Instaurer une gestion publique de l’eau pour diminuer son prix et augmenter sa qualité

Dans le Pays d’Auray, plus vous consommez d’eau moins le mètre cube vous coûte, donc les entreprises et les agriculteurs, qui sont les plus gros consommateurs, paient le moins cher. Cette politique du syndicat départemental de l’eau, que les élus EELV n’ont pas manqué de dénoncer, ne pousse pas à faire des économies, alors que la resssource sera de plus en plus rare avec l’augmentation prévue de la population est les possibles effets du changement climatique. D’autant que le secteur agricole participe à 80% de la pollution par l’azote et à 63% par les matières organiques et ne supporte que 6,4% des coûts de dépollution, contre plus de 80% pour les consommateurs.
Si le SMABQP a raison de s’occuper de la rénovation des réseaux, il aurait dû le prévoir depuis longtemps en réalisant chaque année un programme de travaux d’entretien. Mais l’urgence est aussi de vérifier les bons branchements des réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales (opération en cours sur Auray), qui sont trop souvent inversés, apportant une surcharge d’eaux pluviales aux stations d’épuration et aux rivières une pollution directe des eaux usées non épurées. Pollution qui est dommageable au milieu naturel, à sa faune et sa flore, et en conséquence, à la qualité des eaux de baignade et aux activités économiques liées au tourisme, à la pêche et à la conchyliculture.
Mais les termes du contrat avec la SAUR sont aussi en cause. Le principe des contrats de délégation de service public est de générer une marge pour pouvoir rémunérer les actionnaires. De ce fait, la gestion privée est en moyenne 25 % plus chère que le coût de revient au m3 en régie publique. Et comme EELV s’occupe d’écologie et de social, nous nous sommes associés à l’initiative citoyenne européenne (www.right2water.eu.fr) pour s’opposer à la libéralisation des services d’eau et d’assainissement et exiger un retour en gestion publique de l’eau, car l’eau et la gestion de l’eau ne sont pas des marchandises, mais un bien commun. Il s’agit de renforcer le rôle des citoyens dans la gouvernance de l’eau pour fournir une eau moins chère et de bonne qualité avec un meilleur respect de l’environnement.
 
EELV demande à l’intercommunalité en construction du Pays d’Auray de s’engager dans cette voie avec l’aide de la Région Bretagne, qui a décidé, en décembre 2011, l’élaboration d’outils d’aide à la décision pour les collectivités bretonnes s’interrogeant sur le choix d’une gestion publique des services d’eau et d’assainissement.
 
Anne Le Galles, porte-parole EELV Pays d’Auray
Anne-Marie Boudou, conseillère régionale EELV

Remonter