De l’audace pour construire demain !

Dans notre région comme dans toutes les autres, un futur est donc à construire, ensemble, avec plus de démocratie. Les citoyens ne nous ont pas attendus pour se saisir de ces problèmes et de leurs solutions, leur voix et leur expertise doit intervenir plus profondément dans la conception et le suivi de nos politiques. Nous ne sommes que des représentants élus ! N’ayons pas cette attitude de père de famille en faisant comme si nous étions seuls à savoir ce qui est bon pour eux. L’exemple est à prendre chez eux. « ayons de l’audace, toujours de l’audace, encore de l’audace ! » Je suis, nous sommes convaincus qu’un avenir soutenable et heureux pour tous passe par là .

René Louail, président du groupe et tête de liste de la Liste Une Autre Voie pour la Bretagne.

René Louail

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Nous sommes arrivés au sein de cette assemblée en mars 2010. À cette époque, l’assemblée confirmait nettement un enracinement des forces de gauche sur ce territoire breton comme ailleurs en France, avec une confirmation importante des écologistes en Bretagne, dans l’élan de la naissance d’Europe Écologie. Malgré cette situation, la région Bretagne fit figure d’exception, puisque nous sommes la seule région où Europe Ecologie s’est trouvée dans l’opposition. Le temps passe, les rapports de forces évoluent, je n’épiloguerai donc pas sur l’épisode de l’après 2010 et ses désillusions, ni sur la fin nécessaire des réflexes majoritaires, caractéristiques de la Vème République.

Dès 2010, avec nos partenaires de l’UDB, nous avions eu la ferme volonté d’être dans la construction tout au long du mandat, considérant que la place des politiques régionales dans la vie des habitants au quotidien était plus importante qu’une posture d’opposition. Cette attitude, nous l’avons eue sur certains grands projets : aéroport de NDDL, lprojet de centrale de Landivisiau,… Sur ces sujets, la majorité nous le reconnaîtra, nous ne nous sommes jamais arrêtés à la critique, mais nous avons toujours eu le souci de proposer des alternatives crédibles aux projets présentés.

Les élections régionales ne sont pas la seule échéance importante à venir d’ici la fin de l’année, loin de là : nous aurons surtout à appréhender la COP 21 et ses résultats, que nous espérons positifs. Nous pourrons alors démarrer sans attendre la reconversion progressive des modèles productivistes de notre économie, construits en grande partie sur l’utilisation d’énergies fossiles bon marché en phase d’épuisement.

En effet, les enfants qui naissent maintenant, en Bretagne comme ailleurs, seront des adultes qui connaîtront une planète peuplée de 9 milliards d’habitants, vivant sous un climat réchauffé de 3 degrés. Croire que ces 9 milliards d’humains pourront tous vivre le mode de vie et de consommation occidental actuel, avec ce qu’il suppose de gaspillage, d’émissions carbone, de besoins en ressources, ce n’est pas raisonnable. Aujourd’hui déjà, si toute la population mondiale vivait comme des Européens, nous aurions déjà besoin de l’équivalent de 3 planètes Terre en ressources ! Cet objectif de développement n’est ni possible, ni souhaitable. Cet objectif de développement n’est pas le nôtre.

Alors que les chefs d’État du monde entier doivent se réunir dans 2 mois pour une Conférence dont le but est de réduire les conséquences des erreurs passées. Il est peut être prétentieux de dire que nous avons eu raison trop tôt… mais le moment est venu de réfléchir à la sobriété de nos projets. C’est un vrai défi.

Si nous ne le faisons pas, nous continuerons à subir de plus en plus fortement les effets déjà avérés du réchauffement : perte de biodiversité, phénomènes climatiques extrêmes, raréfaction de la ressource en eau, désertification… Et ce sont les populations des pays pauvres qui seront les premiers et les plus touchés. Nos civilisations occidentales ont été de tout temps confrontées à des migrations choisies ou subies. Mais la « crise des migrants » actuelle nous laisse entrevoir ce qui pourrait devenir la norme quand nous devrons appréhender la question inéluctable des migrants climatiques.

Ne pas prendre ce phénomène à la hauteur des enjeux, c’est laisser perdurer les messages de haine dans nos territoires. La France doit porter un message fort et audacieux en Europe couplé de politiques européennes assorties de moyens politiques et financiers pour en finir avec ces embarquements mafieux qui détruisent quotidiennement des vies humaines. Et la Région, de son côté, doit prendre ses responsabilités et soutenir les collectivités locales, les associations ici et là-bas, pour réussir ce véritable défi humanitaire qui pourrait durablement s’ancrer.

Nous abordons les élections régionales de décembre à un moment particulier : celui du doute, rempli d’interrogations, de déni à l’égard du politique, et à raison. Le premier défi sera celui de parler avec humilité et conviction au premier parti de France, celui des abstentionnistes, sans démagogie. Le second sera de convaincre celles et ceux, de plus en plus nombreux, qui sont tentés par le vote extrême. Pour cela nous devons entendre les voix de la désespérance, les critiques sur les engagements non tenus. Nous, écologistes, avons pour objectif d’apporter notre humble contribution à cet effort démocratique

La diabolisation faite par certains ne fait qu’exacerber les peurs et le jeu des extrêmes. Je renonce donc à cette facilité sans lendemain. Je crois au contraire que les Régions sont un espace utile, réactif, où les rapports peuvent être plus humains, moins déconnectés, plus réalistes : où la transformation de la société peut s’opérer de manière démocratique, souple. C’est la force de la décentralisation poussée que nous appelons de tous nos vœux.

Oui, les régions, les communes, auront de plus en plus de place dans notre vie au quotidien à un moment ou nous entrons dans une véritable révolution territoriale. Ayons le courage de prendre toutes nos responsabilités.

La rareté de l’argent public doit nous amener à revisiter en permanence la légitimité des aides. Ces aides, que nous votons régulièrement au sein de cette assemblée. Faisons un choix politique, assumons d’orienter ce qui peut l’être et consacrons nos marges de manœuvre -de 6 à 8 % de notre budget peut être réorienté !- à cette transition dans tous les domaines, au lieu de maintenir sous perfusion les systèmes existants, à bout de souffle.

Les régions auront demain la compétence économie, nous en prenons acte et nous assumons. A un moment ou des milliers d’emplois à P.S.A, dans l’agriculture et l’agroalimentaire ou encore dans le bâtiment, sont en déclins. Parions sur l’abandon des grands projets inutiles Et redéployons massivement notre ingénierie, nos savoir faire, sur les projets citoyens, les énergies renouvelables, la transition écologique pour vivre mieux en Bretagne. Changeons d’ère.

Dans notre région comme dans toutes les autres, un futur est donc à construire, ensemble, avec plus de démocratie. Les citoyens ne nous ont pas attendus pour se saisir de ces problèmes et de leurs solutions, leur voix et leur expertise doit intervenir plus profondément dans la conception et le suivi de nos politiques. Nous ne sommes que des représentants élus !N’ayons pas cette attitude de père de famille en faisant comme si nous étions seuls à savoir ce qui est bon pour eux. L’exemple est à prendre chez eux. « ayons de l’audace, toujours de l’audace, encore de l’audace ! » Je suis, nous sommes convaincus qu’un avenir soutenable et heureux pour tous passe par là .

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