« Bien être animal » : une directive alibi pour une crise prévisible et annoncée !

Il suffit d’observer le nombre de « cathédrales » construites ces derniers mois dans nos campagnes (sous couvert de l’application de la directive « bien être animal ») pour se rendre compte qu’il s’agit d’un détournement de l’application de la réglementation européenne. En effet, enlever 2 poules par cage pour profiter de doubler la taille des poulaillers est interprétation hasardeuse et suicidaire. D’autres choix avec d’autres modes de production sont possibles.

La production d’œufs industriels fait partie intégrante d’une stratégie globale de contrôle des marchés par les firmes d’aliment du bétail. Ces dernières ont gagné beaucoup d’argent en 2012 tout comme les producteurs « industriels » de l’œuf. Il est important de préciser que l’œuf industriel est majoritairement produit à partir de céréales et de soja OGM importés, notamment du Brésil.
Il faut donc se poser la question de savoir où sont passés les « bas de laine » avant de crier au loup, ou bien même de détruire des millions d’œufs pour attirer l’attention des pouvoirs publics et de l’opinion, alors que depuis des années, les mêmes causes ont produits les mêmes effets.

Pour la grande majorité de l’opinion, l’émoi ne va pas en direction de ceux qui ont détruit des biens alimentaires, bien au contraire. Le regard se porte majoritairement sur les centaines de millions d’êtres humains qui meurent de faim et de malnutrition.

Nous attendons des pouvoirs publics et de l’Union européenne qu’ils :
mettent en place une politique de régulation des marchés et de la production;
– précisent le cadre de l’application de certaines directives;
– soutiennent les producteurs déjà engagés dans les productions alternatives et sous signes officiels de qualité, victimes de l’effondrement des marchés.

Nous n’attendons pas qu’ils soutiennent financièrement une filière irresponsable et aussi peu transparente.


René Louail, conseiller régional Europe Ecologie Les Verts Bretagne

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