S’engager pour préserver la biodiversité
Depuis le Sommet de la Terre de Rio, la protection de la biodiversité a été consacrée enjeu majeur pour la planète.
Au-delà des raisons éthiques ou de capital sympathie, la préservation des espèces et des habitats naturels est indispensable à la survie de l’homme. Une protection qui ne concerne pas seulement les forêts primaires ou les grands parcs nationaux, mais se décline dans tous les milieux et joue un rôle d’importance dans nos villes.
Nous écologistes souhaitons incarner plusieurs propositions concrètes pour Créteil.
Diversité potagère et phytozéro.
L’agriculture intensive, grande consommatrice de produits phytosanitaires, impacte profondément l’environnement. Nitrates et phosphates déséquilibrent les écosystèmes et pèsent sensiblement sur notre en facture en eau potable, alors que les pesticides affectent gravement la santé publique. Face à ces problématiques aiguës, nous devons encourager une agriculture alternative plus respectueuse de l’environnement.
Nous souhaitons ainsi promouvoir l’agriculture biologique et locale dans la restauration collective. Des efforts ont été consentis dans ce sens par la municipalité, mais sont loin d’atteindre les objectifs des 20% fixés par le Grenelle 1, alors que Saint-Etienne par exemple présente des résultats qui frisent les 100% de bio avec une réduction sensible du prix des repas. Nous préconisons donc de fixer des objectifs ambitieux et transparents pour développer les « circuits courts » alimentaires, et d’accompagner cet effort par une véritable agriculture urbaine. La multiplication des jardins partagés ouverts aux habitants des quartiers et aux écoles permettra aux particuliers et à la jeunesse de se sensibiliser aux pratiques de jardinage sans pesticides. S’ils ne peuvent prétendre à un objectif d’autosuffisance, ces jardins représenteront un complément alimentaire fort appréciable tout en développant une diversité potagère écartée par les contingences de la grande distribution. Par ses jardins partagés, notre ville pourra encourager la culture de variétés en voie de disparition, et faire redécouvrir à ses habitants des saveurs oubliées.
Sanctuariser des espaces remarquables.
Chacun comprend aisément l’importance de la protection de certaines d’espèces, telles que les baleines, les éléphants ou les abeilles. D’autres, moins emblématiques, sont souvent passées sous silence bien que jouant un rôle d’importance dans l’équilibre des écosystèmes et membres à part entière d’un patrimoine naturel en péril. Comme le disait St Exupéry « Nous n’héritons pas de la terre, nous l’empruntons à nos enfants », une vision non seulement généreuse mais aussi prévoyante. Nul ne sait les services que rendront demain à l’humanité, les patrimoines génétiques promis à la disparition sans vigilance de notre part.
Notre département présente huit espaces naturels sensibles qui font l’objet d’une protection préfectorale par arrêté biotope depuis 2008, pas un seul n’est présent sur la commune de Créteil.
Pourtant notre ville n’est pas exempte d’espaces naturels remarquables. Un inventaire faunistique mené sur la friche du lac en 2005 a identifié plusieurs espèces d’insectes protégées (Mante religieuse, criquets et grillons). Nous proposons d’inscrire la friche du lac en réserve naturelle volontaire afin de le préserver son avenir de futurs aménagements urbains et d’y mener une gestion adaptée au milieu. Les pratiques liées à sa protection, comme le pâturage, pourront faire l’objet d’un suivi scolaire par l’intermédiaire de la Maison de la Nature, et ainsi participer à la sensibilisation de la jeunesse à l’écologie. D’autres espaces, comme l’ile des ravageurs ou le square de l’ile Sainte Catherine devraient faire l’objet d’inventaires et d’une politique de protection si nécessaire.
Plus globalement Créteil se doit de mettre sur pied un « Atlas de la Biodiversité Communale », comme il est prévu par la « Conférence Nationale de l’Environnement ». Créteil saurait ainsi s’inscrire dans une gestion exemplaire de ses espaces verts et participer à l’effort de la région pour protéger sa biodiversité.
L’Ecoconstruction au secours de la biodiversité urbaine
Préserver les espaces verts remarquables ne peut suffire à satisfaire une réelle politique d’écologie urbaine.
Il faut aussi promouvoir les opérations immobilières qui prennent en compte et valorisent la biodiversité. Comprendre l’écologie d’un site de construction, intégrer sa continuité à travers façades et toitures végétalisées, évaluer les bénéfices tirés par les futurs usagers et riverains, en termes de bien-être, d’esthétique et d’apprentissage de la nature ; telles sont les principales aménités à privilégier. Mais aussi faut-il comprendre que face à une législation plus contraignante en matière de compensation et de préjudice environnemental, les collectivités et les promoteurs ont tout intérêt à s’engager vers une construction respectueuse de la nature.
La ville de Créteil doit donc tenir compte de la biodiversité dans le PLU, en intégrant des coefficients biotopes, tel que le fait la ville de Paris par exemple, et en récompensant l’écoconstruction innovante. A l’instar de l’étiquette énergétique, des labels tels que Biodivercity ou Effinature, qui évaluent la performance immobilière en matière de biodiversité, pourront servir d’assises aux futurs appels à projets afin de promouvoir une véritable politique de construction à haute qualité environnementale.
Frédéric Houel
A lire également :
- "Objectif 100 jardins partagés"
- "Près de 1.200 médecins signent un appel mettant en garde contre les pesticides" dépêche AFP du 28 janvier 2014 reprise par Libération
Laisser un commentaire