Entre Terre et Mer, faire marcher la Bretagne sur ses deux pieds

« Nous souhaitons ré-affirmer ici  notre volonté que la décentralisation concerne l’ensemble du territoire, qu’il soit continental ou maritime. Il est temps de mettre fin à la partition du territoire breton, de réconcilier la terre et la mer.  L’époque où l’Etat, seul dépositaire de l’espace maritime, freinait les ambitions bretonnes en matière d’énergie marine ou de création de parc naturel doit se terminer. « 

Retrouver, ci-dessous, l’intégralité de l’intervention de Janick Moriceau pour EELV lors de la session du Conseil régional consacrée à la décentralisation.

Mr le Président, nous souhaitons comme vous une nouvelle étape de la décentralisation garante d’une politique publique plus efficace, plus réactive, plus lisible et plus pertinente.

Nous plaidons comme vous pour une clarification des compétences avec une dévolution exclusive en matière de développement économique pour nos régions. Ces dernières pourraient se voir également reconnaître des responsabilités spécifiques de « chef de file » en matière d’aménagement du territoire, de tourisme ou encore de recherche.

Il est selon nous une condition nécessaire à tout cela, dans notre région de terre et de mer, et il en sera de même dans les autres régions maritimes : la décentralisation doit concerner l’ensemble du territoire qu’il soit continental ou maritime.

Est-il utile de rappeler que nos ambitions en matière d’énergies marines sont toujours freinées par l’Etat, seul à même d’intervenir sur le domaine maritime? Une telle tutelle est loin de servir les ambitions en matière de ré-industrialisation. Elle est un frein que la décentralisation ne pourra que desserrer. Cet exemple est loin d’être isolé. Doit-on rappeler l’absurde de la situation du parc régional du golfe du Morbihan qui ne pourrait de ce fait disposer de prérogatives sur la zone maritime pourtant nécessaires à l’accomplissement de ses missions ?

La future loi de décentralisation ne doit pas, ne peut pas ignorer l’interdépendance entre zone côtière et maritimes. Les Bretons ne peuvent de même accepter un État omnipotent, gérant seul les zones côtières. Certes nous avons obtenu de haute lutte, l’existence de la conférence de la mer et du littoral. C’était aller au plus loin de ce que la loi nous le permettait. Cette conférence devrait être considérée, à l’heure de la nouvelle loi, comme une étape et non une fin. Que nous soyons bien d’accord il n’est pas pour nous question de remettre en cause les compétences régaliennes de sureté, de sécurité de l’Etat, mais le rôle de notre Région ne peut être uniquement, comme il est préconisé dans le document que nous votons aujourd’hui de : « garantir la concertation propre à faire émerger les axes stratégiques de la planification . ». Une planification en matière maritime, qui ne tiendrait compte que de la mer, sans les territoires continentaux adjacents, n’a pas de sens.

En conclusion, Monsieur le président, chers collègues, dans la droite ligne de ce que furent les propositions de notre Région lors du Grenelle de la mer à Brest, nous souhaitons ré-affirmer ici la nécessité que soient renforcées les compétences, les responsabilités des collectivités territoriales à l’égard de la mer et du littoral. Elles doivent, pour cela, pouvoir disposer des moyens juridiques, techniques et financiers nécessaires comme cela est déjà le cas des grandes régions maritimes européennes dont nous envions le développement. Il est temps de mettre fin à la partition du territoire breton, de réconcilier la terre et la mer en affirmant haut et fort notre volonté de pouvoir disposer de l’ensemble de notre territoire régional, qu’il soit continental ou maritime.

 

Remonter