AUDITION DE JACQUES SALLOIS

2014 05 14 J Sallois (C) CB

Dans le cycle des auditions de la commission culture dédiées aux politiques patrimoniales, M. Jacques Sallois, président de la commission de récolement des dépôts d’œuvres d’art (CRDOA) a été reçu le 7 mai 2014.

La CRDOA a été créée en 1996 à la suite d’un rapport de la Cour des comptes sur les musées nationaux et les collections nationales d’œuvres d’art, qui avait relevé l’insuffisante rigueur de la tenue des inventaires et du suivi des dépôts consentis par l’État depuis deux siècles. Les compétences de la commission, initialement limitée aux dépôts d’œuvres d’art des seuls musées, ont été progressivement élargies à l’ensemble des dépôts consentis par les institutions dépendant de l’État.

 

Corinne Bouchoux présente à l’audition a posé plusieurs questions :

« Que proposez-vous pour les quelque 2 000 œuvres dites MNR, pour « musées nationaux récupération », c’est-à-dire des œuvres spoliées par les nazis puis récupérées à la Libération et déposées dans nos musées, mais qui n’en sont pas propriétaires, pas plus que l’État ? »

M.Jacques Sallois:

« Les choses changent : aujourd’hui, les institutions travaillent au récolement, c’est un progrès certain, et j’en rends hommage à Jean-Pierre Bady, qui a su obtenir une vingtaine de postes d’agents pour le récolement. Les résultats, du reste, ne sont pas à attendre seulement de ces agents : c’est parce que les conservateurs, les directeurs de musées et les responsables d’établissements administratifs s’impliqueront, que le récolement avancera et avec lui, une véritable politique de dépôts d’œuvres d’art. Lorsque j’étais directeur des musées de France, on parlait d’abord d’acquisition, un musée devait acheter pour exister, et se protéger aussi : après des vols, j’avais obtenu des renforts de moyens policiers. Mais un musée doit aussi faire de la conservation préventive, de la restauration, et tout cela suppose de véritables inventaires, ce qui est très loin d’être encore le cas. Quelles incitations effectuer dans ces conditions ? Les avancées, me semble-t-il, relèvent de la discussion avec les établissements, en particulier dans le débat budgétaire : il faut montrer que la réalisation d’un inventaire rigoureux et suivi est devenue une nécessité. »

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