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A la mémoire de Jean Jaures

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A la mémoire de Jean JAURES

Il y a cent ans, le 31 juillet 1914 Jean Jaurès a été assassiné.

Les militants d’Auropa Eculugia I Verdi (Europe Ecologie Les Verts) veulent rendre hommage à ce socialiste, républicain convaincu, pacifiste, qui a tout fait pour s’opposer au déclenchement de la première guerre mondiale.
Mais AEIV-EELV veut aussi rappeler que ce député du Tarn, socialiste de la première heure, dreyfusard, humaniste et fondateur du journal l’Humanité, qui s’est engagé dans toutes les luttes populaires en raison de ses convictions profondément démocratiques, s’est aussi préoccupé de culture.
Il a écrit plusieurs articles pour promouvoir l’enseignement des langues régionales dans les écoles publiques. Il a notamment écrit, dans la Revue de l’Enseignement Primaire parue le 15 octobre 1911 :

« Si, par la comparaison du français et du languedocien, ou du provençal, les enfants du peuple, dans tout le Midi de la France, apprenaient à retrouver le même mot sous deux formes un peu différentes, ils auraient bientôt en main la clef qui leur ouvrirait, sans grands efforts, l’italien, le catalan, l’espagnol, le portugais. Et ils se sentiraient en harmonie naturelle, en communication aisée avec ce vaste monde des races latines, qui aujourd’hui, dans l’Europe méridionale et dans l’Amérique du Sud, développe tant de forces et d’audacieuses espérances. Pour l’expansion économique comme pour l’agrandissement intellectuel de la France du Midi, il y a là un problème de la plus haute importance, et sur lequel je me permets d’appeler l’attention des instituteurs. »

Sans doute, s’il vivait encore aujourd’hui, Jean Jaurès mettrait toute sa force de conviction et tout son talent pour obtenir que l’Etat Français ratifie enfin la Charte Européennes des langues régionales ou minoritaires que la France s’est contenté de signer le 7 mai 1999, mais sans vraiment l’appliquer à ce jour.
Les principes de cette Charte sont les suivants :
• reconnaître les langues régionales ou minoritaires en tant qu’expression de la richesse culturelle ;
• respecter l’aire géographique de chaque langue régionale ou minoritaire ;
• entreprendre une action résolue de promotion de ces langues ;
• faciliter et encourager l’usage oral et écrit dans la vie publique et dans la vie privée ;
• mettre à disposition les formes et les moyens adéquats d’enseignement à tous les stades appropriés ;
• promouvoir les échanges transfrontaliers ;
• interdire toute forme de distinction, discrimination, exclusion, restriction ou préférence injustifiées portant sur la pratique d’une langue régionale ou minoritaire et ayant pour but de décourager ou de mettre en danger le maintien ou le développement de celle-ci ;
• promouvoir la compréhension mutuelle entre tous les groupes linguistiques du pays.

 Paul CASALONGA