Centrale gaz, centre d’enfouissement de Brocéliande, stop les projets dangereux et inutiles

Le collectif citoyen GASPARE, avec le bureau d’études Horizons, a élaboré une contre étude qui démontre l’inutilité du projet de centrale gaz à Landivisiau. Nous insistons pour que vous acceptiez de prendre connaissance de ce rapport pour comparer les scénarios et d’évaluer la pertinence de ses réalisations au regard de critères économiques, sociaux et environnementaux.

Il est un autre projet qui nous semble inutile et nous inquiète : celui de méga centre d’enfouissement de déchets ménagers en forêt de Brocéliande sur la commune de Gaël. Il nous inquiète sur le plan sanitaire pour les riverains, il nous inquiète pour l’impact sur ce patrimoine fragile qu’est la forêt de Brocéliande. »

Retrouvez, ci-dessous, l’intégralité de l’intervention d’Anne-Boudou pour EELV sur la politique énergie et déchets dans le cadre du débat budgétaire du Conseil régional de Bretagne. 

C’est pourquoi nous soutenons le collectif GASPARE pour que cette étude fasse l’objet d’un examen sérieux par l’Etat et la Région afin de réévaluer rapidement, non seulement le projet de la centrale gaz, mais également les autres volets du Pacte électrique. C’est dans ce but que nous avions déposé un amendement qui a été rejeté car, aucun chiffre n’est soit-disant suceptible de remettre en cause le projet. Nous insistons malgré tout pour que vous acceptiez de prendre connaissance de ce rapport, que vous trouverez sur le site internet de GASPARE, et de rencontrer le collectif, afin de comparer les scénarios et d’évaluer la pertinence de ses réalisations au regard de critères économiques, sociaux et environnementaux.

En premier lieu, je note les bonnes orientations de ce programme, dont la plupart sont la continuité de politiques déjà engagées et sur lesquelles nous vous faisons des propositions.

La mise en oeuvre expérimentale de l’opération « VIR’VOLT Ma Maison » sur le territoire du Pays de Saint-Brieuc grâce à la création du Fonds régional de maîtrise de l’énergie (que nous avons approuvé à la dernière session), va permettre d’améliorer la performance énergétique de

20 000 logements. C’est considérable, mais nous avons déjà signalé que l’étalement sur 20 ans, soit 1000 logements par an, paraît long. Cette opération pilote doit être très rapidement reproduite dans d’autres territoires et se traduire par un plan de rénovation du bâti plus affirmé avec une suppression du chauffage électrique dans le Schéma Régional Climat Air Energie.

Nous espérons que le projet de « Plan breton de l’habitat, de la construction et du bâtiment durable » permettra de remplir cet objectif. Car le plus grand gisement d’énergie est dans la maîtrise de sa demande. Je rappelle qu’une étude récente de l’UFC-Que Choisir montre que le chauffage électrique oblige à surdimensionner les capacités de production pour éviter les quelques heures annuelles de pic de consommation et que les surcoûts induits de 12% sont supportés par l’ensemble des consommateurs.

Nous approuvons également le soutien à l’innovation et au développement des réseaux intelligents, la poursuite de la réflexion sur le stockage de l’énergie, le démarrage du centre de ressources sur la construction et la rénovation durables, le lancement d’un deuxième appel à projets sur « les boucles énergétiques locales » suite au succès du premier. Mais pour les projets sélectionnés, qu’avez-vous prévu comme accompagnements financier et technique pour leur mise en oeuvre ?

En complément du centre de ressources, nous attendons également votre soutien affirmé aux filières des éco-matériaux, car les grandes entreprises de la filière classique s’ingénient à déstabiliser leur développement ; les difficultés actuelles de Cellaouate le montrent clairement.

Concernant les énergies renouvelables, et en particulier les énergies marines, il est indispensable d’accélérer la concrétisation de la filière, comme nous le rappelle le 2ème rapport du CESER sorti récemment. A quand de nouveaux appels à projet pour prendre la main sur l’éolien flottant et les grandes hydroliennes et la définition d’objectifs de plus long terme pour chacune des technologies ? Comme le CESER, nous vous invitons à être plus offensif, à prendre votre place de chef de file sur cette filière pour qu’elle puisse se mettre en place en Bretagne.

Par voie de presse, Monsieur Ramard annonce le lancement d’un appel d’offres pour une commande publique, à hauteur de 9 millions d’euros, pour la couverture photovoltaïque des toits des lycées bretons. Très bien, mais tout cela est bien lent.

Et maintenant le Pacte électrique breton et la centrale combiné gaz. Même si la Région ne la finance pas, notre opposition à votre solution de sécurisation de l’approvisionnement est maintenant confortée par le scénario électrique alternatif breton, présenté et financé par le collectif GASPARE. Ce collectif regroupe des citoyens responsables et voulant participer concrètement à un débat ouvert (et non à des consultations stériles où tout est déjà décidé), débat qui permettrait une réelle co-construction.

C’est pourquoi nous soutenons le collectif GASPARE pour que cette étude fasse l’objet d’un examen sérieux par l’Etat et la Région afin de réévaluer rapidement, non seulement le projet de la centrale gaz, mais également les autres volets du Pacte électrique. C’est dans ce but que nous avions déposé un amendement qui a été rejeté car, aucun chiffre n’est soit-disant suceptible de remettre en cause le projet. Nous insistons malgré tout pour que vous acceptiez de prendre connaissance de ce rapport, que vous trouverez sur le site internet de GASPARE, et de rencontrer le collectif, afin de comparer les scénarios et d’évaluer la pertinence de ses réalisations au regard de critères économiques, sociaux et environnementaux.

Ce scénario électrique alternatif s’appuie sur des données et des hypothèses institutionnelles tout à fait raisonnables, puisque issues à la fois des dernières projections de RTE, du Pacte électrique et du premier document du Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) de la Bretagne en cours de consultation publique. Il démontre que la centrale gaz est inutile.

A cela plusieurs raisons :

    • la révision des projections d’évolution de la consommation électrique,
    • les prévisions de développement des énergies renouvelables pour lesquelles la Bretagne possède de nombreuses ressources,
    • le maintien prévu par RTE des turbines à combustion rénovées de Dirinon et Brennilis et la mise en œuvre d’actions de réductions de consommations, en particulier sur les logements et le tertiaire (isolation et remplacement du chauffage électrique).

Ces raison suffisent à effacer la pointe électrique d’hiver, argument principal des promoteurs de la centrale gaz.

Quant aux émissions de gaz à effet de serre, elles diminueront de 37% au lieu de 18% dans le Pacte électrique, car les turbines à combustion ne fonctionnent que quelques dizaines d’heures par an alors que la centrale gaz fonctionnera en moyenne 4000 heures pour espérer être rentable.

Enfin, sur la promesse d’emplois qui séduit les élus locaux, il faut savoir que les énergies renouvelables et la rénovation des bâtiments offriront plusieurs milliers d’emplois pendant des dizaines d’années, alors que la centrale gaz se limitera à 800 emplois pendant le chantier et de 30 à 40 emplois directs induits par l’exploitation du site.

Quelques mots sur le plan régional d’élimination des déchets dangereux qui tarde à être revu et rediscuté en inter-commissions. Certes des plans départementaux sont en révision et un travail de mise en cohérence de ces plans avec le PREDD breton est nécessaire suite au Grenelle ; certes, il nous faut aussi maintenant intégrer les déchets d’entreprises, mais pendant ce temps, nous exportons toujours la majorité de nos déchets dangereux et ne prenons pas nos responsabilités.

 Il nous faut aussi une politique plus offensive sur la réduction à la source des déchets, ainsi que sur la création de produits éco-conçus « de berceau à berceau », s’opposant ainsi au « berceau à tombeau », et qui permet de prévoir une continuité évolutive dans la vie des matériaux.

Sinon, vous assisterez encore à des oppositions telles que celle concernant le centre d’enfouissement et d’usine de compostage de déchets ménagers en forêt de Brocéliande sur la commune de Gaël au lieu dit « Point-Clos ». Ce centre aura une capacité de stockage estimée à 300 000 m 3 pour une durée de vie prévisionnelle de 15 à 20 ans avec un stockage quant à lui définitif. Cette nouvelle zone occupera près de 12,6 hectares dont 7 ha dédiés au stockage des déchets, le reste étant réservé aux traitements des effluents. L’usine de compostage d’ordures ménagères (Tri Mécano Biologique) d’une superficie de 11.900m² pourra quant à elle traiter 25 000 T de déchets par an, défiant toutes les règles élémentaires en matière d’environnement : atteinte à la ressource en eau (site en tête de bassin versant), pollution de l’air ( rejets de » biogaz »), atteintes à la faune et la flore (projet en ZNIEFF/Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique), risques majeurs d’incendie à enjeux humains ( proximité de la forêt), risques sanitaires (nombreux cancers à proximité de l’ancienne décharge, déjà 30 ans d’enfouissement). Enfin, il porte une atteinte irréversible au patrimoine culturel breton et de l’humanité (mythes et légendes).

 D’autant que ce site a également été le lieu d’enfouissement de déchets en tous genres et qu’on dénombre aujourd’hui des problèmes de santé touchant gravement la population proche de l’actuel centre d’enfouissement. Bien que fermé en 2000, celui-ci n’en continue pas moins de diffuser ses polluants, du fait de sa situation en pleine zone humide et en tête de bassin versant de l’Oust qui alimente entre autres l’étang aux Ducs, à Ploërmel dans le Morbihan.

 Ainsi un rapport a été établi à la fois par les communes de Gaël (Ille et Vilaine) et de Concoret (Morbihan), intitulé « Signalement de cas groupés de cancers autour d’un centre de stockage et déchets ménagers – Site de Point-Clos, Gaël ». Il ne fait aucun doute que nous ici sommes en présence d’un « amas de cas de cancers » et qu’un lien de cause à effet ne peut être écarté, au vu des données de la littérature scientifique internationale prouvant l’existence d’un taux de cancer élevé (et de malformations congénitales) à proximité des centres de décharge.

2 commentaires pour “Centrale gaz, centre d’enfouissement de Brocéliande, stop les projets dangereux et inutiles”

  1. Bravo à Mme BOUDOU Conseillère régionale qui a le courage de dire les choses et ne pratique pas la politique de l’autruche comme les Conseils Généraux du 35,56 et 22 qui ont trop peur que si le centre d’enfouissement en forêt de Brocéliande ne se fait pas, d’avoir le probléme sur les bras puisqu’il est de leur compétence. Les porteurs du projet ont oublié que nous sommes sur une grande réserve d’eau, en forêt Brocéliande avec risque d’incendie, en tête de bassin versant, sur du shiste rouge, en ZNIEFF de classe 2, à proximité d’une zone natura 2000(comper)et surtout les nombreux cas de cancer dans les villages à proximité car cette population a déjà donné avec un héritage de 300.000 tonnes de déchets dont nous ne connaissons ni la composition ni la provenance . Tout est réuni ici pour que de tels projets ne puissent être implanté. Malgré tout ça les décideurs persistent, pourquoi? Les opposants aurons raisons, dans 50 ans peut être mais là il sera trop tard comme d’habitude.

  2. merci madame de nous soutenir vous courageuse et honnete

    annick guerin vice presidente de la sauvegarde de broceliande

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