Au conseil de Paris : OUI aux transports collectifs sur les quais hauts de Seine !
Lors du Conseil de Paris des 12 et 13 novembre derniers, les débats ont été particulièrement nourris et intenses sur la révision du Plan de Déplacements Urbains d’Ile de France (PDUIF). A cette occasion, j’ai proposé un amendement relatif à l’aménagement de voies réservées aux transports collectifs sur les quais hauts longeant la Seine de la rive droite de Paris.
Un Plan de Déplacements Urbains en Ile de France, pourquoi faire ?
Le PDUIF est un document de planification et de programmation dont chaque agglomération de plus de 100 000 habitants doit se doter. Il définit les objectifs à atteindre et les actions à entreprendre pour organiser de façon durable les déplacements des Franciliens. Les mesures envisagées doivent permettre d’organiser le transport des personnes et des marchandises, la circulation et le stationnement. Ce plan intègre également des questions d’aménagement, indissociables des problématiques de transport.
La révision du PDUIF, un impératif pour la transition énergétique
Le premier PDUIF a été élaboré en 2000 par l’État, en association avec la Région Ile-de-France, le STIF – autorité organisatrice des transports en Ile-de-France – et la Ville de Paris. Il préconisait pour la première fois, à l’échelle régionale, une rupture avec le « tout automobile ».
Bien que le PDUIF 2000 ait constitué un document fondateur de la politique de transport francilienne, son bilan s’avère contrasté. En effet, seulement près de la moitié des actions inscrites dans le plan ont été initiées. Et même si l’usage des transports en commun s’est considérablement développé, celui de la voiture particulière a néanmoins poursuivi sa progression. Ce bilan mitigé a aussi mis en lumière les difficultés rencontrées par les différents acteurs. Mettre en œuvre des mesures auxquelles ils n’ont pas été suffisamment associés en amont s'est en effet révélé être un véritable obstacle.
Le PDUIF doit aujourd’hui relever de nouveaux défis. Les problématiques liées aux déplacements et au développement durable ont en effet sensiblement évolué depuis 2000. L’objectif principal de la démarche de révision du PDUIF lancée depuis décembre 2007 est donc d’aboutir à un plan plus opérationnel avec, pour chaque action projetée, un responsable identifié, un calendrier de mise en œuvre et des modalités de financement clairement arrêtées.
La révision du PDUIF, pour une ville plus agréable et plus efficace
En tant qu’écologiste, j’ai souhaité réaffirmer les avancées indispensables prévues dans ce plan, afin d’engager une réelle transition énergétique et modifier en profondeur les comportements quotidiens des franciliens, particulièrement affectés par les problématiques liées aux transports.
En effet, ce PDUIF planifie les déplacements sur un territoire qui représente 18% de la population nationale sur 2% de la région, et traite de l’évolution des mobilités sur une zone où se concentrent 12 millions d’habitants.
Pollution de l’air et concentration des gaz à effets de serre[i], effets délétères sur la santé des Franciliens, difficultés quotidiennes dans les temps de déplacements domicile-travail, pollution sonore, accidentologie et partage des espaces circulés particulièrement prégnant dans notre zone dense… sont autant de problématiques prégnantes auxquels ce PDUIF doit impérativement répondre.
La révision de ce PDUIF prévoit une réduction de 2% du volume de déplacements en voiture et en deux-roues motorisés, soit in fine une baisse de 10% de la part modale de la voiture. Pour arriver à ce chiffre, il faut intégrer la croissance des déplacements de 7%, et une hausse de 20% des Transports en commun. Si Paris et le cœur d’agglomération concentrent 57 % des déplacements, 10% des déplacements en transports en commun dans Paris sont des déplacements banlieue-banlieue.
L’enjeu est donc de désengorger les transports intramuros et de mettre en place une politique des transports et de circulation à l'échelle de l'agglomération, dont l'objectif doit être la réduction de la circulation automobile.
L’objectif que nous devons poursuivre est donc bien un enrichissement de l’offre de transports en commun pour Paris et sa région, à un niveau de confort équivalent, ou du moins proche, à la voiture individuelle.
Notre groupe a donc présenté un certain nombre de vœux allant dans cette direction : raccordement des six gares parisiennes et des correspondances avec les métros et les RER ; bouclage de la ligne de tramway T3 à l’ouest de Paris ; maillage fin du territoire parisien par des bus de desserte locale.
J’ai proposé, de mon côté, d’investir une partie des voies sur berges de la rive droite, en mettant à profit les quais hauts depuis le pont de Garigliano jusqu’à la porte de Bercy, en créant une file réservée aux transports collectifs à haut niveau de service.
Cet amendement a reçu un avis favorable de l’exécutif parisien, et des études seront donc menées pour la requalification des quais en vecteurs de transports en communs. Pour une ville plus agréable, moins stressante, plus respectueuse de ses habitants, ses usagers, et de la planète.
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