par Jean Lissar / Vice-Président du Conseil Régional d’Aquitaine, Candidat sur la liste Europe Ecologie Aquitaine

Copenhague, immense déception pour celles et ceux qui espérant, en toute bonne foi, que la sagesse proverbiale des nations allait l’emporter face aux égoïsmes des Etats. En réalité, ce beau rêve des citoyens du monde entier d’une mutation profonde et équitable des ambitions et comportements étatiques avait peu de chance de devenir réalité, lorsque l’on sait l’état de concurrence de tous contre tous, de l’économie globalisée. Copenhague aura eu quand même le mérite de susciter ce sursaut citoyen planétaire, cet élan pour tant qu’il est encore temps : sauver l’avenir des générations futures.

Mais au final, le constat est dur : malgré un diagnostic mondialement partagé, malgré l’évidence des faits, malgré l’ardente nécessité d’agir, les Etats n’ont pas été capables de trouver une réponse à la crise climatique.

Il revient donc à nos territoires et en premier lieu à nos régions de prendre le relais. Il nous appartient non seulement de prendre notre part de réduction de gaz à effet de serre (politique de sobriété, réhabilitation thermique des bâtiments, énergies renouvelables, relocalisation de l’économie…) mais aussi de rendre nos régions moins vulnérables aux effets de la crise climatique et sociale (réduction de notre dépendance énergétique et alimentaire, diminution de notre fragilité aux épisodes climatiques extrêmes : tempêtes, inondations, sécheresses). Alors que nous vivons une crise de civilisation, nous ne pourrons pas y répondre avec des solutions du passé. Il ne suffira pas de verdir la façade, en espérant secrètement que tout puisse continuer comme avant.

Planter des arbres ne sera pas suffisant pour absorber le supplément des gaz à effet de serre produit par l’autoroute Langon-Pau, les forêts n’absorbent le carbone que lors de la phase de croissance !… S’il se réalisait un jour le chantier LGV constituerait un gigantesque producteur de gaz à effetde serre . Abandonner le culte de la vitesse et se libérer de l’idéologie de la croissance infinie de la circulation des marchandises, sont donc des conditions nécessaires (mais pas suffisantes) d’un changement.

Face à une crise sociale et climatique la liste Europe Ecologie Aquitaine préconise une conversion écologique de l’économie aquitaine. Nous pensons possible de créer 5 000 emplois en Pays Basque grâce aux “contrats de conversion écologique” en faveur des activités en difficulté ou qui ne sont pas compatibles avec la préservation de l’environnement et de la paix dans le monde : armement, sous-traitance automobile, maïs irrigué… Nous voulons appuyer une économie relocalisée : production locale d’énergie renouvelable, isolation du bâti ancien, circuits courts (AMAP), épargne locale (HEMEN HERRIKOA), services associatifs à la personne… Nous voulons renforcer l’économie sociale et solidaire en Pays Basque pour des emplois non délocalisables à l’exemple des coopératives de Mondragon au Pays Basque Sud.

“Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve.”

Ensemble, nous pouvons faire émerger le 14 mars un nouveau projet de société pour l’Aquitaine, pour le Pays Basque.