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La campagne

Ecologie de pacotille

17/02/2010

Heureuse de constater que Darcos and Co ont enfin pris connaissance des accords du Grenelle 1 de l’Environnement, se résumant selon eux à des trames vertes et bleues se visitant comme un musée : « mettre la nature sous cloche », ça fait rêver !

Seul bémol dans ma semaine une convocation au Pôle emploi m’attend au passage. Au chômage comme 3,5 millions de mes collègues, me voilà dans une salle auprès d’une maman et de son bébé qu’elle n’a pu faire garder, d’un gars du Nord arrivé depuis six mois pour un CDI et déjà victime d’un plan social, d’un autre attentif à la recherche d’un job sur Internet mais sans PC à disposition… Le temps est à la neige, le discours à la culpabilité et les employés au bout du rouleau : ça suffit pour entamer une procédure de radiation vis-à-vis d’une jeune femme ayant 25 minutes de retard. Quant à moi j’obtiens un : « aïe, je crois que ça ne va pas être possible. »

Inégalité sociales, inégalité écologiques, on se sert la ceinture quand les autres évoquent les grâces d’une « écologie populaire » ou d’une « croissance verte ». Cette écologie plumant le peuple au nom d’un capitalisme verdoyant, la recette en est simple : deux lignes à grandes vitesse (LGV) sans escale, réservées à quelques privilégiés ; une vice-présidence au développement durable sans service administratif afférant… le tout en laissant « une place transversale majeure » à l’écologie. Eh oui, mettre l’écologie au centre serait un risque comme celui d’envisager un plan rail soucieux des dessertes locales ou le maintien de 7000 emplois dans le fret de marchandises. Pire encore, il s’agirait de relocaliser l’économie au détriment des intérêts d’Alstom, Eiffage, Bouygues, Areva et consorts.

Face au danger, nos deux partis de l’alternance font de la coquetterie en peignant de vert des ongles sales ! Même le coup du lapsus LGV/TGV est permis dans les brochures électorales : « TGV, l’avenir de l’Aquitaine ». Addiction aux 30 glorieuses ? Pour vérifier, rien de mieux qu’une balade sur le terrain : projet d’agrandissement du port du Betey à Andernos, abandon des habitants de la pointe du Médoc après leur refus du Terminal méthanier. Et que penser des universitaires muselés par la « recherche innovante » ? Traduisez : « recherche pour une maîtrise du vivant vers une application industrielle. » Exemple, les huîtres triploïdes (dites de « quatre saisons ») faisant main basse sur les naissains traditionnels du Bassin d’Arcachon. Ici, la poésie de laboratoire, c’est le drame de la conchyliculture. Ouf ! Dimanche 14, journée des tourtereaux : rendez-vous entre amis sur le marché des Capucins pour un happening musical invitant les passants à danser un slow. Jojo est à l’accordéon, les autres au mégaphone pour les paroles… A toutes et à tous, « Bonne Saint Valen-train ».

Marie Bové, tête de liste en Gironde

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