La campagne
Réunion sur l'accessibilité dans les politiques régionales
Europe Ecologie a souhaité susciter le débat sur une question transversale qui doit être prise en compte par toute politique publique : celle de l'accessibilité, dans sa définition la plus large possible (c'est-à-dire appliquée à différents champs : les transports, le numérique, l'éducation , la formation, la culture…) et pas uniquement centrée sur les handicaps.
Pour ce débat, nous avons travaillé en partenariat avec la SCOP SIGNE, qui développe des services innovants de traduction en langue des signes à Bordeaux, et qui a pu rendre accessible ce débat à toutes les personnes sourdes ou malentendantes.
Après l'accueil chaleureux de Monique de Marco, Jacques Papon a donné un premier exemple de l'objectif d'accessibilité sociale dans certains dispositifs régionaux liés à la politique d'éducation : celui des aides à la mobilité, ou encore des aides coup'de pouces pour l'achat de matériel professionnel à l'entrée en lycée professionnel ; Cathy Lafon, à son tour, a pu pointer des problématiques d'accessibilité dans toute politique culturelle : de nombreux événements (type Evento à Bordeaux), salle de spectacles ou cinéma sont encore très peu accessibles, ce qui a été relevé par une récente enquête de L'Express (Aquitaine classée 23° sur les critères d'accessibilité).
Puis la parole a été donné à la salle, pour recueillir tous les retours d'expériences. La Région s'est engagée en juillet 2009 sur un schéma régional d'accessibilité des réseaux de transports et doit mettre en conformité tout le réseau ferroviaire et routier d'ici 2015. Oui,mais en attendant, de nombreuses améliorations peuvent être apportées… les échanges dans la salle sont très riches et animés :
- Problèmes dans le tram ou les trains : absence de signalisation lumineuse, pas d'informations écrites (ou sous forme de code couleurs) en cas de panne ou accident
- Manque de concertation directe auprès des personnes sourdes et malentendantes (dans les réunions de concertation, sont consultées des associations représentées par des personnes entendantes)
- Problème dans tous les lieux d'accueil au public (gares, aéroports, services publics, MDPH…) : aucun agent d'accueil ne maîtrise la langue des signes ; à ce sujet, Hélène Lafite-Dupont, associée de SIGNE, rappelle le déficit important d'interprètes en langue des signes en France (300, alors que le besoin est de 3000 !)
- Peu de formations accessibles en langues de signes (les employeurs invoquent souvent le surcoût lié à la traduction)
- Lieux culturels très peu accessibles en général (sauf exceptions à Paris - La Villette, ou ponctuelle type Journées du Patrimoine)
- Pas de lieu de vie ou de réunion à Bordeaux pour la communauté sourde et malentendante (représentée par 6 ou 7 associations locales), ni pous les touristes qui peuvent être concernés ; Peggy Kançal propose d'accompagner les porteurs de projets pour le montage de ce lieu et la mobilisation de financements possibles
- Difficultés rencontrées dans les modes d'intégration à l'école, et pas de modules de formation à distance accesssibles en langue des signes
Face à cette avalanche de problématiques quotidiennes, on se rend compte que l'objectif d'accessibilité est encore loin…, mais Monique de Marco promet qu'Europe Ecologie prendra en considération toutes ces réflexions et proposera la mise en place d'actions dans la prochaine mandature :
- Création d'une structure de concertation et d'information permanente avec des personnes directement concernées par les handicaps (et non pas leurs représentants valides, voyants ou entendants), dont des membres de la communauté sourde et malentendante
- Conditionner les aides régionales à des événements culturels à la prise en compte de l'accessibilité ; dans les aides aux lieux culturels, intégrer une clause d'embauche obligatoire d'un agent interprète en langue des signes
- Renforcer l'accès des formations du PRF aux publics sourds et malentendants, proposer des formations d'interprétariat en langues de signes dans le PRF
Et en prime, Europe Ecologie fait la promesse de pérenniser son engagement en pensant à l'accessibilité de tous les événements de campagne et des tracts, et de former l'un des siens en langue des signes : c'est notre secrétaire départemental Stéphane Saubusse, maîtrisant déjà 7 langues ! , qui est désigné à l'unanimité…!