Accueil Éducation EELV Paris demande la régularisation de tous les lycéen-nes sans papiers

EELV Paris demande la régularisation de tous les lycéen-nes sans papiers

LYCEE LA MARTINIERE

Un lycéen parisien, Khatchik Kachatryan, a été expulsé vers l'Arménie samedi 12 octobre. Le jeune homme laisse en France ses parents, frères et sœurs et risque plusieurs années de prison en Arménie pour ne pas y avoir fait son service militaire.

Quelques jours auparavant, mercredi 9 octobre, dans le Doubs, c’est Léonarda Dibrani qui a été arrêtée pendant une sortie scolaire avec sa classe de collège, sous les yeux de ses camarades, pour être expulsée, avec sa famille, vers le Kosovo.

Khatchik était scolarisé au lycée Camille Jenatzy dans le 18ème arrondissement de Paris. En France, depuis 2011, sa famille a quitté l’Arménie où son père est menacé en raison de ses activités politiques. Après une première tentative d’expulsion le 10 octobre qui échoue grâce à la mobilisation d’élèves et d’enseignants, Khatchik est de nouveau placé en centre de rétention et mis de force dans l’avion, pieds et mains attachés. Seul dans un pays qu’il ne connaît pas, il demande à revenir dans son pays : la France. Le pays où il se forme pour bientôt pouvoir travailler, le pays où se trouve toute sa famille.

Le droit fondamental à vivre en famille n’est pas respecté, et vient d'être directement remis en cause par le Président de la République, en proposant uniquement de faire revenir la jeune fille, mais sans sa famille ! Avec Leonarda, c’est le même droit que l'on bafoue, ainsi que le droit universel à l’éducation.

Dans les deux cas, les conditions d’arrestation sont inhumaines et indignes. Ces expulsions sont inacceptables. L’école permet à ces enfants de disposer d’un lieu de stabilité et facilite leur intégration. Elle doit être sanctuarisée : les autorités ne devraient pas pouvoir intervenir dans son enceinte, ni dans le cadre d’activités péri-scolaires comme ça a été le cas pour Leonarda.

La dernière expulsion d’un lycéen à Paris remonte à 2006. La politique du chiffre, que nous pensions avoir laissé derrière nous en mettant la gauche au pouvoir, est toujours là. Manuel Valls nous avait prévenu : « sa politique ne se traduira pas par des évolutions sensibles en termes de chiffres, s'agissant tant des régularisations que des reconduites à la frontière ». Il en fait au moins autant que ceux contre lesquels nous nous sommes mobilisés. Ainsi, depuis le début de l’année, plus de 18 000 personnes ont été expulsées, soit autant qu’au cours de toute la première année du mandat de Nicolas Sarkozy.

Cela s’inscrit en outre dans un climat général de stigmatisation des étrangers ou des français d’origine étrangère. Les récentes déclarations vis-à-vis des Roms, ethnicisant la question de l’intégration et faisant du tout sécuritaire le point central de la politique du gouvernement, sont indignes des valeurs défendues par Europe Ecologie Les Verts.

Une réorientation en profondeur de la politique d’accueil des lycéen-nes et étudiant-es étranger-es est urgente, pour la rendre juste et respectueuse des droits fondamentaux. Une politique fondée sur les principes fondamentaux de protection des migrants et du droit à la mobilité tel que définis par l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1948.

C’est pourquoi, l’Assemblée Générale d’EELV Paris du 19 octobre 2013 :

  • demande le retour immédiat de Katchik Khachatrian et Léonarda Dibrani ;
  • apporte son soutien aux lycéen-nes mobilisés à Paris et en régions pour exiger le retour de Léonarda et Khatchik et de leur famille ;
  • rappelle son engagement aux côtés des syndicats, associations, professeurs, parents et élèves qui s’engagent auprès des lycéen-nes sans papiers afin d’obtenir leur régularisation ;
  • demande la régularisation de toutes les familles dont un enfant, mineur ou majeur, est en cours de scolarité ou de formation.

Laisser un commentaire

*