cyber-défense n’est pas la garantie d’un usage pacifique et démocratique, comme l’a démontré Amnesty International dans son rapport sur la vente de cyber-outils français à la Lybie et à la Syrie.
Aussi, puisque nous nous acheminons pour être la région européenne de référence dans ce domaine, nous vous demandons, Monsieur le président, de soutenir la mise en place d’un comité scientifique et d’éthique analysant de manière objective les impacts potentiels de ces nouveaux objets sur l’équilibre du monde.
Vous comprendrez, Monsieur le Président, que si nous soutenons la Glaz économie, il n’en est pas moins des moyens que vous souhaitez mobiliser pour la déployer. De plus, le contenu du Pacte d’avenir, tout comme certaines fiches filières annexées à ce rapport nous font douter de notre capacité demain à mettre en œuvre la Glaz économie. Nous nous abstiendrons donc sur vos propositions.
« L’Économie bretonne doit rentrer en transition, être acteur du changement du monde plutôt que de subir des évolutions économiques et sociétales qui dans ce cas, l’actualité le démontre, ont des répercussions fortes et déstabilisantes
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Un virage s’impose prenant en compte la raréfaction des ressources, en particulier énergétiques, le changement climatique, les crises sanitaires, la démographie régionale, les nouvelles attentes de la société … »
Monsieur le président, nous partageons ces constats et votre volonté de choisir pour la Bretagne un nouveau modèle de développement. EELV a à de nombreuses reprises dans notre assemblée, et au-delà, affirmé l’absolue nécessité d’un changement de cap, celle de s’engager dans la voie d’une transition énergétique et écologique de notre économie.
Si déjà de nombreux breton(ne)s se sont engagé(e)s dans cette voie en modifiant leur mode de vie et de consommation, si déjà des entreprises, des collectivités expérimentent de nouvelles pratiques, innovent dans le développement durable, il n’en demeure pas moins que des pans entiers de secteurs socles de l’économie bretonne regardent toujours vers le passé.
C’est le cas, en particulier, de l’agriculture, de l’agro-alimentaire, de l’automobile, de la navale, de la défense. Leur manque d’anticipation et de lucidité, fait peser des risques majeurs pour l’emploi, pour la Bretagne.
La réalité nous rattrape de manière violente, très violente pour les salariés. Malgré cela, le déni est encore de mise. Les lobbys de la résistance au changement, assis trop souvent sur des rentes de situation, sont à l’œuvre quotidiennement avec, hélas, efficacité.
Y céder est la voie la plus facile, celle du court terme, celle qu’emprunte, par trop, le pacte que vous signerez dans quelques heures et qui nous fait douter du devenir de cette stratégie.
Nombre de bretons, de salariés, de syndicalistes sont parfaitement conscients qu’un changement de modèle est nécessaire. Ne les conduisons pas, par manque de courage, dans l’impasse.
Face à cette réalité, le Conseil régional, chef de file du développement économique, nous tous en tant qu’élu(e)s, avons une lourde responsabilité, celle de donner le nouveau cap permettant d’impulser une transition indispensable et urgente de notre modèle de développement.
C’est l’objet du rapport que vous nous soumettez.
Ses orientations peuvent-elles répondre aux défis qui se posent à nous tous en particulier celui de l’emploi, d’un juste partage des richesses, de la préservation de notre environnement ?
Nous permet-il de devenir la Région éco-pionnière dont nous avions rêvée ?
Nous saluons tout d’abord la méthode qui a conduit à son élaboration même s’il eut été souhaitable de mieux associer les EPCI. Nombre d’entre elles, ont inscrit, le développement économique dans leurs missions et ont un rôle majeur à jouer dans les mutations en cours.
Il ressort de cette démarche, une matière foisonnante et une vision, celle de la « Glaz économie » qu’à quelques items près, nous pouvons faire nôtre.
Nous partageons aussi beaucoup de choses sur le cheminement : projets et moyens que vous nous proposez pour « donner corps et élan à la Glaz économie ».
Cependant nos approches divergent sur plusieurs points, non les moindre.
Premier point, nos visions sur les questions internationales, celui du rôle que doit jouer l’exportation en particulier. Elle est annoncée comme « le second levier de développement, un enjeu prioritaire pour les entreprises, un levier triplement vertueux…vous ajoutez même que la conquête de marchés lointains est une obligation vitale ! » Bref, l’exportation serait le nouvel eldorado de l’économie bretonne et de ses entreprises. L’objectif de reconquête du marché national et européen est balayé d’un revers de phrase … ils sont saturés !
Permettez-nous de ne pas partager cet objectif.
Si l’on vous suit, cela nous amène à considérer que la filière dite « grand export » de Doux est triplement vertueuse et porteuse d’avenir et qu’il n’est pas utile de reconquérir le marché national de poulets labellisés.
Ne pensez-vous pas qu’il serait nécessaire d’avoir une vision globale des échanges internationaux que la Bretagne et non seulement ses acteurs économiques conduisent, une évaluation objective, qualitative de la situation.
N’est-ce pas le préalable ?
N’est-il pas nécessaire de mettre en cohérence les valeurs de la « Glaz économie », l’objectif de transition énergétique et écologique qu’elle prône et qui soutend le renforcement de l’économie de proximité avec l’objectif prioritaire que vous affichez : développer l’export dans les entreprises bretonnes ?
Une approche globale du commerce international en Bretagne ne peut, non plus, faire fi d’un second volet fort problématique : l’importance des importations et l’épée de Damoclès qu’elle constitue tant en terme énergétique, qu’agricole.
Pourtant le périlleux équilibre de la filière agro-industrielle bretonne régulièrement prise dans la tourmente d’un marché international des matières premières agricoles devrait nous amener à réfléchir. La réduction de notre dépendance est un objectif important que vous n’évoquez pas.
Cependant, c’est une autre approche des relations internationales qui aurait du être, pour nous, la priorité. Non pas celles de la concurrence et de la compétition -termes qui émaillent par trop le rapport – mais celles de la coopération en particulier, de la coopération européenne.
Le développement de filières industrielles de la transition écologique, celle de la mobilité bas carbone ne prendront leur essor qu’à travers des coopérations transnationales. L’Europe constitue un espace pertinent. La filière des énergies marines renouvelables est à ce titre un bon exemple.
Face au choc que constitue la crise agro-alimentaire bretonne, à la fragilité d’autres secteurs industriels, la participation active des Breton-nes aux projets de coopération est plus que jamais nécessaire, elle doit être encouragée. Si priorité à l’international, il doit y avoir, c’est là qu’elle doit être.
Le second point qui nous interpelle est celui de la gouvernance de cette stratégie du rôle de BDI et du sens de son développement.
La structure souple d’animation des filières et de prospective constituée à l’origine d’une petite dizaine de personnes est devenue une agence économique de 35 personnes dont les missions ne cessent de s’accroître dotée d’un budget de 6 M d’€.
Face à cette situation, il est évident que les services régionaux ne font plus le poids, que les relations avec les acteurs économiques bretons leur échappent toujours un peu plus et que, parallèlement, malgré le conseil de surveillance, échappent aussi aux élus.
Aujourd’hui, à travers le SRDEII, vous nous proposez de déléguer encore un peu plus à BDI.
Ainsi n’est-il pas paradoxal d’entendre en commission économie alors que l’on débat du pacte d’avenir, de la mobilisation d’un très important financement public… un représentant de BDI nous dire : « l’évolution du secteur agri et agro-alimentaire, c’est avant tout une affaire d’acteurs économiques ».
Je ne le critique pas. Ses relations étroites et permanente avec les entreprises, une commande politique imprécise amène à cette situation et conduit à un pacte guichet au service des entreprises les mieux organisées plus que porteur d’une vision « Glaz » de l’économie.
Le décalage entre certaines fiches « filières » et les attendus de notre nouvelle stratégie est symptomatique et devrait nous interpeller sur leur mode d’élaboration.
Notre rôle, notre responsabilité est bien d’impulser le nécessaire changement vers la transition écologique, c’est la commande qui doit être passée aux animateurs de filière. Le délicat passage de cette transition justifie les aides régionales qui ne peuvent être un chèque en blanc.
Ainsi notre soutien à des entreprises impliquées dans l’exploitation des amas poly-métalliques et la création d’un port minéralier à Wallis et Futuna n’a rien à voir avec le projet que vous nous proposez aujourd’hui. Il n’en serait pas de même s’il s’agissait de mettre en place une filière de récupération et de recyclage de ces terres rares qui jouent un rôle majeur dans la filière numérique, en particulier.
Sans un ré équilibrage des missions dévolues à BDI qui, pour nous, doivent se limiter à l’observation, l’animation et la prospective, nous doutons de la capacité de la région à mettre en œuvre le projet nous conduisant dans la voie de la Glaz économie.
Je terminerai par un dernier point qui touche aux fondements de l’écologie politique, la question de la place des industries de l’armement en Bretagne et de la banalisation de cette filière a sein de BDI . Pour nous, elle n’y a pas sa place et ,en aucun cas, l’aide à l’export ne devrait la concerner.
Nous ne voyons pas en quoi elle s’inscrit dans la vision économique que vous nous demandez de voter. Elle occupe certes de nombreux emplois en Bretagne mais, pour nous, ils ne peuvent, en aucun cas, être prétexte à la vente d’armes aux 4 coins de la planète.
Le fait de s’inscrire dans le cadre d’une cyber-défense n’est pas la garantie d’un usage pacifique et démocratique, comme l’a démontré Amnesty International dans son rapport sur la vente de cyber-outils français à la Lybie et à la Syrie.
Aussi, puisque nous nous acheminons pour être la région européenne de référence dans ce domaine, nous vous demandons, Monsieur le président, de soutenir la mise en place d’un comité scientifique et d’éthique analysant de manière objective les impacts potentiels de ces nouveaux objets sur l’équilibre du monde.
Vous comprendrez, Monsieur le Président, que si nous soutenons la Glaz économie, il n’en est pas moins des moyens que vous souhaitez mobiliser pour la déployer. De plus, le contenu du Pacte d’avenir, tout comme certaines fiches filières annexées à ce rapport nous font douter de notre capacité demain à mettre en œuvre la Glaz économie. Nous nous abstiendrons donc sur vos propositions.