Vers une mobilité plus douce et choisie
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La mobilité est un droit, aujourd’hui non respecté : isolement des territoires ruraux et des petites villes, inégalité entre les citoyens de notre région devant les transports publics. Mais les transports constituent aussi la première cause d’émissions de gaz à effet de serre, dues essentiellement aux voitures, aux camions et aux avions.

Préparons nos territoires à la fin du pétrole. Continuer à vouloir faire des routes et à développer l’aérien, c’est refuser de bâtir l’avenir. L’urgence, c’est l’amélioration des transports en commun de proximité, c’est la relocalisation de nos activités pour éviter les déplacements inutiles, ce sont de vraies alternatives au « tout voiture individuelle ».

Développons les transports collectifs et l’intermodalité. La France a tout misé sur le TGV, et le résultat c’est l’abandon du réseau des trains du quotidien. Il faut augmenter le niveau de service du TER, améliorer la ponctualité des trains, conserver une desserte fine des territoires, veiller au confort à bord. C’est l’exigence que nous poserons à la SNCF.

Aller vers l’intermodalité, c’est rendre plus faciles vos déplacements partout en articulant mieux la complémentarité du train, du tramway, du bus… Soutenons les circulations douces et les alternatives à l’usage individuel de la voiture.

Partageons, adaptons-nous à la réalité des territoires : covoiturage, transport à lademande, auto-partage, notre région est en retard sur cette mobilité du futur, pratiqueet économe. Facilitons aussi les déplacements à vélo.

 

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Infrastructures routières

1 – Le réseau routier régional est aujourd’hui suffisamment dimensionné : l’objectif souvent affiché d’une infrastructure nouvelle est d’absorber une affluence de pointe effective de 1 à 2 heures par jour. Le réseau routier ne relevant pas de sa compétence, la Région ne doit ni porter, ni cofinancer de nouvelle infrastructure routière. Ses capacités d’investissement doivent servir à financer ses politiques.
2 – Note liste s’oppose au projet de mise en concession autoroutière de la RN 154 en Eure-et-Loir et soutient au contraire le projet alternatif «MOB 28 » qui consiste à l’aménager en 2×2 voies. La Région ne doit pas participer au financement des projets de bouclage de la rocade de Bourges et du périphérique de Tours.

 

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Infrastructures ferroviaires

3 – Les investissements ferroviaires de la Région doivent être concentrés sur les déplacements du quotidien (domicile-travail, scolaires, étudiants). Le projet de ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon ne verra pas le jour et n’aurait de toute façon pas répondu aux attentes réelles des habitants de notre région. Le Conseil régional ne doit pas participer au financement de nouvelles études qui ne servent qu’à prolonger la mystification.
4 – Notre liste défend une nouvelle ambition en matière de transport ferroviaire autour du concept du « Train à Haut Niveau de Service » (THNS), à mi-chemin entre TER et TGV.  L’alternative aux LGV POCL et Poitiers-Limoges combinera l’optimisation des lignes existantes, des réouvertures aux voyageurs et la construction de lignes nouvelles seulement là où elles sont nécessaires, le choix d’un matériel plus performant, une tarification accessible. Voir le site http://destrainspourtous.fr/
5 – Nous soutenons les projets de réouverture aux voyageurs de lignes telles qu’Orléans-Chartres, Orléans-Châteauneuf et Tours-Châteauroux. Il s’agit de mailler le territoire régional et de contribuer ainsi au report modal.
6 – De son côté, l’Etat doit moderniser les axes desservis par des « Trains d’équilibre du territoire (TET) » qui sont structurants pour la région Centre-Val de Loire : Paris–Orléans- Limoges-Toulouse, Bourges-Montluçon, Paris-Montargis-Gien-Nevers, Nantes-Tours-Bourges-Lyon, Tours-Le Mans-Caen. Plus largement, il est essentiel de sauver le réseau ferré classique (qui s’est considérablement dégradé depuis que la SNCF a tout misé sur le TGV) et de mettre en place un mécanisme de financement pérenne des infrastructures ferroviaires.
7 – Le transport de marchandises ne constitue pas une compétence régionale, mais face au désengagement de SNCF Réseau, la question d’une action de la Région se pose pour certaines dessertes terminales de fret. Sans se substituer à l’Etat, la Région doit se battre pour conserver tout son potentiel en matière de fret ferroviaire.

 

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Service TER Centre-Vale de Loire

8- La convention actuelle avec la SNCF court jusqu’en 2020, soit sur la quasi-intégralité de la prochaine mandature, son coût annuel (autour de 150 millions d’euros) représentant environ 15 % du budget régional. La Région devra veiller à maîtriser l’augmentation continue de cette charge, tout en s’assurant que le service rendu soit au rendez-vous, tant qualitativement que quantitativement. La clause de revoyure prévue par la convention sera un moment important du prochain mandat. Les liens avec les collectifs d’usagers devront être fluidifiés, ce qui passera sans doute par une évolution des comités de ligne.
9 – Une nouvelle convention devant être négociée à l’horizon 2020, il conviendra en amont de réfléchir aux évolutions nécessaires et à leurs incidences sur la convention. Quels objectifs la Région devra-t-elle se fixer au-delà de 2020 en termes de fréquentation, de compositions des trains, de définition d’horaires, de tarification, de présence humaine dans les trains et dans les gares ?
10 – Matériel roulant. Malgré les acquisitions réalisées ces dernières années, le parc vieillit et certaines séries arrivent en fin de vie. Le coût de l’acquisition et du renouvellement tend donc à augmenter de manière préoccupante : il est passé de 11 millions d’euros en 2013 à 19 en 2014 et à 29 au budget primitif 2015.
11 – Développement durable. Nous mettrons fin à l’usage des herbicides le long des voies ferrées et, à l’inverse, recourrons aux écoproduits et écomatériaux dans les trains.

 

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Autres dessertes ferroviaires

12 – Trains Intercités. Il n’est pas possible d’envisager une nouvelle diminution du niveau de service des trains Intercités, ni d’accepter que l’Etat et la SNCF abandonnent aux Régions les «trains d’équilibre du territoire» sans solution de financement. Nous nous opposons à la perspective d’une suppression des dessertes TET Paris-Montargis-Gien-Nevers, Paris-Bourges- Saint-Amand-Montluçon et Tours-Le Mans-Caen. Sur l’axe Nantes-Tours-Vierzon-Bourges-Lyon, l’Etat doit rétablir des circulations quotidiennes sacrifiées depuis dix ans pour rentabiliser le TGV Nantes-Lyon via Massy.
13 – TGV. Nous sommes favorables à ce que la Région continuer à subventionner la ligne Brive-Châteauroux-Les Aubrais-Roissy-Lille, mais en exigeant de la SNCF qu’elle la promeuve réellement auprès des usagers.

 

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Lignes d’autocar

14 – Alors que la Région a choisi en 2014 de reprendre en main la gestion des autocars régionaux, la loi NOTRe prévoit le transfert aux Régions en 2017 des lignes d’autocars départementales ainsi que du transport scolaire. Stabiliser le réseau représentera un grand challenge en termes de qualité de service, de complémentarité avec les TER (et non pas de concurrence) et d’uniformisation tarifaire.
15 – Exigence sur la qualité de service. La Région doit être plus active en veillant en particulier à minimiser la durée des transports : accès à des voies réservées en entrée d’agglomération pour éviter les bouchons, desserte des centres-bourgs par l’aménagement de zones de rencontres si besoin est.

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Politique tarifaire

16 – Une carte intermodale unifiée de transport collectif sur le territoire régional. Cela doit être l’un des objectifs principaux du Schéma régional de l’intermodalité prévu par la loi MAPTAM (qui confie à la Région la mission de coordonner les politiques en matière de mobilité « en ce qui concerne l’offre de transport, l’information aux usagers, la tarification et la billettique »). Cette carte unique a déjà un commencement d’existence puisque plusieurs collectivités sont déjà engagées en ce sens avec la Région Centre-Val de Loire : c’est la carte « JV-malin » qui est déjà entrée en fonction en 2015 sur une partie du territoire régional. Mais nous voulons aller plus loin en la généralisant et en y associant des avantages (gratuité du 12ème mois sur les abonnements, réduction sur les trajets occasionnels, accès aux vélos en libre-service là où cela existe, accès à des parkings sécurisés). Cette carte pourra aussi être le support des tarifications sociales : gratuité pour les demandeurs d’emploi, etc.
17 – Création d’un tarif spécial moins de 26 ans pour les trajets occasionnels de moins de 150 km en TER Centre-Val de Loire. Le prix de l’aller simple sera plafonné à 8 € (15 € pour un aller-retour dans la semaine), soit par exemple 68 % de réduction pour un billet Bourges-Tours (8 € au lieu de 24,80 €).
18 – Gratuité des transports scolaires sur l’ensemble du territoire régional. Nous la mettrons en œuvre dès le 1er septembre 2017, c’est une question de justice sociale et d’égalité.

19 – La réciprocité tarifaire entre Régions voisines doit encore être harmonisée.

 

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Développement des circulations douces et des alternatives à l’usage individuel de la voiture

20 – Nous intégrerons au futur SRADDET un Plan régional de développement des circulations douces et des alternatives à l’usage individuel de la voiture. 10 % du montant de l’enveloppe de chaque Contrat régional de solidarité territoriale (CRST) devra y être consacré : encouragement du covoiturage, du transport à la demande, de l’autopartage, extension du réseau cyclable, soutien à des initiatives locales autour de la mobilité.
21 – Mieux articuler l’usage du vélo et du train ou du vélo et du car. Les trains et les cars doivent pouvoir prendre en charge les vélos.
22 – Etendre le réseau cyclable. Au-delà des véloroutes et des voies vertes, à vocation plutôt touristique, il faut étendre le réseau des pistes cyclables qui servent aux déplacements quotidiens.
23 – Mettre en place l’Indemnité Kilométrique Vélo pour les agents du Conseil régional ainsi que pour les salariés de ses structures associées. Inciter les entreprises bénéficiaires d’aides économiques régionales à la mettre en œuvre également.
24 – Soutenir les initiatives de développement de la pratique du vélo au quotidien. Favoriser la pratique, amener des publics aujourd’hui éloignés du vélo à se saisir plus aisément de cet outil de déplacement (cf. le travail du Collectif Cycliste sur Tours). Concrètement, on peut envisager le soutien à la création de « Maisons du vélo » (pour le recyclage, les informations touristiques, les rendez-vous associatifs, …) et de « Vélo-écoles » (cf. exemple de Montreuil).
25 – Covoiturage, transport à la demande, autopartage : les nouvelles alternatives à l’utilisation individuelle de la voiture doivent être encouragées par la Région.

 

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Transport aérien

26 – Arrêt des aides au développement du transport aérien. Opposition en particulier au subventionnement direct ou indirect de compagnies low cost sur les aéroports de Tours et de Châteauroux, qui sont contraires au modèle de développement que nous voulons défendre, que ce soit au niveau environnemental (émissions de gaz à effet de serre), au niveau social (exploitation des salariés) ou au niveau économique (concurrence déloyale faite au train avec l’argent des collectivités).

FichetransportsMEP