« Toutes ces questions d'environnement, […] ça commence à bien faire » a déclaré Nicolas Sarkozy lors de sa visite au Salon de l’Agriculture samedi dernier.

Ce qui commence à bien faire M. Sarkozy ce sont vos revirements et vos déclarations à l’emporte-pièce uniquement motivées par des fins électorales.

Mais je conçois qu’à une semaine du premier tour des régionales, au vu des chiffres annoncés pour Europe-Ecologie partout en France conjugués à la débâcle pressentie de vos candidats, vous n’ayez guère d’autre issue que caresser vos électeurs dans le sens du poil !

Face à une telle incompréhension des enjeux de l’agriculture paysanne et durable et «la preuve de [votre] mépris pour la cause environnementale » comme le soulignait Cécile Duflot , je voudrais rappeler les positions d’Europe-Ecologie Aquitaine sur l’agriculture.

En Aquitaine, comme dans toutes les autres régions françaises, l’agriculture a subi et continue à subir de plein fouet les effets de la mondialisation libérale et l’organisation productiviste de la production.  Les revenus des agriculteurs ont baissé dans notre région de 30% en 2009 après avoir déjà diminué de 20% l’année précédente.

Il faut également ajouter à cette crise économique, les scandales alimentaires successifs de notre décennie qui ont participé à la prise de conscience écologique d’aujourd’hui. Ce n’est pas un hasard si l’on retrouve dans les domaines de la production agricole et de l’alimentation des expériences au caractère écologique et social exemplaires (AMAP, SCOP, Terre de Liens, circuits courts…).

Je crois profondément que les agriculteurs ont tout à gagner à prendre le train de l’écologie, encore faut-il leur démontrer le bond qualitatif que cela représente pour leur vie et leur métier, et l’ensemble de la société.

Il est évident pour moi, pour nous à Europe-Ecologie, que les agriculteurs doivent avoir la garantie d’un revenu décent, contrepartie indispensable de la mission exigeante qui est la leur .

C’est pourquoi nous entendons orienter l’agriculture vers la diversité des cultures et des élevages, vers son autonomie énergétique, l’exclusion totale des OGM, l’utilisation de semences paysannes, le zéro pesticide et le renforcement des labels de qualité.

Nous proposons de passer de 2% à 20 % de surfaces cultivées en bio en Aquitaine, de façon à être en capacité de fournir, notamment, une restauration bio, saine et saisonnière aux cantines de nos lycées.

Nous entendons par ailleurs favoriser la transmission des petites fermes en périphérie des villes, soutenir les filières courtes de distribution du producteur au consommateur et faciliter l’accès au foncier en créant un organisme régional du foncier.

Bien entendu nous appuierons et accompagnerons les agriculteurs dans la conversion et l’approfondissement des pratiques de l’agriculture biologique grâce à un plan régional.

Parce que ce qui est indispensable, en agriculture, comme dans les autres secteurs, c’est de changer de logiciel politique. Comprendre que derrière la crise il y a une opportunité pour une société nouvelle et apaisée, à condition de faire sortir le développement durable des simples discours.

Parce que nous sommes convaincus qu’il faut changer nos manières de produire, de consommer, de travailler et de vivre.

Parce qu’il est temps de faire preuve d’imagination et d’inventer des politiques publiques de proximité ambitieuses et audacieuses, dans le domaine de l’agriculture, comme dans tous les autres domaines économiques.

 
Alors vous me permettrez de vous répondre M. Sarkozy que concernant toutes ces questions d’environnement, il est temps de commencer à bien faire !

Monique De Marco