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Pour un écoquartier à Créteil l’Echat

Photo Espace-végétalisé-Echat

A l’horizon 2020, le quartier de l’Echat est amené à connaitre une évolution urbaine importante avec l’ouverture de la gare Créteil L’Echat du Grand Paris Express. Connecté directement à Paris avec la ligne 8 et relié à de nombreuses zones d’emplois en petite couronne avec la future ligne 15 du métro, le quartier de l’Echat doit bénéficier d’un projet urbain ambitieux, avec une rénovation efficace du quartier existant et la création d’un écoquartier autour de la rue Gustave Eiffel.

 

Un écoquartier, qu’est- ce que c’est ?

Une démarche d’urbanisme novatrice qui connait un essor remarquable en Europe (voir lien en fin d’article) et en France (près de 300 000 logements sont aujourd’hui concernés), y compris chez nos proches voisins (projets d’écoquartiers à Ivry Confluence et Vitry Ardoines et, bien sûr, le quartier des Temps Durables à Limeil-Brévannes). Cette démarche bénéficie d’un engagement fort pris par l’Etat lors du Grenelle de l’environnement de 2007.

Un écoquartier est un levier  de développement économique, de transition énergétique et de qualité de vie qui pose une question centrale : comment imaginer un habitat enviable et performant ?

Il s’agit de réduire les difficultés de chacun pour vivre, se loger, travailler, se divertir et rester en bonne santé, tout en valorisant les atouts des territoires et les savoir-faire locaux. Un écoquartier est avant tout un projet participatif, qui prend forme avec la concertation des différentes parties prenantes, de sa conception jusqu’à l’animation du futur quartier, afin de répondre aux attentes de ses habitants en termes de qualité de vie. Il ne s’agit plus de penser la ville pour ses habitants, mais de la penser avec ses habitants.

Du point de vue de l’écologie urbaine, l’écoquartier  vise des performances telles que la maîtrise des ressources et des déchets ainsi que la production d’énergie locale. Il s’agit de préserver l’environnement et d’en maîtriser les coûts (chauffage, eau, déchets, transport), pour redonner du pouvoir d’achat à ses habitants.

 

Un écoquartier, pourquoi faire ?

La municipalité de Créteil estime que la Société du Grand Paris (SGP) est seule maître d’œuvre sur le projet du quartier de l’Echat. Elle ne s’est pas saisie des outils de collaboration avec la SGP et la Région, et présente pour seul projet la reconstruction d’un parking de surface sans autre forme de réflexion urbanistique.

Nous appelons à une réelle volonté politique de transition urbaine.

 

Développer l’écocitoyenneté

Il s’agit de favoriser une citoyenneté participative et à l’intention de tous. De développer les outils de rencontres et d’informations ainsi que de mixité sociale, et de créer les instances consultatives d’une véritable gouvernance de quartier.

 

Maîtriser les ressources

Il s’agit aussi de fixer des objectifs ambitieux (construction de logements à énergie positive) qui prennent en compte les spécificités de la ville (raccordement au réseau de chauffage urbain de Créteil) et ses problématiques transversales, telles la biodiversité. L’écoquartier est un vecteur de bonnes pratiques, une boite à outils qui peut profiter à l’ensemble de la ville (réflexion sur une redevance sur les ordures ménagères, sur la politique tarifaire de l’eau, etc.) pour optimiser les coûts et limiter les nuisances environnementales.

 

Développer les transports alternatifs à la voiture

La pertinence du projet s’appuie sur la desserte en transport en commun ferrée du quartier (ligne de métro 8 et future ligne 15) qu’il faut valoriser en termes de qualité et de santé publique en proposant aux habitants un cadre de vie libéré des nuisances automobiles grâce au renforcement des réseaux bus et des liaisons cyclables et piétonnes.

 

Favoriser la biodiversité et les espaces verts

De grandes terrasses, des jardins partagés, le compost des déchets organiques, un jardin botanique : autant d’éléments pour réintroduire la nature dans la ville. Il ne s’agit pas seulement d’un environnement paysager, comme c’est généralement conçu, mais aussi de réunir les habitants autour de projets communs, permettant de créer de la convivialité et du lien social.

 

Quelles orientations retenir ?


Ce site couvre près de cinq hectares - comprenant la nouvelle gare, certains bâtiments à proximité ainsi que l’hôpital de jour et ses jardins - qui feront l’objet d’un aménagement ambitieux.
Nous proposons un objectif de 300 nouveaux logements dont une part importante en logements sociaux, habitat participatif et logements étudiants. Commerces et équipements de proximité et locaux d’activités pour les PME viendront enrichir un programme d’aménagement mixte, assurant une transition harmonieuse entre la dalle de l’Echat et les quartiers pavillonnaires et ménageant une composante importante en espaces verts.

Aux abords de l’écoquartier, les bureaux inoccupés de l’Echat seront requalifiés en logements. Les immeubles d’habitation voisins feront l’objet d’une rénovation ambitieuse, notamment énergétique.

Ce projet nécessite une négociation avec la SGP, l’Assistance Publique et le CHU Henri Mondor. Il doit aussi s’appuyer sur une large concertation associant les habitants, les comités de quartiers, les étudiants de l’UPEC, les acteurs économiques, etc.

 

Un écoquartier, combien ça coûte ?


Il est légitime pour les Cristoliens de s’interroger sur les coûts et les bénéfices que représente un tel projet pour l’ensemble de la ville. En principe une opération d’urbanisme est financée par ses bénéficiaires directs.
Néanmoins, les collectivités publiques sont souvent amenées à y participer financièrement en phase d’investissement, notamment pour des objectifs sociaux.

Pour nous écologistes, le budget communal n’est pas une variable d’ajustement indéfiniment extensible. Les projets de la ville doivent s’inscrire dans une optimisation des coûts afin de limiter l’inflation fiscale qu’elle connaît. C’est pourquoi, outre la participation des propriétaires fonciers, promoteurs et constructeurs, le projet recherchera une large mobilisation de financeurs tels que l’Ademe, la Région et l’Etat, dans le cadre des outils contractuels du développement durable et de l’urbanisme de qualité.

Du point de vue des bénéfices, un des objectifs sera l’emploi. La rénovation de l’habitat mobilisera plusieurs dizaines d’emplois dans le secteur du bâtiment, mais aussi permettra la création d’emplois locaux durables avec l’émergence de nouveaux besoins : commerces de proximité, réparations de vélos, infrastructures de quartier, etc.

D’autre retombées avantageuses sont à prévoir. La création de l'écoquartier doit être l'occasion de créer le deuxième puits géothermique de Créteil, et de renforcer ainsi le réseau de chauffage urbain de Créteil. Avec ce nouveau puits de géothermie, la part des énergies renouvelables dans le réseau de chaleur sera augmentée considérablement, ce qui permettra de réduire l'impact négatif des augmentations du prix du gaz et du fioul et de diminuer considérablement les émissions de gaz à effet de serre de notre ville.

Autre retombée avantageuse : l’inscription de la rénovation du quartier existant dans des démarches de labélisation permettra de bénéficier d’un accompagnement et d’une valorisation de la ville de Créteil à l’échelon régional et national.

 

Pour une politique urbaine plus inventive

Il est regrettable que la municipalité de Créteil ne se soit intéressée ni aux appels à projet de la Région sur les « Nouveaux Quartiers Urbains », ni aux « Contrats de Développement Territorial » proposés par le Grand Paris. Ces manquements témoignent d’une gestion urbaine à minima qui exploite peu les partenariats innovants.

Nous écologistes estimons qu’il est temps de construire l’avenir et de soutenir un projet d’excellence pour l’habitat et le cadre de vie  avec l’écoquartier de l’Echat.

Hervé Lerolle et Frédéric Houel

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