Islam



  1. « Jetons un voile sur notre moralisme », par Marcela Iacub (Libération, 23 avril 2016)

    libération

    La polémique à propos de la mode islamique a permis de préciser certaines idées sur l’émancipation des femmes qui, d’habitude, reste souvent implicite. Que veut dire, en effet, être émancipées ? Avoir le droit de disposer de nous-mêmes ? Aux yeux de la sénatrice (EE-LV) Esther Benbassa (Libération du 6 avril), les minijupes et les tenues exhibitionnistes seraient le signe non pas d’une libération, mais d’un assujettissement. Cela signifierait-il que le port du voile, que l’on ne cesse de critiquer, vise, lui, à redonner aux femmes un pouvoir perdu, à récupérer leur dignité bafouée ? En bref, nous n’aurions qu’à avoir recours au foulard pour résister à l’objectivation obscène et esclavagiste du corps des femmes… …

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  2. ‘Le burkini prêt-à-enfermer?’ (Le Courrier Picard, 6 avril 2016)

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    Paradoxal? En contractant «burka «et «bikini», deux vêtements si antagonistes, le mot même de «burkini» résume toute l’ambivalence du sujet. Alors que des marques comme H&M, Uniqlo, M&S et Dolce&Gabbana proposent ces combinaisons couvrant tout le corps (à l’exception des pieds, des mains et du visage), Laurence Rossignol, la ministre (PS) des Droits des femmes, vient de critiquer le développement de cette (pas si nouvelle) mode «pudique» ou «modes! fashion». L’Isarienne a même qualifié «d’irresponsables» les enseignes qui font la promotion d’un «enfermement» du corps des femmes. Pourquoi faudrait-il cacher le corps des femmes?», a-t-elle interrogé. «Quand on cache les corps des femmes, derrière, pas loin, il y a leur effacement de l’espace public». En terre de laïcité, le sujet a pris un tour électrique ces derniers jours. Dans le ciel aussi. Il y a peu, la direction d’Air  France a fait savoir à ses hôtesses qu’elles devront porter un voile à leur descente d’avion sur la ligne Paris-Téhéran qui rouvrira le 17 avril. Une exigence accueillie par des turbulences en interne. Depuis, les prises de positions agitent Intellectuels, féministes et politiques sur cette «mode islamique», plutôt en retard en France. Le texte le plus bruyant fut celui celle de d’Esther Benbassa. La sénatrice (EELV) juge que «le voile n’est pas plus aliénant que la minijupe». Tout en s’interrogeant: «Les musulmanes pratiquantes n’auraient donc pas le droit de disposer librement de leur corps? Toutes les femmes qui portent les vêtements sexy imposés par la mode ne sont pas spécialement émancipées». Ce à quoi, Laurence Rossignol a rétorqué qu’elle ne connaissait pas «de pays dans lesquels les femmes se faisaient lapider parce qu’elles refusent de porter des minijupes». Critiquée, la secrétaire d’État a trouvé néanmoins des soutiens. La féministe et philosophe Élisabeth Badinter a appelé à «boycotter» les marques concernées. «Un voile, c’est une prison», a rajouté Pierre Bergé, le célèbre entrepreneur de la haute couture. «Le voile est un asservissement de la femme», a prolonge Manuel Valls. Même la célèbre gardienne des «miss», Geneviève de Fontenay, y est allée de son commentaire… mais pour soutenir cette mode: «Certaines de ces tenues sont très classe et me conviendraient bien! Quand on voit ces jeans troués, tout cet exhibitionnisme, soyons au moins tolérants. Ces femmes, souvent très belles, ont droit de se mettre en valeur. Je ne vois rien de provocant là-dedans». Une partie du commerce du prêt-à-porter non plus en tout cas. Peut-être aussi parce que le prometteur marché mondial de la mode musulmane pourrait dépasser les 300 milliards de dollars d’ici à 2020. …

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  3. Ça Vous Regarde – Le débat : Islam : une religion pointée du doigt ? (LCP, 20 février 2015 / Vidéo)

    LCP

    Les imams français doivent-ils être rémunérés par l’Etat ? A l’heure où les pays européens sont confrontés à de violentes crispations religieuses, les partis politiques français relancent le débat sur la laïcité, et particulièrement sur l’intégration de l’Islam en France. La droite comme la gauche semblent s’inquiéter du financement des lieux de culte et des imams, qui proviennent souvent de l’étranger. Manuel Valls a ainsi déclaré qu’il fallait « prendre un certain nombre de mesures pour, demain, empêcher ces financements, notamment quand ils confortent un certain nombre de comportements » ainsi que « désigner tout simplement ceux qui, à l’extérieur ou à l’intérieur de notre pays, cherchent à changer la face de l’Islam ». Il a également chargé Bernard Cazeneuve de lancer « un cycle de consultation très large » sur la laïcité. …

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