Hommage à la cycliste tuée place de la République
Mercredi 15 janvier, à l’initiative notamment de la Vélorution, un hommage a été rendu à la cycliste tuée lors d'un accident avec un camion, à l'angle de la rue du Temple et de la Place de la République, le 8 janvier dernier. L'accident est survenu vers 8h30 du matin alors que la cycliste, âgée de 42 ans, se trouvait semble-t-il derrière un camion, en angle-mort. Du fait de leurs angles-morts, les poids-lourds sont impliqués dans la majorité des accidents mortels de cyclistes et de piétons à Paris.
Des cyclistes ont attaché un "vélo fantôme" sur le lieu de l’accident pour que les Parisiennes et Parisiens se souviennent et que les autorités prennent des mesures pour qu'un tel drame ne se reproduise plus. Depuis une dizaine d’année, les groupes cyclistes installent partout dans le monde des "ghost-bikes", vélos simplement peints en blanc et fixés sur les lieux d’accident, pour rappeler la vulnérabilité des cyclistes en ville. Ces vélos-fantômes sont répertoriés sur le site ghostbikes.
Encore trop peu nombreux à Paris, les cyclistes restent trop souvent les invisibles et les oubliés de l'espace urbain
Même si le vélo reste un mode de déplacement en ville parmi les plus sûrs, la fragilité du cycliste expose toujours à un drame. L'aménagement de le nouvelle place de la République en est une criante illustration. Conçue pour une cohabitation apaisée entre piétons et voitures, la densité de circulation maintient pourtant cette place à un haut niveau de dangerosité. Dans cet espace partagé qu’est la place de la République, des aménagements pourraient simplifier et sécuriser la circulation cycliste : aménagement d'une piste cyclable sur le terre-plein central, création d'un contre-sens cyclable rue Meslay et rue Notre-Dame de Nazareth.
Vu la fréquence des accidents impliquant l'angle mort des poids lourds, un effort de prévention doit être porté à l'attention des usagers du vélo et particulièrement de ceux du Vélib'. Et bien sûr, si un panneau bien visible indique qu'un vélo peut tourner à droite au feu rouge, il indique aussi aux chauffeurs de poids lourds qu'ils peuvent couper la route d'un vélo en tournant à droite : s'ils ne voient pas le cycliste, ils verront au moins le panneau.
Il reste donc encore beaucoup à faire pour le vélo à Paris et le développement de transports alternatifs
Tant que les poids lourds seront encore nombreux, tant que la signalisation ne sera pas renforcée – et c’est particulièrement vrai dans les petites rues du 3e où les vélos peuvent rouler à contre-sens - non seulement nous continuerons de voir de tragiques accidents mais la pollution de l'air continuera également d'augmenter.
Si nous voulons demain donner la même place au vélo qu'à Amsterdam ou Copenhague, il faudra multiplier par dix les déplacements à vélo. Et augmenter d'autant l'espace consacré au vélo dans la ville. En un mot : place au vélo !
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