Dossier PSA. En économie, le vert est bien la bonne couleur pour nous sortir du rouge

Le site de PSA et les compétences de ses salariés sont un véritable atout pour la Bretagne.
Depuis de nombreuses années les écologistes défendent un plan de conversion industrielle du site de PSA la Janais dans la métropole de Rennes. Notre objectif est d’amortir la baisse de l’activité automobile et engager la transformation du site vers de nouvelles activités créatrices d’emplois : éco-construction, déplacements écologiques et fret ferroviaire, énergies renouvelables, Economie Sociale et Solidaire… Quatre points sont importants à noter. René Louail

René Louail

 

Nous comprenons les motivations et l’engagement de la Région vis-à-vis de ce dossier.
Nous saluons donc de manière positive à ce projet sur le fond, et serons attentifs à ce que ces orientations soient tenues et que cette opération soit le point de départ d’une véritable stratégie de transformation de l’industrie bretonne vers l’écologie.
Cependant, mais nous tenons à souligner quatre points qui nous paraissent importants :
– La question de la dépollution du site : En l’état actuel du protocole, il est prévu que la Région prenne en charge les coûts liés à la dépollution du site acquis. Cela contrevient d’une part au principe « pollueur-payeur » et il nous aurait paru plus logique que ce soit PSA, qui a qui a exploité et conduit des activités potentiellement polluantes sur ce site, qui ait la charge de cette dépollution. De plus, vous nous avez assuré que le coût de cette dépollution serait peu important, vu que le site racheté est surtout constitué de parkings et de friches. Nous souhaiterions donc savoir par qui et sur quels indicateurs a été évalué ce coût de dépollution.
– Le prix de la transaction : Le prix de 25€/m² retenu pour cette transaction nous semble trop élevé. Même s’agissant d’un site attractif, situé en périphérie de la métropole rennaise, cela reste une friche industrielle non viabilisée et non dépolluée. Au final, nous payons 13 millions d’euros pour l’équivalent en surface d’une petite ferme… Consentir à payer de tels prix est un mauvais signal car cela encourage la spéculation et la flambée des prix du foncier.
– L’impossibilité pour l’EPF de se saisir de ce dossier, comme pour les rachats des sites de Caudan et XXXX. Il n’est pas normal que ce soit la Région qui soit obligée de faire le portage de ce projet en son nom propre. Cela montre encore une fois la nécessité d’avoir à notre disposition un outil de gestion spécifique pour le rachat et le portage de sites industriels importants. L’EPF pourrait très bien intégrer un tel outil, moyennant une réorientation de ses missions et de ses moyens.
– Le second point concerne la viabilité du site de PSA lui-même : n’oublions pas que l’entreprise vient de perdre 10 000 emplois en 10 ans et que nous parlons ici de la survie du site tout entier. Vu cette situation,  je tiens à rappeler que l’arrivée seule d’un nouveau véhicule, le maintien de la plateforme EMP2 et de la chaîne de production P87, tout cela ne sera pas suffisant pour assurer à terme la viabilité économique du site de la Janais. Il est aujourd’hui essentiel que des investissements soient apportés pour diversifier et installer d’autres productions : je pense notamment aux voitures électriques ou hybrides,  ou aux bus, trams, métros, vélos… Le savoir-faire des ouvriers de PSA, qui sont habitués à travailler sur des véhicules de haute complexité technologique, peut être utilisé pour d’autres productions.
N’en déplaise à certains, en économie, le vert est bien la bonne couleur pour nous sortir du rouge !

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