La campagne
Retour sur la visite d'Europe Ecologie dans le Pays Bassin d’Arcachon Val de l’Eyre
Mardi 26 janvier. Après-midi studieuse mais glaciale pour cette visite de Marie Bové et ses colistiers dans le Pays Bassin d’Arcachon Val de l’Eyre. Pour cette première visite,nous avions choisi de tourner le dos au Bassin et de nous intéresser au massif forestier des landes de Gascogne ravagé il y a un an jour pour jour, par la tempête Klaus.
Une première halte à la papeterie Smurfit Kappa Cellulose du Pin à Facture-Biganos afin de visiter le chantier de la centrale de production d’électricité à partir de la biomasse. Si la cogénération et l’utilisation comme carburant de sous produits du processus papetier nous ont paru intéressantes, nous ne sommes pas convaincus que la réalisation de ce type d’installation brûlant le bois de la forêt soit une solution qui permette de fermer les centrales nucléaires ! La motivation principale de la filiale de Véolia est évidemment le prix de rachat du courant vendu à EDF.
Nous nous sommes ensuite rendus sur la plate forme de stockage de chablis PSG Beynel, à Belin-Béliet, une des plus grandes plateformes françaises de bois. 32 ha sur lesquels sont empilées 500.000 tonnes de chablis, abondamment arrosés afin de prévenir l’installation d’insectes xylophages et l’action des champignons agents de bleuissement du bois.
Certes, il fallait écouler l’immense volume de bois couché par la tempête. L’expérience acquise en 1999 a permis la réalisation rapide de ces aires de stockage, à grand renfort d’argent public. Mais nous sommes dubitatifs de l’intérêt que vont en retirer les sylviculteurs. Dans 4 ans, l’entreprise pourra utiliser cette matière première qu’elle aura acquise à bas coût. Le malheur des uns fait le bonheur des autres !
Toujours à Belin-Béliet, notre après-midi industriel s’est terminé par la visite d’une petite entreprise, la menuiserie Goisnard Frères. L'entreprise s’est lancée dans la construction d’une maison modulaire à énergie positive conçue par des étudiants des Arts & Métiers Bordeaux. Ce projet allie 3 domaines de compétences, la construction en pin maritime soutenue par la filière bois et le pôle Xylofutur, le développement de systèmes solaires performants et des systèmes d’optimisation de la consommation d’énergie.
Nous étions là dans notre élément, économie d’énergie, circuits courts, construction bois donc stockage du carbone, loin des processus industriels essentiellement destinés au profit immédiat des grands groupes.
La réunion publique qui a suivi dans la salle des fêtes de Salles fut d'un bon niveau. Les interventions du directeur de l'Institut européen de la Forêt cultivée, du vice-président de Pro Silva France "pour une sylviculture naturelle et continue", d’un ancien scientifique de l’INRA, d’un expert forestier, ont convergé vers la nécessité d’aller vers des pratiques prenant plus en compte la biodiversité et privilégiant la qualité, au profit des sylviculteurs et des industriels du bois-matériau. Le pin maritime peut encore faire vivre de nombreuses personnes dans notre région.
Merci à Jacques PAPON, conseiller régional sortant et tête de liste dans les Landes, à Marie BOVE, tête de liste de Gironde et à ses colistier-e-s Fabrice BERRAHIL, Claire LELANN, Françoise COINEAU, Jean-Paul DUGOUJON, pour leurs interventions.
Michel DAVERAT, conseiller régional, organisateur et animateur de la journée.
