Equilibre territorial, services collectifs, développement durable… la Région engage des partenariats ambitieux avec les pays

« Equilibre territorial et péréquation, développement des « services collectifs essentiels », critères de développement durable simples mais clairs, revitalisation démocratique avec un appui aux conseils de développement, ce document d’orientations générales sur les contrats entre les pays et la Région est clair et cohérent. Il nous satisfait tout à fait. »

Retrouvez ci-dessous l’intégralité de l’intervention de Gaëlle Rougier sur les contrats de pays en session du Conseil régional le 13/12/2013.

On voit là la volonté affichée d’en finir avec la politique de guichet et de reprendre la main sur les projets que nous finançons. Le budget de cette future contractualisation d’un montant de 266 Millions d’euros avec une légère augmentation de 6 Millions d’euros par rapport à la contractualisation précédente est un signe politique fort. La volonté de complémentarité et d’articulation entre les différents financements européens, régionaux, départementaux et CPER nous paraît fondée. Cependant, cette politique contractuelle se tient dans un contexte social et économique de crise et de mutations fortes pour la Bretagne. Le pacte d’avenir n’est pas la solution à long terme et ne va pas gommer les inégalités territoriales notamment Nord/Sud ou Est/Ouest. Cela doit renforcer l’action de la Région dans certains territoires plus fragiles, je pense par exemple au Centre-Bretagne. Le processus de métropolisation peut aussi induire des concurrences néfastes entre territoires et des inégalités au sein des ensembles urbains. A Rennes, comme dans d’autres villes, nous connaissons un phénomène de gentrification du centre ville. Les villes bretonnes petites et moyennes souffrent et se vident de leurs habitants à un rythme parfois inquiétant.

La priorité donnée au développement des « services collectifs essentiels », comme recommandé par le CESER, ainsi que celle portée aux villes petites et moyennes nous paraissent pertinentes.

Cependant, la politique de pays doit être une vraie politique de développement, en cohérence avec les autre politiques sectorielles. A quoi sert de tenter de rééquilibrer les territoires si nous nous entêtons à réaliser un aéroport à NDDL, ou si BGV n’est pas fait rapidement ?

La politique contractuelle ne peut se résumer à corriger les effets négatifs des politiques sectorielles ou de leurs manques. Elle ne peut être une politique réparatrice, un sparadrap sur une jambe de bois.

Cette politique est bonne en cela qu’elle est une véritable politique durable. Ce qui nous inquiète c’est plus son financement. Le budget en légère hausse pourra t-il être tenu ? Le pacte d’avenir vient brouiller les cartes. On entend des choses contradictoires et alarmantes sur les budgets. 40% du CPER serait imputé au pacte d’avenir. Certains fonds FEDER et FEADER réorientés sur la pacte au détriment des programmes biodiversité et des associations qui œuvrent dans ce domaine. L’annonce des 10 millions d’euros supplémentaires pour la biodiversité semble contradictoire avec le discours de l’État qui convoque les associations afin de leur expliquer que leur dotation FEDER sera réorientée sur le pacte d’avenir. Nous espérons que la clause de revoyure de 2016 ne sera pas l’occasion d’en rabattre sur nos ambitions.

En tout cas, nous approuvons pleinement cette politique et ses nouvelles orientations.

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