Hôtel-Dieu : la ville doit s’engager dans le maintien d’un service d’accueil des urgences
Le projet de restructuration de l’Hôtel-Dieu n’en finit pas de s’enliser. A l'occasion du Conseil de Paris, les 12 et 13 novembre dernier, j'ai interpellé le Maire de Paris au sujet de l'avenir de l'Hôpital Dieu.
L’Hôtel Dieu, le plus vieil hôpital parisien, accueillait en urgence, jusqu’à il y a peu, plusieurs centaines de patients par jour, pour un total de 45 000 par an. Ses locaux ont été rénovés récemment pour plusieurs millions d’euros. Il constitue le seul hôpital de proximité pour les habitants du centre de Paris et les millions de touristes visitant le cœur de Paris. Compte tenu de la saturation des autres services d’urgence et de la spécificité de certains de ses services, il s’insère donc tout à fait dans l’organisation du système hospitalier parisien et francilien.
Or, la direction de l’AP-HP a depuis 2011 mis en œuvre un plan de restructuration du site de l’Hôtel Dieu, visant à créer un « hôpital debout », nouveau concept cachant le projet d’un centre de santé sans lits, mais qui se traduit concrètement par la fermeture, les uns après les autres, de l’ensemble des services présents. La semaine dernière devait ainsi marquer la fermeture du service des urgences. Ce plan de restructuration découle directement de la loi HPST promulguée par le précédent gouvernement mais n’a pas été remis en cause par le gouvernement actuel.
Faute de remise en cause, les personnels de l’Hôtel Dieu se sont mobilisés pour présenter un projet alternatif au projet de la direction de l’AP-HP et ont interpellé les élus Parisiens, notamment pour sauver les urgences dans un contexte marqué par la saturation de l’ensemble des services d’urgences parisiens ou franciliens.
Le conseil de Paris a adopté un vœu en juillet 2013 demandant que « le service d’accueil d’urgence continue de fonctionner tant que les difficultés susceptibles de compromettre l’accès aux soins, qui plus est en urgence, des Parisiens ne seront pas levées ». Puis, le mois dernier, un vœu de l’exécutif a été adopté demandant qu’ « un moratoire sur les restructurations de l’Hôtel Dieu soit instauré afin qu’aucune décision de transfert de service ou d’organisation ne rende impossible de fait tout étude sérieuse du projet alternatif ».
Or, l’adoption de ces vœux ne semble avoir eu aucun effet. Les pompiers ont pour consigne de ne plus envoyer de personnes vers le SAU de l’Hôtel Dieu. De fait, ce service se retrouve ainsi à l’agonie et l’engorgement des autres hôpitaux ne fait que s’accentuer.
Votre adjoint en charge de la santé a mis en place en septembre un groupe de travail, auquel j’ai participé et qui s’est réuni à deux reprises, sur l’avenir de l’Hôtel Dieu. Le projet de la direction mais également le projet alternatif ont ainsi été présentés.
Depuis lors, nous avons appris que la direction générale de l’AP-HP sera renouvelée, avec l’arrivée annoncée de Martin Hirsch. Les bases pour l’instauration d’un nouveau dialogue semblent donc aujourd’hui posées.
Dans ce contexte, il nous apparaît opportun d’affirmer une position claire de la Ville de Paris.
Pouvez-vous nous dire si vous défendez le maintien d’un service d’accueil d’urgence à l’Hotel Dieu et des services nécessaires au fonctionnement de celui-ci ?
L’autre aspect du démantèlement de l’Hotel Dieu est relatif à la vente du siège de l’AP-HP, dont les bureaux viendraient sur le site de l’Hotel Dieu.
Cette opération immobilière était destinée, dans le projet de l’ancienne direction de l’AP-HP, à financer la restructuration de l’Hotel Dieu en un « hôpital debout », et elle lui est intimement liée.
La Ville de Paris peut tout à fait s’opposer au projet de restructuration portée par l’ancienne direction de l’AP-HP en ne validant pas une révision partielle du PLU qui modifierait le classement de l’Hôtel Dieu de Zone de Grands Services Urbains à Zone Urbaine Générale. Aussi, pouvez-vous nous dire si vous maintiendrez l’Hôtel Dieu en Zone de Grands Services Urbains ce qui induirait le maintien de la vocation hospitalière du site ?
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