Extraction de sable, projet minier. EELV demande transparence et démocratie.
Deux arrêtés ont été signés par le Ministre de l’Économie le 14 septembre dernier. Le premier délivre à la société Variscan un permis d’explorer pour 5 ans les ressources minières en centre-Bretagne. Le second autorise la Compagnie Armorique de Navigation à exploiter le sable coquillier en baie de Lannion. Il est bon de rappeler ici que le Conseil Régional, lors de la session de juin 2014, a voté à l’unanimité un vœu demandant au Gouvernement « un vrai débat démocratique ainsi qu’une transparence totale en cas de demandes de recherches minières ». Force est de constater que pour ces deux projets, la démocratie et la transparence, pourtant mises en avant par Mme Royal en janvier dernier après le drame de Sivens, sont en souffrance. René Louail demande au Président de la Région d’interpeller le Premier Ministre sur le sujet.
Monsieur le Président,
En effet, que ce soit en Centre-Bretagne ( Silfiac, Merléac et Loc-Envel) ou à Lannion, le processus est identique : une inquiétude légitime des citoyen-ne-s, élu-e-s, acteurs économiques face à des projets d’industrie extractive impliquant des risques environnementaux lourds mais surtout irréversibles. Cette inquiétude ne semble, cependant, pas émouvoir M.Macron, qui répète qu’on ne peut pas « tout stopper dès qu’une opposition s’exprime ». Bien qu’elle soit caricaturale, nous pouvons entendre cette idée : mais elle ne permet pas de cautionner la méthode employée. Celle-ci en effet se pare de démocratie mais consiste à ne surtout rien changer aux projets.
Alors que les chefs d’État du monde entier doivent se réunir dans 2 mois pour une Conférence dont le but est de réduire les conséquences des erreurs passées, il nous paraît extrêmement ironique de la part de Gouvernement de remettre en cause le principe de précaution énoncé lors de la première conférence mondiale environnementale de Rio, en 1992.
M. Macron fait d’un côté la promesse de la « création d’emplois » et d’un hypothétique marché d’export au profit de multinationales et brandit de l’autre le risque de « la paralysie de notre économie et de la vie locale ». Ce sont des arguments que nous avons déjà entendu pour d’autres projets..
Enfin, au nom de cette hypothétique création de richesse, doit-on encore une fois se brûler d’abord pour réfléchir ensuite ? C’est la position classique de l’apprenti-sorcier qui fait tant de mal à nos sociétés dans les domaines de l’environnement et de la santé.
Monsieur Le Président, prendrez-vous l’initiative d’interpeller le 1er Ministre afin de faire entendre la position de notre Région et de la grande majorité de ses habitant-e-s, qui s’opposent à ces projets. Ferez-vous entendre la voix de ces mêmes habitant-e-s qui demandent une véritable démocratie et non que leur environnement, leurs ressources et leur lieu de vie soit considéré comme une dimension accessoire de projets économiques dont les bénéfices sont aussi incertains ?
Nous vous remercions, Monsieur le Président.