Grève à la SNCM
Sur fond de crise économique et politique, le conflit social de la SNCM prend aujourd'hui des ampleurs inquiétantes. La Corse subit les conséquences pénalisantes des longues années de gestion aléatoire de la compagnie maritime. Il est inquiétant que cette situation, dont sont responsables gestionnaires et politiques de tout niveau, se transforme en conflit violent entre les différents corps de métier des victimes de cet état de fait. L'Etat, comme les élus insulaires ont laissé pourrir une situation et détourné de longue date l'emploi de l'enveloppe de continuité territoriale au profit d'objectifs qui n'étaient pas sa destination et ne pouvait que pénaliser à terme la santé de la compagnie de transport. Inquiets à juste titre pour leurs emplois et leur avenir, les marins de la compagnie font valoir leur droit de grève et les socio-professionnels expriment légitimement leur colère. Les pouvoirs publics ne peuvent continuer à laisser ainsi la population, se dresser les uns contre les autres, lorsqu'ils sont les seuls responsables de cette impasse programmée et prévisible. À l'heure où la crise économique et sociale est criante dans le pays, nous devons exiger que la négociation, quelle que soit la solution envisagée, permette de rassurer et d'associer salariés et professionnels dans la transparence et autoriser un déblocage urgent de la Corse, qui n'avait pas besoin de cette difficulté supplémentaire.
Nous observons, au moment où le FLNC déclare "déposer les armes", que les tensions de tous ordres restent nombreuses en Corse et s'inscrivent, au delà d'une crise économique, dans une véritable crise politique où les repères dans lesquels évolue le citoyen sont troublés et rajoutent à l'inquiétude et à la confiance des uns et des autres à l'endroit du politique. C'est aussi le syndrome d'une démocratie affaiblie et en danger."