La santé est un facteur de développement des territoires.

Selon Yvette Rayssiguier,  les mesures adoptées pour renforcer l’efficience du système de santé en réduisant la protection sociale et en tentant de « responsabiliser » le patient, n’ont que peu d’effet sur le niveau des dépenses de santé, qui continue de croître. La prévention, la promotion de la santé et la santé environnementale restent les parents pauvres de la politique de santé. Alors que l’état de santé la population bretonne présente des indicateurs défavorables…

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Mission 1 du conseil régional « Pour un aménagement équilibré , garant de la solidarité territoriale »

-105: Participer à la promotion de la santé publique ds toute la Bretagne

VOTE : POUR

Monsieur le Président,

Quelques mots enfin sur le programme 105. Nous en partageons l’approche, qui consiste à prendre appui sur les besoins et les projets des territoires pour promouvoir la santé publique dans toute la Bretagne. La poursuite des objectifs fixés en 2012 nous paraît d’autant plus important que si notre système de santé français est l’un des meilleurs au monde, il est aujourd’hui à bout de souffle. Fondé sur un système de soins à visée essentiellement curative, il ne peut aujourd’hui répondre à la transition épidémiologique et à la crise sanitaire à laquelle notre pays est confronté.

L’allongement de l’espérance de vie ne doit pas occulter les signes d’une dégradation générale de l’état de santé de la population depuis une quinzaine d’années. Le vieillissement la population est souvent avancé comme le facteur principal du développement des problèmes de santé, alors que ce dernier réside dans l’explosion des maladies chroniques et l’augmentation des maladies professionnelles.

Selon les projections de l’Assurance maladie, en 2015, ce seront plus de 15 millions de personnes qui seront affectées d’une affection de longue durée, telles que les tumeurs, les maladies cardio-vasculaires ou le diabète. Les années d’espérance de vie gagnées par l’amélioration des conditions de vie, de travail et d’alimentation sont aujourd’hui compromises par la réduction de l’espérance de vie en bonne santé. Nos modes de vie, de production et de consommation sont les principales causes de cette dégradation.

Les mesures adoptées pour renforcer l’efficience du système de santé en réduisant la protection sociale et en tentant de « responsabiliser » le patient, n’ont que peu d’effet sur le niveau des dépenses de santé, qui continue de croître. La prévention, la promotion de la santé et la santé environnementale restent les parents pauvres de la politique de santé.

L’état de santé la population bretonne présente des indicateurs défavorables : le taux de mortalité prématuré est plus élevé que la moyenne nationale pour les principales causes décès et pour les suicides. Les salariés bretons restent plus exposés aux accidents de travail et aux des maladies professionnelles. La structure de l’emploi régional explique la sur-exposition aux risques professionnels dans les secteurs de l’agroalimentaire et de l’agriculture, de la construction, de la pêche et de la grande distribution. Cette situation rend d’autant plus pertinente une politique de la santé qui passe par la création d’environnements, de conditions de vie et de travail favorables, et qui renforce la participation des personnes aux décisions qui les concernent.

Nous approuvons les quatre priorités d’intervention retenues qui s’articulent autour de la construction d’une connaissance partagée en santé, la prévention et la promotion de la santé des jeunes, la participation aux démarches territoriales de santé et le développement d’une culture de santé-environnement en Bretagne. Nous déplorons en revanche, la baisse d’environ un quart de l’enveloppe budgétaire du programme 105 entre le BP 2014 et le BP 2015 qui se traduira inévitablement par la non reconduction de financements d’actions le plus souvent partagées avec d’autres acteurs.

Pour ce qui est de l’axe relatif à la construction d’une connaissance partagée, il nous paraît essentiel d’intégrer dès le départ les données sociales en associant aux démarches d’observation des territoires qui seront engagées les producteurs de donnés. La création d’une plate-forme du sanitaire et du social en région Picardie qui associe les services de l’État concernés et la région constitue à cet égard une démarche remarquable d’observation utile aux acteurs. L’implication de notre région dans la gouvernance régionale de la santé doit se traduire par notre capacité à susciter la participation des populations et à leur donner une place mieux reconnue à tous les stades d’élaboration des projets comme le propose le Collectif Interassociatif sur la Santé ( CISS). Sur la santé des jeunes, nous approuvons le soutien aux dynamiques locales de prévention et la consolidation du maillage des Points santé jeunes.

Enfin, l’accompagnement à l’animation territoriale de santé doit être selon nous une priorité pour les années à venir compte tenu de l’enjeu de construire une culture de santé publique au niveau territorial.

La dégradation de l’état de santé de nos concitoyens est en grande partie le résultat des conditions de vie et des déterminants économiques, sociaux et environnementaux. La pollution de l’air, des sols et de l’eau, la mauvaise hygiène alimentaire et les conditions de travail difficiles, l’insalubrité des logements affectent notre état de santé. Plus largement , l’aménagement du territoire entre en interaction forte avec la santé des populations.

Il faut opérer un changement de paradigme et intégrer toutes les composantes du développement durable et tout particulièrement celui de la santé et de la qualité de vie dans la mise en œuvre des projets urbains et d’aménagement du territoire.

Il est temps de considérer la santé comme une ressource individuelle et collective et comme un facteur de développement des territoires. La préserver et l’a promouvoir dépend largement de la volonté et de la capacité des acteurs à coordonner leurs interventions et à coopérer , autrement dit « à travailler à bien penser» selon la formule de Pascal chère à Edgar Morin.

Je vous remercie, Monsieur le Président. 

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