Changeons d’ère ! L’écologie, un temps d’avance.

Lors du discours de politique générale, René Louail, le président du groupe EELV, est longuement revenu sur le bilan du Pacte d’avenir et  proposé un changement de logiciel pour résoudre les crises économique, sociale, environnementale avec un seul objectif: engager la Bretagne dans une nouvelle ère, celle de la transition écologique pour tous et toutes. Un défi  pour vivre mieux, préserver l’environnement et le climat, équilibrer nos territoires… et ne pas rater le train du progrès vers plus de solidarité et de mieux être.

 

René Louail

 

 

 

 

M. Le Président,

 

Nous sommes aujourd’hui réunis pour la dernière session budgétaire de ce mandat, bousculée dans son calendrier par l’inélégance des exigences jacobines. Décidément, Monsieur le Premier Ministre semble porter à cette Assemblée la même attention que celle qu’il a porté aux Bretonnes et aux Bretons par sa fin de non-recevoir sur leurs demandes dans le cadre de la réforme territoriale !

Lors de la dernière session vous nous aviez annoncé, Monsieur Le Président, qu’un bilan du pacte d’avenir serait fait lors de cette session de fin d’année, ce que nous avons approuvé. Ce bilan à date anniversaire du Pacte d’Avenir fera d’ailleurs partie du programme de visite du Premier Ministre. Une chose nous étonne cependant : le bilan se fera à Brest, où Manuel Valls viendra donner une impulsion, que nous saluons, sur le dossier des énergies marines renouvelables. Il sera ensuite à Rennes pour le lancement des travaux de la seconde ligne du métro. Ne pouvait-il pas faire étape, pour le bilan du Pacte d’Avenir, au cœur des zones les plus touchées par les effets du productivisme dans l’agriculture et l’agroalimentaire ? Est-ce le manque de desserte ferroviaire en Centre Bretagne qui l’empêche d’y venir ?

Malheureusement donc, ce bilan se fera loin des territoires et des personnes victimes des bouleversements économiques et sociaux que nous connaissons actuellement. Il observera donc à distance les zones de la Bretagne profondément abîmées alors que ce déplacement ministériel aurait pu être l’occasion de renouer avec les territoires et leurs populations impatientes…

Mais revenons sur le bilan du Pacte d’Avenir. Rappelons que dans son libellé, ce contrat était d’abord destiné à panser les plaies d’une région écorchée à vif par un système de production intenable, à participer à la métamorphose d’un modèle à bout de souffle, avec notamment deux volets importants : l’ accompagnement social d’urgence et la mobilité.

Afin d’examiner plus en détail ce volet social, nous avons consulté le récent rapport d’audit « Altéria », publié en octobre dernier. Je ne reprendrai qu’un extrait, sur la situation de GAD, qui illustre la situation d’ensemble des secteurs concernés. Si le rapport met en exergue la qualité de l’accompagnement humain dans la recherche de formation de qualification et de recherche professionnelle, en revanche la réalité sociale est sans appel : « Sur les 753 salariés, seulement 180 ont retrouvé du travail dont 107 en CDI et 73 en CDD,… 56 d’entre eux ont bénéficié de mobilité interne, parfois à des kilomètres de distance de leur domicile ».

Sur le plan agricole, les perspectives ne sont pas non plus très brillantes. Selon l’avis du comité technique du Pacte d’Avenir, ce Pacte est une aubaine pour faire un ménage morbide dans l’agriculture et l’agroalimentaire. Pas moins de 1500 fermes vont disparaître par an ces dix prochaines années, au profit des fermes usines, installées à coup de subventions. C’est l’agriculture et la paysannerie, âme de la Bretagne, que l’on étouffe à petit feu, alors qu’elles sont la clef du défi de l’équilibre de nos territoires, de la préservation de l’environnement et du climat.

Ce Pacte d’Avenir, s’il part d’une bonne intention, manque sérieusement de moyens et rate sa cible : celle du changement de cap économique et social. Nous n’ignorons pas les difficultés de la France, son endettement, son taux de chômage de 10%. Mais puisque l’on trouve des milliards d’euros pour un CICE inefficace et sans contreparties ou pour des projets aussi pharaoniques qu’inutiles, nous pouvons trouver les financements pour une politique économique ambitieuse et visionnaire, vers les centaines de milliers d’emplois que promet une véritable transition écologique. Car avec un peu de volonté, cette transition écologique est possible, ici et maintenant, pour toutes et tous .

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