Voici mon intervention :

Monsieur le Maire,
 
13 ans après le vote de la loi du 5 juillet 2000 portées par le Ministre Louis Besson, relative à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage, 9 ans après le vote du schéma départemental de la Ville de Paris d’accueil des gens du voyage, nous votons aujourd’hui le projet de révision du schéma adopté par notre collectivité en 2004.

Ce schéma traduit l’engagement de l’Etat et de la collectivité parisienne à reconnaître de plein droit les gens du voyage dans leurs différences, et principalement le droit de ne pas se sédentariser.
La majorité municipale a eu raison de tenir bon, et de poursuivre sans relâche ses efforts pour que la loi s’applique à Paris, et que l’accueil des gens du voyage soit organisé sur notre territoire.
Ces efforts ont permis la création à Paris de deux aires d’accueil des gens du voyage.

C’est un projet important qui va dans le sens de l’égalité, de la justice et du respect des différences.
Ce schéma prévoit ainsi la création de 200 places d’accueil réparties sur différentes aires de taille moyenne de l’ordre de 20 à 30 places, ce qui permettra une gestion optimale et adaptée de chaque site.

Ces aires ont été conçues pour être accessibles aux personnes en situation de handicap, et je veux remercier notre collègue Véronique Dubarry pour cette avancée. Des lieux de vie collectifs ont également été pensés, et un engagement pour des aménagements de qualité et pérennes a été pris. Dans le 12ème arrondissement, l’aire de 28 places sera notamment équipée de 7 bâtiments sanitaires, un bâtiment d’accueil et une aire de jeux pour les enfants.
Ces aires d’accueil devront avoir une tarification supportable pour les usagers. Un livret d’accueil ainsi qu’un guide d’arrondissement sera remis aux familles par le gestionnaire de l’aire.

Des besoins spécifiques avaient été exprimés par les associations de gens du voyage consultées, avec une demande particulière de places pour les accompagnants de proches hospitalisés. Ce souhait est désormais exaucé puisque ce projet s’accompagne de places d’accueil réservées prioritairement aux membres de la famille de personnes hospitalisées sur le territoire parisien, et ce pour toute la durée de cette hospitalisation – avec un délai supplémentaire accordé jusqu’aux vacances suivantes en cas d’enfant scolarisé.

Ces aires permettront également pour les gens du voyage un meilleur accès aux soins, ainsi qu’une meilleure information des populations, notamment sur le plan de l’accompagnement administratif et social et de l’accès aux droits.  
Enfin, elles garantiront l’application du droit commun en matière de scolarisation, d’alphabétisation et d’accès aux dispositifs socio-éducatifs.

Un comité d’évaluation se réunira régulièrement et permettra de vérifier la pertinence des installations, et notamment du critère d’accès aux soins. Les critères d’admissions pourront être régalement revus avec les associations. Au-delà du traitement de la problématique d’accès aux soins et de l’accompagnement des gens du voyage, ce nouveau schéma axe son objectif vers la recherche de réponses adaptées à la diversité des besoins.

Il s’agit donc là d’un schéma complet et concerté, et je suis particulièrement heureux de voter en sa faveur. Comment dans ces conditions comprendre l’opposition des élus U.M.P. de Paris, ainsi que des maires U.M.P et U.D.I. des communes riveraines du bois, qui n’ont pas hésité à organiser une manifestation indigne, le 23 mars dernier, quelques jours avant le vote de la Commission des sites ?
Derrière le paravent de la protection des bois, c’est en réalité le rejet de l’autre qui s’est exprimé. Rejet de ceux qui sont déjà discriminés et auxquels on dénie le droit de pouvoir accéder aux mêmes droits que les autres. Nous n’avons jamais entendu une proposition émanant des élus de l’opposition pour la localisation d’aires d’accueil des gens du voyage sur le territoire parisien.

A l’opposé de ces discours, nous le disons haut et fort, les gens du voyage ont enfin droit de cité à Paris et notre majorité peut être fière d’avoir porté ce beau projet, un projet de liberté, d’égalité et de fraternité pour notre capitale.