Mali : construire la paix

« Je voulais rappeler l’attachement des écologistes à des initiatives européennes au Mali, et notre souci que la question Touaregs soit appréhendée. Notre Région doit prendre une initiative audacieuse pour aider la reconstruction du Mali car la paix ne peut pas être construite durablement avec des armes.  »

Retrouvez ci-dessous l’intégralité de l’intervention de René Louail pour EELV concernant les politiques de  coopération décentralisé du Conseil régional de Bretagne.

Mon intervention sera très brève. Dans le contexte de la situation actuelle au Mali, je souhaitais vous livrer quelques échanges avec des paysans maliens de la Coordination des Organisations Paysannes du Mali (CNOP), syndicat de Via Campesina, sur leurs vécus et attentes.

Le président de la Coordination, dans un échange récent, me disait : « Si la France n’était pas intervenue, je serai soit exilé, soit dans la brousse avec un fusil ».

Je pèse le poids de ces mots alors qu’ils émanent d’un militant de la non-violence. C’est dire la situation que connaît ce pays.

Je ne me permettrai pas de faire de commentaires sur les événements actuels qui requiert toute notre attention, simplement rappeler l’attachement de tous à des initiatives européennes,sur un dossier complexe et ancien, et notre souci que la question Touaregs soit appréhendée.

Juste un mot, si je peux me permettre, à partir de éléments dont nous disposons. La situation d’urgence ne devrait pas faire l’économie d’un bilan de ce qui s’est fait depuis 1960, moment de l’indépendance du Mali :

– dans le domaine des politiques de coopérations décentralisées.

– sur bilan du rôle de certaines ONG.

-sur le bilan du rôle de la France sur certains territoires et pays d’Afrique, depuis les indépendances.

La grande majorité de ces pays africains, composés essentiellement de communautés paysannes, connaissent une extrême pauvreté économique. Le Mali a intégré la question de la souveraineté alimentaire dans ses lois agricole mais elles restent vide de moyens politique et financiers.

Les demandes des organisations agricoles du Mali sont de plusieurs ordres :

Le soutien au retour d’une vraie démocratie. Nous savons que ça ne relève pas de la compétence de notre Région.

Le soutien à la lutte contre l’accaparement des terres par les multinationales et des pressions politiques et commerciales de l’Union Européenne sur l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Pour la révision des tarifs douaniers qui empêchent aujourd’hui toutes avancées de la souveraine alimentaire et pour le soutien à l’agriculture paysanne, seule moyen de lutter contre la faim et la malnutrition. L’appui à ces démarches peut être le fait de notre Région, voir du comité des régions européennes, dont la Bretagne fait parti.

– La demande est aussi à la nécessité de coopérations décentralisées en lien avec les organisations paysannes pour reconstruire l’agriculture locale nécessaires aux besoins primaires après la guerre.

Nous sommes convaincu, que notre région peut et doit prendre une initiative audacieuse en ce sens, pour aider la reconstruction de l’agriculture paysanne et plus largement à l’élévation du niveau économique de ces pays dans une logique de Développement Durable. Car, et nous sommes tous d’accord sur ce point, la paix ne peut pas être construite durablement avec des armes.

 

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