Lettre ouverte à nos alliés socialistes : pour une médiation à Notre-Dame-des-Landes

Besançon, le 11 décembre 2012

Objet : médiation Notre-Dame-des-Landes – Lettre ouverte

à

M. le ministre Pierre Moscovici

Mme la députée du Doubs Barbara Romagnan

M. le député du Doubs Frédéric Barbier

M. le député de Haute-Saône Jean-Michel Vuillaumé

M. le sénateur du Doubs Claude Jeannerot

M. le sénateur du Doubs Martial Bourquin

M. le sénateur de Haute-Saône Yves Krattinger

M. le sénateur de Haute-Saône Jean-Pierre Michel

M. le député de Haute-Saône Jean-Michel Vuillaumé

M. le premier secrétaire de la fédération socialiste 25

M. le premier secrétaire de la fédération socialiste 39

M. le premier secrétaire de la fédération socialiste 70

M. le premier secrétaire de la fédération socialiste 90

Nous faisons aujourd’hui le choix de cette interpellation collective au nom de la conviction partagée qu’il nous appartient de tout mettre en œuvre, à chaque niveau de responsabilité, pour renforcer les chances de succès de l’action conduite par le Président de la République et par le Premier ministre.

Nous mesurons chaque jour l’ampleur de la tâche.

Au delà du cumul des crises, il convient aujourd’hui d’accompagner nos concitoyens dans une véritable mutation de société qui bouleverse toutes les conventions et recèle autant d’opportunités de changer la vie « en mieux » que de risques de replis de toute nature et d’aggravation des inégalités et des tensions.

Nous sommes convaincus que la gauche unie, dans sa diversité, peut relever ces défis. La réussite est rendue aujourd’hui d’autant plus nécessaire que la grave crise de la droite républicaine affaiblit la crédibilité de la démocratie.

Ce rassemblement, cette union, appellent le dialogue, toujours plus de dialogue. Notre diversité nourrit des approches différentes, parfois des divergences. Et nous savons que le projet d’aéroport de Notre-Dame-des- Landes faisait partie de celles-ci (avec l’EPR) lorsque nos partis ont décidé d’élaborer ensemble un programme d’action politique. Mais nous avons montré que nous sommes capables au fil des années de travailler ensemble dans des collectivités et de poursuivre le dialogue entre nos mouvements.

Notre capacité à faire vivre de concert notre biodiversité et nos rassemblements, n’en doutons pas, sera un des facteurs clés qui pourront garantir la réussite de la mandature gouvernementale et législative et des rendez-vous électoraux en 2014, quelles que soient les options de tactique électorale.

Or, nous avons sous les yeux, de jour en jour, sur le site de Notre-Dame-des-Landes, des images qui nous éloignent, de la confrontation d’idées qui devrait pourtant toujours être préférée à la confrontation physique.

Il ne s’agit pas ici de débattre au fond des options qui nous divisent sur ce projet.

Il s’agit de vous suggérer d’appuyer de concert, chacun avec ses interlocuteurs habituels, la reprise d’un dialogue plus conforme à la société modernisée et apaisée à laquelle aspirent nos concitoyens.

La «commission du dialogue » proposée par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, est un premier geste d’apaisement que nous saluons. Néanmoins, nous doutons de l’efficacité de cette « commission du dialogue » qui aura pour mission « d’exposer le projet (d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes) et d’entendre toutes les parties prenantes ». En effet, cette commission, pour fonctionner, doit pouvoir remettre en question l’opportunité du projet et permettre à l’ensemble des parties prenantes d’exposer leur vision, et pas seulement aux porteurs du projet, pour qu’un véritable dialogue s’installe et qu’une étude approfondie, actualisée et diverse du projet soit réalisée afin de servir l’intérêt général.

Des personnalités et des élus écologistes et socialistes se sont, ces derniers jours, exprimés en faveur de la nomination d’un médiateur. Celui ci pourrait jalonner un parcours de discussion et de dialogue dans lequel chaque partie prenante pourrait accepter d’avance la décision finale pourvu qu’elle ne soit pas imposée d’autorité, ou par le seul argument des forces de l’ordre. Nous pensons que pour que ce dialogue démarre au mieux le retrait des forces de l’ordre du site de Notre-Dame-des-Landes serait une décision préalable.

C’est à cette démarche de dialogue et d’apaisement que nous sollicitons votre attention et votre soutien dans le plus court délai possible et sous les formes que vous jugez utile d’employer.

C’est ainsi que nous saurons montrer une forme plus ouverte et plus moderne de démocratie.

En vous remerciant de votre attention, nous vous adressons, chers camarades, l’expression de nos convictions de gauche et écologistes.

Signatures :

Eric Alauzet, député du Doubs

Marc Borneck, président du groupe Europe Ecologie-Les Verts au Conseil régional de Franche-Comté

Brigitte Monnet, secrétaire régionale Europe Ecologie-Les Verts Franche-Comté

Bernard Lachambre, secrétaire régionale Europe Ecologie-Les Verts Franche-Comté

Philippe Chatelain, porte-parole Europe Ecologie-Les Verts Franche-Comté

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