Quel modèle pour la méthanisation agricole ? Restitution des débats ouverts en juin à Rennes.

Fin mars 2013, les ministres de l’Écologie et de l’Agriculture ont présenté un plan « Energie Méthanisation Autonomie Azote » dont l’objectif est de “développer en France, à l’horizon 2020, 1 000 méthaniseurs à la ferme”, pour 90 unités de méthanisation agricole aujourd’hui. Les objectifs sont multiples : valoriser les déchets agricoles et l’azote, favoriser le développement des énergies renouvelables ancrées dans les territoires et permettre la création d’emplois pérennes, que le gouvernement estime à 2 000.

À travers le développement de la méthanisation, il s’agit pour les pouvoirs publics de promouvoir une agriculture plus durable et compétitive. Cependant, ce plan n’est pas exempt de critiques : utilisation des ressources agricoles à des fins énergétiques, par un changement d’affectation des sols, et transformation des agriculteurs en « énergiculteurs ».

Le 15 juin dernier, à Rennes, nous avons ouvert le débat pour que se dessine un modèle vertueux.

Une restitution des ateliers et interventions a été faite. Cliquez ici.

Suite à la publication de ces actes, Gilles Petitjean, directeur de l’ADEME Bretagne a tenu à apporter le complément suivant à son intervention concernant l’injection de biogaz dans les réseaux.

« La valorisation du biométhane (biogaz épuré) par injection dans le réseau peut sembler la solution la plus pertinente. Mais l’installation doit être située à proximité d’un réseau de gaz et que celui-ci soit en capacité d’accepter le débit du producteur. De plus, le producteur doit fournir à l’opérateur qui gère le réseau une bonne qualité de biométhane (intrants autorisés, valeur énergétique…).

Injecter du biométhane dans le réseau est une valorisation nouvelle qui semble promise à un bel avenir, comme cela se fait dans beaucoup d’autres pays européens.

Il existe également un projet breton de carburation où l’on utilise du biogaz pour alimenter des véhicules, une technologie parfaitement maîtrisée. L’ADEME a subventionné un dispositif de bus GNV qui fonctionne très bien. Mais je suis sceptique sur l’emploi du biogaz ou du bio GNV pour la carburation en l’état car, à l’heure actuelle en France, même le GNV carburant ne se développe pas comme on pourrait l’espérer. »

 

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