Les poissons trouveront-ils encore de l’eau dans nos rivières ?
Il est urgent que l’État cesse de faire croire que l’eau est une ressource inépuisable. Il pleut moins souvent et moins longtemps, les consommations en eau augmentent, les intrants sont de plus en plus présents dans nos sols.
L’État fait un bilan de nos masses d’eau en région et de conclure : « la qualité de nos masses d’eau est satisfaisante ». Il faut encore une fois que les poissons soient sur le dos pour que l’on se rende compte de la situation de nos rivières et de la vulnérabilité de la ressource.
Au-delà du constat sur la qualité de l’eau, ce sont aussi les quantités qui sont aujourd’hui en question. Or, si l’on prend le volume des réservoirs naturels (sols, nappes phréatiques…) et que l’on soustrait le volume nécessaire à l’activité humaine et plus largement biologique, on obtient le volume de pluie nécessaire à nos contrées. Le climat change, il pleut moins et l’ensemble de nos systèmes hydriques, dont nos rivières, diminue en volume d’eau et en qualité. Aujourd’hui nous approchons la sécheresse de 1962, plus grave encore que celle de 1976.
Moins d’eau et plus de produits nocifs (rejets de stations, d’entreprises, produits phytosanitaires…) et le rapport entre volume d’eau « propre » et eaux usées se transforme, l’équilibre physico-chimique change, les concentrations sont plus importantes.
Les poissons, qui sont les véritables sentinelles de l’état de santé des rivières, sont exposés à un environnement profondément modifié.
Dès lors, il devient urgent de réguler les flux d’effluents. Or au moment où l’État fait établir le calcul des volumes prélevables par bassin versant, il est paradoxal que des alertes ne soient pas envoyées auprès des plus importants producteurs d’effluents (urbanisme, industrie, agriculture).
Pire encore, l’État, envisage avant même les conclusions de ces études, d’installer des réserves d’eau en prévision de l’arrosage en périodes de sécheresse, (les derniers rapports du GIEC annonce un réchauffement climatique considérable), et donc d’interrompre le cycle de l’eau, plutôt que d’accompagner des changements de pratiques agricoles. L’aberration atteint des sommets quand on réserve de l’eau pour fabriquer de la neige artificielle.
C’est pourquoi, Europe Écologie Les Verts rappelle l’importance de prendre en considération la ressource en eau dans sa globalité et l’urgence de la préserver, pour faire face à un enjeu fondamental : garantir la santé publique.
Pour le groupe des conseillers régionaux Europe Écologie Les Verts
– Anne VIGNOT –